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Lou Doillon - "L'album ressemble à l'étrange patchwork que je suis"

Lou Doillon Varsovie SoliloqyLou Doillon Varsovie Soliloqy
Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 22 mai 2019, mis à jour le 27 mai 2019

Lundi soir, Lou Doillon s’est produite à Varsovie pour nous offrir un concert intimiste au club Hybrydy et présenter son nouvel album, le très beau Soliloquy.  Comme son nom l’indique, Lou se parle à elle même dans des chansons aux sonorités plus électriques que les deux albums précédents. Nous avons eu la chance de rencontrer à la fin du concert cette artiste chaleureuse et sensible, au timbre de voix unique.

 

Lepetitjournal.com/Varsovie : Qu’est-ce qui vous a amenée en Pologne ?

Lou Doillon : C’est la troisième fois que je me produis en Pologne et ça s’est joué grâce à deux personnes d’Eska radio qui ont beaucoup aimé le premier album et qui l’ont énormément défendu. Ania qui a fait beaucoup d’émissions et un autre présentateur de la radio qui terminait toutes ses émissions du samedi soir avec la chanson Places, ce qui est extrêmement rare puisque même en France personne n’a joué autant de fois Places à la radio. On jouait Icu mais jamais Places. Quand on regarde Deezer, étonnamment, le quatrième pays qui écoute le plus ma musique c’est la Pologne.

 

Donc il y a un vrai choix de cœur avec la Pologne ?

Oui absolument !

 

Et dans quelle autre ville vous êtes-vous produite ?

Hier, on était à Cracovie.

 

Vous avez constaté une différence de public ? Parce que la salle était peut-être plus grande ?

Oui la salle était plus grande mais c’est tellement différent à chaque fois, c’est ça que j’adore. La beauté du live ! Et surtout quand on est sur scène on joue sur cette différence ! On aime bien le côté un peu dangereux, se demander ce qui va se passer. Hier on était dans une salle qui était comme une longère avec un immense plateau et des crash barrière et des gens hyper loin de nous, aujourd’hui on s’est retrouvé dans une salle plus intimiste, ce qui était très agréable, et le concert précédent on était à l’Olympia. Donc ça bouge tout le temps.

 

 

Votre nouvel album a des accents plus rock, plus éléctro...

Je suis auteur-compositeur donc finalement mon style est toujours un peu le même. Ce qui m’amuse, c’est de travailler avec des producteurs qui peuvent réveiller des endroits différents de ma personnalité. Le premier album a été la découverte parce que j’apprenais tout. Je travaillais avec Etienne Daho qui était un merveilleux producteur, comme un frère, qui a pris les chansons, les a travaillées, m’a demandé de valider chaque étape tout en agissant comme une sorte d’orfèvre. 

Pour le deuxième album, je suis partie travailler avec le groupe Timber Timbre qui était vachement folk et m’a mise au défi de faire un album beaucoup plus organique, on n'a utilisé que des instruments vintage. Pour le troisième album je commençais à comprendre que j’avais une singularité. Je suis une grande fan des comédies musicales des années 50 mais parallèlement je suis née dans les années 80 donc je connais tout Guns'n roses par cœur et AC/DC que j’adore plus que tout. J’aime aussi toute la musique folk, l’éléctro et je suis obsédée par le jazz. Si je travaille chaque fois avec un seul producteur je vais me retrouver dans le fantasme de celui-ci. Et d’ailleurs je vois que pour le premier album, Etienne Daho me voyait comme une chanteuse soul, il adore la soul donc il m’a mise dans un écrin soul pop. Taylor sur le deuxième album m’a vue comme une sorte de folkeuse vintage retrouvée dans une boîte des années 70 donc il m’a mise dans ce son là qui me correspond aussi, comme les deux premiers. 

 

Comment avez-vous travaillé pour le troisième album ?

Je me suis dit que plutôt d’aller trouver une personne qui allait me catégoriser, j’allais produire moi-même toutes les chansons, rentrer en studio et toutes les enregistrer, accepter qu’elles sont comme des enfants, chacune différente. Ensuite une fois que la base a été enregistrée j’ai démarché pour trouver les producteurs en fonction des chansons, ce qui m’a amenée à travailler avec trois producteurs différents et effectivement l’album a ce son-là. 

The joke par exemple c’est un hommage à AC/DC, c’est un hommage aux comédies musicales. Et si je la joue en piano voix c’est très « cabaret allemand » comme approche. D’autres chansons, comme Soliloquy, sont plus rock. J’ai travaillé des chansons comme All these nights avec Dan Levy qui me voit comme une sorte de chanteuse actrice épique à l’américaine. Il y a des chansons que j’ai faites avec Benjamin Lebeau qui, lui me voit comme une sorte de punk anglaise hyper énervée, et il y a de ça aussi. Et Nicolas Subréchicot qui est au clavier avec moi et m’a accompagnée dans trois tournées me connaît par cœur et  sait très bien que je peux terminer la soirée à hurler du AC/DC et le lendemain écouter du Sinatra toute la matinée. Ils ont tous capté toutes ces singularités.

Ensuite pour faire le lien entre tout ça je me suis retrouvée à mixer le tout, avec un seul mixeur sans tous les producteurs pour que le son redevienne homogène parce que je fais partie d’une génération qui aime écouter un album du début à la fin. J’aime penser à un vinyle avec une forme même si je sais que les mômes actuellement pensent single et sont sur i Tunes. Et c’est vrai aussi que comme il y a plus de show dans cet album avec ce côté anglo saxon caractérisé par un amusement à faire de la musique, j’ai pu parallèlement écrire les paroles les plus sombres que j’ai jamais écrites et dire les choses les plus graves mais avec ce flegme anglais.

Donc c’est rigolo parce que c’est un album pour lequel on m’a dit quand je faisais la presse en France « Ah c’est l’album le plus joyeux que vous ayez fait ? » Mouais…peut-être. Le plus rock ? Oui, sûrement le plus rock mais en même temps assez pop, folk, assez électro aussi. Donc si ça peut ressembler à l’étrange patchwork que je suis, je suis ravie !

 

Lou Doillon

 

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Publié le 22 mai 2019, mis à jour le 27 mai 2019
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