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VOTATION FEDERALE - Les Suisses disent oui à la naturalisation simplifiée pour les immigrés de troisième génération

Écrit par Lepetitjournal Zurich
Publié le 13 février 2017, mis à jour le 13 février 2017

Les citoyens suisses ont largement voté en faveur de la facilitation de la procédure de naturalisation pour les étrangers de troisième génération après des mois d'une campagne houleuse.


Image d'illustration (Source : Pixabay)

Contrairement à ce qui se pratique dans un certain nombre de pays, naître en Suisse ne donne pas droit à la citoyenneté helvétique. Les résidents étrangers de troisième génération, ces personnes nées de parents et grands-parents immigrés en Suisse, sont donc fréquents. Et ils étaient jusqu'à présent soumis aux mêmes processus et conditions de naturalisation que n'importe quel étranger.

60% pour le "oui"

Mais la situation va évoluer. Les étrangers de troisième génération vont pouvoir bénéficier d'une procédure de naturalisation facilitée. 60,4 % des votants suisses ont en effet dit "oui", dimanche, à la réforme inscrivant ce principe dans la constitution. Les scores ont été particulièrement élevés en Suisse romande ainsi que dans les cantons alémaniques urbains. A Zurich, le "oui" l'a emporté à 63,2%. Sans surprise, les cantons de Suisse centrale ainsi que l'Appenzel Rhodes-Intérieures ont voté "non".

Succès pour le gouvernement

Dans l'ensemble, le résultat de la votation représente une victoire pour le Conseil fédéral, porteur du projet, et pour Ada Marra, conseillère nationale socialiste et elle-même fille d'immigrés italiens : "Je suis extrêmement heureuse pour ce score extraordinaire. Je pense aux étrangers qui ont eux aussi construit ce pays", a-t-elle déclaré sur la chaîne RTS. Les élus de tout bord ont d'ailleurs salué l'issue du scrutin, l'Union démocratique du centre (UDC) étant le seul grand parti à s'être engagé en faveur du non.

Une campagne polémique

Une fois encore, la campagne de l'UDC avait fait polémique. Le parti de droite avait notamment joué sur le rejet de l'immigration musulmane avec une affiche largement diffusée représentant une femme en niqab et la mention "Naturalisation incontrôlées ? Non à la naturalisation facilitée".

Pourtant, la majorité des personnes concernées par la procédure facilitée seraient des Italiens issus de familles établies de longue date en Suisse, selon une récente étude du gouvernement fédéral. De plus, les critères définis par la loi d'application préparée par les autorités fédérales restent très stricts.


L'affiche de l'UDC (Source : Twitter)

Des critères strictes

Les candidats devront être nés sur le territoire suisse, détenir un permis C ou équivalent et avoir suivi au moins 5 ans de scolarité obligatoire en Suisse. Leurs parents doivent également remplir ces deux derniers critères en plus d'avoir résidé au moins 10 ans en Suisse. Enfin, un de leurs grands-parents doit être né en Suisse ou y avoir obtenu une autorisation de séjour de longue durée. Les candidats doivent en outre être âgés de 25 ans au maximum. Un critère défini de manière à éviter le contournement des obligations militaires par les personnes souhaitant demander la citoyenneté suisse. Une période transitoire de 5 ans permettra cependant aux personnes âgées de 26 à 35 ans de bénéficier de la réforme.

Au total, seuls 25.000 jeunes étrangers rempliraient toutes les conditions pour bénéficier de la procédure de naturalisation simplifiée, selon le gouvernement. Ils pourront y avoir accès en 2018, une fois la loi d'application entrée en vigueur.

Jean-Baptiste CHATAIN (www.lepetitjournal.com/zurich) dimanche 12 février 2017.
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Publié le 13 février 2017, mis à jour le 13 février 2017

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