La décision d’expulser les diplomates russes, prise par plus de la moitié des membres de l’Union européenne en solidarité avec la Grande-Bretagne après l'empoisonnement de l’ex-espion Skripal en Angletrerre début mars, est commentée par la presse polonaise comme une réaction de l’Occident sans précédent. La Pologne a fait part de sa solidarité en annonçant la décision d’expulser de son territoire quatre fonctionnaires russes.
«L’Occident n’a jamais expulsé de Russes d’une façon aussi spectaculaire et coordonnée, même pendant la guerre froide» - titre en une Gazeta Wyborcza et écrit plus loin dans un commentaire (« l’Occident donne une gifle à Poutine ») que c’est là une réaction solidaire et ferme aux méthodes brutales appliquées par le Kremlin qui n’est en mesure de comprendre que des arguments de force. Le front commun de l’Occident face à la Russie a surpris Poutine et ses collaborateurs qui depuis des années ne font que semer l’insécurité et cherchent à remettre en cause la solidarité du monde occidental. Le commentateur de Gazeta Wyborcza souligne la force de l’UE qui dans cette situation ne s’est pas limitée à de simples déclarations et appels mais a entrepris des mesures décidées et concrètes. Toutefois, il considère que les démarches de l’Union devraient aller au-delà et suggère d’organiser un boycott diplomatique de la Coupe du monde 2018 en Russie.
Dziennik-Gazeta Prawna fait savoir que la communauté internationale n’exclut pas un élargissement des sanctions et cite le ministre pour les affaires européennes Konrad Szymański qui souligne qu’après les conclusions du Conseil européen les mesures annoncées jusqu’ici ne peuvent pas être ponctuelles.
Dans une tribune publiée par Rzeczpospolita, l’ambassadeur de la Russie en Pologne Sergueï Andreïev estime que les accusations de Theresa May qui attribue à Moscou la responsabilité pour l’attentat de Salisbury sont des insinuations qui font partie d’« une provocation antirusse ». Il exprime la disposition de son pays à coopérer dans l’enquête sur l’attentat et reproche à la Grande-Bretagne sa réticence à cet égard. Il dénonce le fait que la Russie soit souvent victime d’accusations sans preuves à l’appui et laisse entendre qu’impliquer les services spéciaux dans l’attentat contre Skripal, alors que la Russie ne dispose pas d’armes chimiques depuis 2017 en vertu des dispositions de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, est « illogique, irraisonnable et permet de prendre les Russes pour des abrutis ».
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