Les obsèques du maire de Gdańsk Paweł Adamowicz auront lieu samedi. Le caractère que revêtira la cérémonie (national ou privé) n’est pas encore fixé et dépendra de la famille du défunt. Le président Andrzej Duda a décrété une journée de deuil national le jour des funérailles. Par ailleurs, depuis hier, des journées de deuil ont été annoncées également dans de nombreuses villes de Pologne, notamment à Gdańsk et à Varsovie.
Conformément à la procédure indiquée dans le code électoral, des élections partielles devront être organisées au cours des 90 prochains jours (le 14 avril au plus tard) pour assurer la succession au poste de maire de Gdańsk après la mort tragique de Paweł Adamowicz. D’ici là, le pouvoir dans la ville sera exercé temporairement par la vice-présidente en charge de la politique économique Aleksandra Dulkiewicz, une élue locale avec beaucoup d’expérience qui a dirigé la campagne électorale de M. Adamowicz en 2018. Si Aleksandra Dulkiewicz décide de se porter candidate à la mairie de Gdańsk, ni le PiS ni la PO ne comptent présenter leurs propres candidats.
Après la mort de Paweł Adamowicz, une atmosphère de recueillement règne sur la scène politique et on entend de toutes parts des appels à apaiser la tension politique. Dans son éditorial publié en Une, le rédacteur en chef de Rzeczpospolita appelle à mettre fin à la brutalisation du débat public et à la vague de haine qui se déverse dans les médias et sur les réseaux sociaux. « Je n’ai aucun doute que cette vague de haine a encouragé le meurtrier de Paweł Adamowicz à agir », constate Bogusław Chrabota. Il est d’avis que toute la scène politique polonaise a sa part de responsabilité dans la brutalisation du langage public et appelle à en tirer des enseignements. Les hommes politiques devraient, pour leur part, renoncer à utiliser la mort de Paweł Adamowicz à des fins politiques et lutter efficacement contre le discours de haine. Les auteurs de messages anonymes haineux sur les réseaux sociaux devraient être poursuivis et les leaders des partis devraient condamner tout propos haineux issus de leurs rangs. « Il faut également faire un changement à la tête de la télévision publique», écrit M. Chrabota, scandalisé par le fait que TVP soit devenue une source de propagande, de manipulation et de haine. « Le meurtre de Gdańsk pourrait constituer un tournant dans la politique polonaise. J’y crois profondément», conclut M. Chrabota.