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Suisse: danger de surchauffe dans les lacs

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Le réchauffement climatique pourrait complètement changer l’écosystème des lacs de moyenne altitude. Par: Pixabay
Écrit par Lepetitjournal Zurich
Publié le 18 février 2021, mis à jour le 18 février 2021

Une nouvelle étude montre que le réchauffement climatique pourrait fortement modifier les lacs de moyenne altitude en Suisse. Des changements qui pourraient être dramatiques pour certains écosystèmes.

Une nouvelle étude montre que le changement climatique pourrait drastiquement modifier la température de l’eau, la couverture de glace et le «brassage» de nombreux lacs suisses. Les lacs de moyenne altitude sont très exposés. 

Ces derniers risquent de perdre l’intégralité de leur couverture de glace et de ne plus être brassés complètement deux fois par an. «Un tel changement aurait des conséquences significatives sur le fonctionnement des écosystèmes», s’inquiète l’Institut de recherche de l’eau du domaine des EPF (Eawag)

Lac de Joux touché

29 lacs suisses situés entre 193 et 1797 mètres d’altitude ont été analysé. Trois scénarios ont été pris en compte pour mener à bien des simulations: le pire scénario prédit une augmentation constante des gaz à effet de serre. Dans la variante intermédiaire, les émissions arrivent à leur maximum vers 2050. Dans le scénario le plus strict, le réchauffement total ne dépasse pas 2°C. 

Le résultat des simulations est clair: si le climat se réchauffe de plus de 2°C, beaucoup de lacs de moyenne altitude, comme le lac de Joux ou le lac du Klöntal, sont menacés de perdre leur couverture de glace au cours du XXIe siècle. 

Par conséquence, plusieurs lacs de ce type pourraient donc passer d’un régime à deux brassages de l’eau profonde par an à un régime à un seul brassage annuel. Des transformations qui sont lourdes de conséquences sur l’accumulation de chaleur des lacs et la répartition de l’oxygène et des nutriments, donc sur la faune et sur la flore. 

D’autres lacs moins fragilisés 

Les habitats de nombreux animaux aquatiques pourraient être profondément modifiés, car l’eau se réchauffe alors par la surface et l’oxygène reste peu présent en profondeur. 

Selon tous les scénarios climatiques de l’étude type, les lacs de haute altitude, tel le lac de St-Moritz situé à 1768 mètres, sont moins concernés et conserveraient leur régime de brassage. 

«La dynamique de ces lacs ne changera probablement pas durant le siècle en cours», notent Les auteurs de l’étude. Une couche de glace continuera à se former en haute altitude, permettant de préserver un brassage vertical semestriel. 

Les grands lacs du plateau suisse, comme celui de Zurich ou le Léman, qui présentent aujourd’hui déjà un régime conserveront, eux, probablement un cycle de brassage irrégulier, note l’Eawag. 

 

 

Cycles saisonniers

Les lacs sont soumis à de forts cycles saisonniers. Dans nombre de lacs suisses de moyenne et haute altitude, l’eau est brassée de la surface jusqu’au fond au printemps et en automne. Ce brassage vertical influence de nombreux processus chimiques et écologiques. L’eau de surface riche en oxygène et pauvre en nutriments se mélange à l’eau pauvre en oxygène et riche en nutriments du fond du lac. Ce phénomène équilibre la température du lac jusque dans les couches profondes. En hiver et en été en revanche, l’eau des profondeurs est séparée de la surface par une stratification stable de la température. Les écosystèmes des lacs et l’ensemble de la chaîne alimentaire, du plancton au poisson, sont habitués à ces variations saisonnières.

 

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