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ETUDE - Quels sont les cantons les plus "libres" ?

Écrit par Lepetitjournal Zurich
Publié le 31 janvier 2017, mis à jour le 4 février 2017

Quel est le canton qui offre le plus de libertés ? Comment se positionne votre canton en termes de libertés civiles, économiques ? Tous les ans, Avenir Suisse publie un classement des cantons suisses selon un indice de liberté qui tient compte de plusieurs critères. L'édition 2016 confirme les grandes tendances, avec notamment le canton d'Argovie à la 1ère place et celui de Genève à la dernière place, mais réserve aussi quelques surprises, comme la remontée fulgurante du canton de Zurich dans ce classement très politique.


Figure 1 - Cartographie du classement des cantons, du plus libre (vert foncé) au moins libre (rouge foncé) (Crédits : Avenir Suisse)

Les grandes tendances du classement

Cette année encore, l'indice de liberté d'Avenir Suisse confirme la première place du canton d'Argovie (pour la 6ème année consécutive), suivi par les cantons de Schwyz, d'Appenzell Rhodes Extérieures et du Jura. En queue du classement on retrouve le canton de Genève, qui occupe la dernière place pour la 8ème année de suite, précédé par les cantons de Vaud, d'Uri, de Berne et de Fribourg.

En termes de tendance (Figure 2), on notera la remontée du canton de Zurich dans le classement, qui se positionne à la 8ème place en 2014* alors qu'il occupait en moyenne la 15ème place les années précédentes, et du canton de Neufchâtel, qui se retrouve 10ème (contre 23ème en moyenne auparavant). On remarque également la chute des cantons de Bâle-Campagne, qui passe de la 7ème à la 19ème place, et du Valais, qui se retrouve 20ème alors qu'il était dans le top 10 jusqu'en 2012.

*NB: les données sont publiées avec deux ans de décalage.

Genève, canton le moins libre de Suisse ?

Genève serait, de manière systématique depuis 2007, le mauvais élève de la Suisse. En plus de son éternelle dernière place, c'est surtout le score global du canton qui étonne, puisque il est inférieur de 15 points à celui du canton de Vaud qui le précède dans le classement (25/100 pour Genève et 40/100 pour Vaud ; pour comparaison, le canton d'Argovie culmine à 72 points).

Et pourtant, Genève se positionne bien pour plusieurs critères, comme notamment les faibles charges fiscales pour les familles (2ème place), la faible imposition du second revenu d'un ménage (1ère place). Le canton se positionne également bien en ce qui concerne l'accès à la naturalisation et les droits politiques accordés aux étrangers. Ce sont en fait les critères économiques qui tirent le score de Genève vers le bas, et notamment le faible taux d'exploitation du potentiel fiscal, la mauvaise solvabilité, la législation restrictive concernant les horaires d'ouverture des magasins et de vente d'alcool. Sont aussi vus comme des faiblesses les investissements publics importants dans le logement, le nombre d'emplois publics supérieur à la moyenne, la structure centralisée et la réglementation régionale du marché du travail dans le canton. Sont enfin pointés du doigt la faible sécurité publique, les délais d'obtention du permis de conduire, le nombre très élevé de radars fixes et? l'interdiction de porter une cagoule.

Le canton de Zurich dans le top 10

Le canton de Zurich est classé en 8ème position en 2014 et fait donc son entrée dans le top 10, alors qu'il oscillait auparavant entre les 11ème et 18ème places depuis 2007. Cette évolution s'explique en partie par l'apparition de nouveaux critères dans le classement, pour lesquels le canton est très bien positionné. Le canton présente notamment le plus fort taux de décentralisation de Suisse, et propose de bonnes conditions pour la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, grâce à une imposition faible du second revenu du ménage et de fortes déductions pour les frais de garde externe. Si le canton de Zurich est ainsi très bien classé d'après les critères de libertés économiques (Figure 3), il se positionne nettement moins bien vis-à-vis des libertés civiles (Figure 4), où il oscille entre la 22ème et 24ème place depuis 2007. En cause, une sécurité publique inférieure à la moyenne (comme dans tous les cantons urbains), la vidéosurveillance, et comme à Genève, l'interdiction de porter une cagoule.

Le canton d'Argovie, champion des libertés, mais pas pour tout le monde

Si le canton d'Argovie occupe la première place du classement depuis 2009, avec le score élevé de 71/100 (second meilleur score détenu par Schwyz avec 65/100), c'est surtout grâce aux critères économiques (Figure 3). La sécurité publique est également supérieure à la moyenne et les habitants jouissent de plus de libertés concernant le choix de l'école, l'enseignement à domicile, la législation sur l'alcool ou encore la faible présence de radars fixes. Le canton offre toutefois des libertés limitées aux étrangers, qui n'ont aucun droit politique et doivent justifier d'une durée de résidence relativement longue avant de pouvoir prétendre à la naturalisation.


Figure 2 - Classement général des cantons suisses et évolution entre 2007 et 2014 (Source : données brutes Avenir Suisse, traitement LPJZ)

Figure 3 - Classement des cantons suisses d'après les critères de libertés économiques (2007 - 2014) (Source : données Avenir Suisse, graphique LPJZ)

Figure 4 - Classement des cantons suisses d'après les critères de libertés civiles (2007 - 2014) (Source : données brutes Avenir Suisse, graphique LPJZ)

L'indice de liberté d'Avenir Suisse

Fondé en 1999 par 14 multinationales suisses, Avenir Suisse est un think tank ultralibéral basé à Zurich (avec une antenne à Genève), composé d'experts des domaines politique, économique et social, qui vise à stimuler le débat public en Suisse, notamment via la publication d'études comme le présent classement. L'indice de liberté d'Avenir Suisse comprend 29 indicateurs économiques et civils qui permet de comparer les différents cantons entre eux selon différents critères. Le classement peut également être personnalisé en donnant plus ou moins d'importance aux différents critères.

Jean-Baptise CHATAIN et Valentine LAFOND (www.lepetitjournal.com/zurich) mardi 31 janvier 2017.
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Publié le 31 janvier 2017, mis à jour le 4 février 2017

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