Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

VISITE AVEC VARSOVIE ACCUEIL – « Near the Future » au Musée d'Art moderne

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 18 mars 2014, mis à jour le 19 mars 2014

Le Musée d'Art moderne de Varsovie a été créé/fondé comme institution culturelle nationale en 2005. Dès lors, l'objectif affiché a été la création d'une collection internationale d'art contemporain, regroupant le travail d'artistes polonais reconnus, mais aussi ceux négligés pendant la période communiste et quelques internationaux. Sélection de quelques ?uvres...

Slavs & Tatars, comme sur un tapis volant (9)
Pièce clé du musée, le tapis de plusieurs mètres carrés de Slavs & Tatars, une polonaise et un américain d'origine iranienne, fait référence aux Contes des Mille et une nuits. A l'instar de tous leurs travaux, ces artistes ont voulu montrer que les frontières entre cultures sont dépassables. En s'asseyant sur ce tapis, volontairement plié comme un porte-coran, les visiteurs se font face et se rapprochent. Au-dessus des escaliers qui mènent au premier étage, les bannières aux motifs orientaux invitent à s'interroger sur ce qui rapproche les révolutions iranienne (de 1979) et polonaise (1989).

Oskar Hansen, l'architecte utopiste (6)

Dans le pavillon entièrement consacré à l'architecte polonais, maquette, plans, photos et vidéos illustrent la richesse de ses projets. Il prônait une architecture modifiable, en d'autres termes des espaces qui s'adaptent à leur utilisation. Sur le mur en face de l'entrée, sont présentés les dessins qu'il soumit au concours du Mémorial de la Shoah dans les années 1950. Sur plus de 400 projets, venant de 36 pays différents, ce fut le sien qui gagna. Il proposait de délimiter une large voie au milieu du camp d'Auschwitz-Birkenau, voie qui serait entretenue et donc laissée intacte comme au sortir de la guerre, le reste du camp serait quant à lui laissé à la végétation et au temps qui passe. Bien que le jury valida son projet, les survivants du camp le refusèrent car trop symbolique et énigmatique. Grand utopiste, beaucoup de ses projets n'ont pas vu le jour. Toutefois, il a énormément marqué l'architecture et l'art polonais de manière plus générale.

Zanna Kadyrowa, casser les frontières du musée (42)
La grosse boule d'asphalte, à droite de l'entrée, de Zanna Kadyrowa, laisse imaginer que l'artiste a roulé la rue pour la faire entrer dans la galerie. L'espace dans lequel est actuellement le musée, l'ancien magasin de meuble Emilia, avec ses parois entièrement vitrées, réduit d'autant plus cette frontière entre intérieur et extérieur.

Pawel Althamer, pour une approche participative de l'art (31)
Artiste polonais de renom, il a toujours invité d'autres artistes à participer à son travail. Ainsi, exposé au Centre Pompidou en 2006 il ne présenta pas des ?uvres solo, mais convia d'autres artistes. Selon lui, faire l'?uvre ensemble c'est ouvrir un dialogue artistique. Il octroie à l'art une fonction thérapeutique, ce pourquoi il fait de nombreux projets collaboratifs.

Sharon Hayes questionne la démocratie (19)
Le travail de cette artiste américaine a donné son nom à l'exposition (présentée au niveau 0) « Near the Future ». Avec son appareil photo, elle est retournée à Varsovie sur les lieux des manifestions des années 1960 et 1980 et a déployé des bannières portant les slogans de l'époque, comme « Qui est responsable de la guerre au Vietnam ? ». Ces photos questionnent quant à l'actualité des combats pour la démocratie. Est-elle définitivement acquise ? Son travail fait écho à la situation du musée, toujours entre passé et avenir (après maintes péripéties la construction de son bâtiment officiel n'est prévue que pour 2018).

Wilhem Sasnal, album d'images actuelles (29)
Son style, mêlant des formes assez graphiques à une gamme de couleurs limitée, est très reconnaissable. Sur ce portrait d'une femme contemporaine, il a peint son épouse enceinte car selon lui la femme contemporaine n'a pas besoin d'avoir recours à des artifices, elle connaît sa valeur. Les amateurs de peinture et ceux qui ne sont pas sensibles aux médiums trop contemporains apprécieront.

Ruth Ewan, jamais à l'heure (45)
En observant cette horloge, le sentiment que quelque chose cloche est immédiat. Il faut un petit temps de réflexion pour comprendre qu'il est causé par les chiffres qui l'entourent. Ils ne vont que jusqu'à 10 ! L'artiste écossaise s'est inspirée du calendrier républicain, qui avait remplacé celui grégorien pendant quatorze ans lors de la Révolution Française, et qui était basé sur le système décimal. En s'appuyant sur ce système, elle a créé une horloge avec dix heures, chaque heure faisant cent minutes, et une minute, cent secondes. Elle symbolise qu'une même chose peut être à la fois en retard ou en avance dans son temps.

L'exposition « Near the Future » comporte beaucoup de vidéos, qui n'ont pas été évoquées, ici, et son très intéressantes, en particulier celle où l'artiste a demandé à des aveugles de peindre l'idée qu'ils se font d'un paysage ensoleillé. Le premier étage propose une exposition temporaire sur des artistes polonais des trois dernières années.

Les numéros entre parenthèses sont ceux présents sur le plan distribué au musée.

Remerciements à Varsovie Accueil.

Mathilde TÊTE (www.lepetitjournal.com/varsovie) ? Mercredi 19 mars 2014

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 18 mars 2014, mis à jour le 19 mars 2014

Sujets du moment

Flash infos