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LES INNOCENTES – A l'affiche en France et bientôt en Pologne

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 15 février 2016, mis à jour le 11 mars 2016

 

Les Innocentes, co-production franco-polonaise, sortait ce mercredi 10 février dans les cinémas français. Le film, qui narre l'histoire vraie de religieuses polonaises violées par des soldats soviétiques à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sera dans les salles de cinéma à partir du 11 mars en Pologne.

 

Une coproduction franco-polonaise

 Le cinéma polonais a un lien particulier avec la France, comme vient encore l'illustrer Les Innocentes, fruit d'une belle association entre les deux pays. Ce sont deux Françaises, Sabrina B. Karine et Alice Vial, qui, après avoir entendu parler de ce triste fait divers polonais, ont coécrit le scénario du film réalisé par Anne Fontaine. Le tournage débute ensuite à la mi-janvier 2015 et s'est exclusivement déroulé en Pologne, dans la région Nord-Est du pays, à Orneta et dans le sanctuaire St. Mary. D'importants travaux d'aménagement y ont été effectués pour rendre les lieux à l'image de ce qu'ils étaient il y a 70 ans. Le casting du film est franco-polonais : on y retrouve ainsi les célèbres actrices polonaises Agata Buzek  et Agata Kulesza, cette dernière ayant reçu un prix pour sa performance lors du dernier Tofifest (Festival International du film indépendant qui se déroule chaque année en Pologne, à Toru?). Le film a été entièrement co-produit, co-distribué et co-financé par la France et la Pologne, illustrant un bel exemple de partenariat entre les deux pays. 

Un drame historique 

Le film se passe en décembre 1945, dans un couvent en pleine campagne polonaise. Ce havre de paix, lieu monastique où des religieuses vivent coupées du monde, se retrouve confronté aux horreurs de la guerre. Des soldats soviétiques y entrent de force, tuant certaines religieuses et en violant vingt-cinq autres. Sept des survivantes tombent enceintes.  Une novice du couvent cherche à aider ses cons?urs et finit par appeler à l'aide Mathilde Beaulieu, jeune médecin française qui travaille pour la Croix-Rouge dans le village voisin. La jeune femme, athée, matérialiste, que tout oppose aux religieuses, d'abord réticente, accepte de répondre favorablement à cet appel. Confrontée à l'intransigeance de la mère supérieure, aux règles de la vocation et à la barrière de la langue, les relations sont compliquées. Pourtant, de vrais liens se tissent entre Mathilde et ces religieuses qui retrouveront ensemble le chemin de la vie.

Un film évidemment bouleversant et ce d'autant plus que son sujet est tiré d'un fait réel. L'histoire de ce fait divers est peu connue, ayant été dissimulée face aux tabous de l'époque. C'est notamment grâce au journal intime de Madeleine Pauliac qu'on en a connaissance. Médecin à l'Hôpital de Varsovie, elle découvre ce couvent en 1945 et en fait le récit dans son journal, retrouvé par son neveu. 

Un film délicat et touchant 

Mettant en lumière les atrocités subies par les femmes en temps de guerre, Les Innocentes est ainsi un drame historique fort, engagé et malheureusement bien actuel puisque que dans de nombreux pays théâtres de conflits aujourd'hui, comme la Syrie ou le Congo, le viol est utilisé comme arme.

Après avoir été programmé et s'être fait remarquer au Sundance (grand festival américain de cinéma indépendant), le film a été salué par la critique en France. En effet, si certains ont reproché au film son traitement trop « froid » ou « lisse », tous louent la force de l'histoire, sa délicatesse, et la beauté de sa photographie travaillée par Caroline Champetier. Le film est également porté par sa bande originale, des chants de musique sacrée a capella dont la beauté accompagne le déroulement de l'action. 

Si le sujet des Innocentes est sombre, le film, qui met en scène la foi et interroge les règles de la vie monacale, est avant tout marqué par l'espérance. Il montre la force de l'amour qui, face aux pires horreurs, permet de continuer à vivre. 

Un film touchant à ne pas rater. Sortie en salles sous le titre d'Agnus Dei en Pologne, le 11 mars.

 

Hélène Sancey-Dodivers (lepetitjournal.com/Varsovie) ? Lundi 15 février 2016

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Publié le 15 février 2016, mis à jour le 11 mars 2016

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