Édition internationale

SARA YALDA – Regard persan… sur Turin (vidéo)

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 avril 2013

Rencontre avec la journaliste franco-iranienne Sara Yalda, dont le roman Regard persan nous a guidé au coeur de l'Iran contemporain. Dans le cadre du partenariat de l'édition de Turin du Petit Journal avec le Festival Per sentieri e remiganti, Sara Yalda nous parle de ses souvenirs d'enfance à Turin, la ville aux longues arcades qui a été pour elle la porte de son voyage à la découverte de l'Italie.

"Toute ma vie, j'ai cherché à me fuir : oublier mon enfance, mon pays, mon père. Je suis allée jusqu'à changer de prénom. Sara. Deux syllabes faciles à retenir n'importe où, par n'importe qui. Deux notes familières pour couvrir les sons dissonants d'Afsaneh. Epeler mon nom a longtemps été une épreuve. Je brûlais de m'assimiler, de m'intégrer, de me faire adopter. Même si je sentais au fond de moi, qu'en dépit de toutes mes entreprises de charme, je resterais toujours à la marge. (?)

Combien de fois me suis-je inventé une autre vie ? J'avais honte d'être sans attache, à l'abandon, seule. Je jouais à être quelqu'un d'autre. Mais ma comédie sonnait faux. A trop vouloir imiter la démarche des autres, j'avais perdu la mienne. Aujourd'hui, je sais que le passé ne passe pas. Il est là, dans la couleur du jour, derrière mes peurs et mes espoirs, plus présent que jamais dans mes mensonges. Il m'a fallu vingt-sept ans avant de renoncer à vouloir le tuer. Vingt-sept ans pour décider de repartir en Iran : retrouver mon père, les paysages où j'ai grandi, la langue que j'entends encore dans mes rêves." (Regard Persan ? Editions Grasset)

 

Sara Yalda est arrivée à Paris à l'âge de 10 ans, et elle a connu le déchirement que demande toute quête d'identité dans un pays qui n'est pas le sien. Elle est retournée en Iran à l'âge de 37 ans, et elle a retrouvé un pays changé. Que reste-il aujourd'hui de l'univers qui vit encore dans ses souvenirs d'enfance ? Comment concilier la réalité et l'image que le monde occidental a de ce pays qu'il croit connaître tout en l'observant de loin ? Le voyage de Sara Yalda à la recherche de ses racines est devenu alors le sujet vivant de son premier roman Regard persan (traduit en italien avec le titre Il paese delle stelle nascoste, Piemme) où elle aborde, avec sensibilité et  lucidité, la complexité et les contradictions de son pays natal. 

Ma force est dans ma fuite
Journaliste pour Le Monde, Sara Yalda a participé à l'édition 2012 du Festival Per sentieri e remiganti. Elle a accepté d'évoquer pour nous ses souvenirs de Turin, qu'elle a connu dans son enfance lors d'un voyage en famille, et de donner sa clef de lecture du thème de la prochain édition du Festival, celui de la force.

Luisa Gerini (www.lepetitjournal.com/Turin) mardi 9 avril 2013

Publié le 8 avril 2013, mis à jour le 8 avril 2013
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