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FEMMES ENTREPRENEUSES (8) : Sylvie et ses sacs uniques « faits main »

Entrepreneuse - Sylvie DelaporteEntrepreneuse - Sylvie Delaporte
Écrit par Pauline Papacaloduca
Publié le 26 mars 2019, mis à jour le 26 mars 2019

Lepetitjournal.com/Varsovie vous retrouve pour un nouvel article de la série « Femmes entrepreneuses », ces portraits de femmes qui ont donné un nouveau virage à leur situation professionnelle en osant entreprendre. Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir Sylvie Delaporte-Nowikowska qui s'est lancée depuis 20 ans dans la création de sacs à main.

 

Ses débuts en Pologne

Avant d'arriver à Varsovie, Sylvie habitait à Paris où elle était acheteuse de matériel publicitaire. Elle adorait son travail mais n'avait cependant pas envie d'habiter à Paris toute sa vie « Paris c'est bien quand on est célibataire, sans enfant et qu'on gagne très bien sa vie ». C’est au Canada qu’elle pense partir lorsqu'elle rencontre son mari qui est d’origine polonaise et qui la convainc de venir s'installer en Pologne. Elle met pour la première fois les pieds à Varsovie, il y a 20 ans mais elle ne se sent pas bien dans cette nouvelle vie et le fait de ne pas travailler, d'être dépendante de son mari ne l’épanouit  pas... Après un an, ils décident de rentrer en France. A son arrivée à Paris, elle apprend qu'elle est enceinte et ils décident de retourner s’installer à Varsovie parce que Paris n’est, selon eux, pas un endroit facile pour élever une famille. Pendant quelques années, elle se consacre alors entièrement à ses enfants, jusqu'à ce qu'ils entrent à l'école maternelle.

 

Le commencement de sa vie artistique

Une fois ses enfants scolarisés, Sylvie commence à faire de la peinture (son grand-père était peintre), réalise une exposition, poursuit avec la sculpture, expose ses créations et puis, un club de couture s'organise avec Varsovie Accueil et c'est là qu'elle apprend à coudre et décide de se lancer dans la fabrication de sacs. Autodidacte elle apprend grâce à de nombreux livres, des heures d'entrainements et de pratique. Elle commence à vendre un sac, puis 2, puis de plus en plus grâce au bouche-à-oreille. Sylvie ne pense pas  particulièrement que cela peut devenir son métier, car c'est plutôt comme une passion qu'elle vit cela. Elle agrandit alors sa maison pour y installer son atelier. Elle m'explique que travailler chez elle s'est rapidement révélé être une évidence. En effet, louer des locaux aurait été très coûteux et aurait représenté une perte de temps. « Comme ça, j'allais chercher mes enfants à l'école et, pendant qu'ils goûtaient je continuais mes sacs » me raconte-t-elle.

 

Le développement de son entreprise et la découverte de l'entreprenariat

Grâce au bouche-à-oreille, Sylvie, vend de plus en plus de sacs, principalement à la communauté expatriée aussi bien française qu’étrangère. 

En parallèle, elle organise des ateliers créatifs l'après-midi destinés aux enfants français et américains ainsi qu'aux mamans en matinée. La fabrication des sacs lui prend de plus en plus de temps, elle décide de les proposer uniquement pendant les vacances. C'est un travail long et fastidieux et elle réalise la globalité du processus, en gérant l'achat des tissus, qu'elle achète en petite quantité dans des magasins de tissu classique, la création des modèles, les finitions, le marketing et jusqu’à la vente. Grâce à la communauté des expatriés, elle réalise pendant 3 ans des ventes en Grèce, à Athènes, et aujourd'hui elle vend aussi beaucoup en France, « c'est l’occasion pour moi de revoir toutes mes copines ex-varsoviennes, je vais les voir et en même temps j'organise des ventes » me raconte-t-elle. Elle participe également à des marchés de Noël et des salons de mode à Varsovie. Ce qui est important, c'est que ses sacs soient accessibles pour que tout le monde, le plus cher est d'ailleurs à 300zl. Aujourd'hui, elle vend plus en France qu'en Pologne, « en France les femmes aiment bien avoir des pièces uniques que l'on ne voit sur personne, c'est moins important pour les polonaises ». Ses sacs sont tous des pièces uniques et réalisables sur mesure en choisissant le modèle et le tissu. Sylvie réalise surtout des ventes privées à domicile ou alors dans son atelier et si les Françaises ouvrent en général facilement leur porte pour accueillir les ventes, c'est plus rare chez les Polonaises. Pour découvrir les sacs de Sylvie, il suffit de lui envoyer un mail ou un message pour prendre un rendez-vous.

 

Maintenant qu'elle a découvert l'entreprenariat, Sylvie ne se voit pas revenir en arrière en redevenant salariée. Aujourd'hui elle fait tout ce qu'elle aime et n'a pas réellement d'obligation sauf financière. Grâce à son travail, elle ne cesse de fabriquer, de créer et d'apprendre « ce qui m'intéresse c’est d'apprendre tout le temps et, quand je commencerai à m'ennuyer, j'arrêterai ! ». Si elle reconnaît que pour être entrepreneur il faut avoir une certaine mentalité et ne pas avoir peur du lendemain, elle affirme que le vrai choix qui est à faire réside plutôt entre l’assurance d’un revenu fixe ou la possibilité de faire ce qui nous plaît. Elle précise qu’être entrepreneur comporte aussi son lot d'aspects négatifs surtout lorsqu'on travaille seule, parce qu’on doit aussi prendre en charge d'autres activités qui ne correspondent pas réellement à ce qu'on avait pensé au départ comme gérer les réseaux sociaux par exemple et tout l’aspect commercial... Son conseil à à toutes les personnes qui souhaitent se lancer, c'est justement de ne pas avoir peur et de sauter le pas. Et ça paie puisque Sylvie vient d'être admise comme membre du Związek Polskich Artystów Plastyków Polska Sztuka Użytkow, l'association des artistes créateurs polonais, une belle reconnaissance de son travail !

 

Vous pouvez contacter Sylvie par mail, via l'adresse selisse@selisse.com, ou alors par Facebook 

 

selisse

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Pauline Papacaloduca
Publié le 26 mars 2019, mis à jour le 26 mars 2019