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TURIN ET LES GRANDES MARQUES - Mais où est la crise ?

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 29 septembre 2013, mis à jour le 29 septembre 2013

Depuis quelques années, le constat est bien là, le visage commercial de Turin change : uniformisation, effets de la crise, développement du tourisme. Les petites boutiques indépendantes se font plus rares, remplacées par des franchises. Ce changement est particulièrement  spectaculaire en cet automne 2013 avec l'ouverture ou la réouverture de onze boutiques de grandes marques. Inaugurations à grands renforts de paillettes, de glamour, de DJ et d'invités prestigieux qui font entrer Turin dans une nouvelle ère. 

La galerie San Federico (photo lepetitjournal/Turin)

Le triangle d'or turinois

Vous cherchez les boutiques de grandes marques ? Parcourez le triangle formé par la  Via Roma, la Via Lagrange et la Piazza San Carlo. Pas moins de onze boutiques vont ouvrir ou ont (ré)ouvert leurs portes cet automne, témoignant du potentiel de Turin pour les investisseurs. Quelques noms, en vrac : Trussardi (inauguration en présence de l'équipe de la Juve), Osgood (mégastore de 400m2 proposant les vêtements Gant et John Smedley), North Face, Pepe Jeans (inauguration avec le champion de Formule 1 David Coulthard), Piquadro (qui a repris l'emplacement via Roma occupé par Cartier avant son départ il y a 3 ans), San Carlo dal 1973 (qui rouvre ses portes au 169 et au 201 de la piazza San Carlo avec un concept différent), Pinko (spectacle du Circo Nero). Pour Prada, attendez 2014. Gucci devrait s'installer dans la galerie San Federico de même qu'un restaurant étoilé. Et côté papille, allez faire un tour au mythique bar Zucca qui vient de rouvrir ses portes via Gramsci. 

La nouvelle boutique Trussardi (photo lepetitjournal.com/Turin)

Boom des franchises : c'est le tour de l'Italie

Le boom des franchises a déjà affecté de nombreux pays depuis plusieurs années, avec en premier chef les Etats-Unis mais aussi la France pour ne citer que ces deux pays, où les "petites boutiques" se font rares. L'Italie cède à son tour à cette tendance. Et il est vrai qu'avec la crise économique, les frais fixes (loyer, climatisation, chauffage, assurance) sont de plus en plus lourds à supporter pour des structures indépendantes : de nombreux magasins sont plutôt en mode survie et pour peu que le magasin soit situé dans une lieu propice, il devient évident qu'il est préférable de céder à bon prix son fonds de commerce à un flag-store. Ceci explique aussi le fleurissement des boutiques éphémères : il est plus rentable de louer un espace un temps limité, pendant une période porteuse, de bien marketer l'événement. C'est une solution pour les créateurs indépendants, qui ont de fait du mal à trouver des boutiques pour revendre leur produits, celles-ci se faisant rares et les commerçants voulant avoir l'assurance de vendre les articles vite et bien dans ce contexte difficile. 

Turin : le potentiel du luxe et des grandes marques 

On en parle : 

H&M déménagerait à la place de Guess,  Bershka (groupe Zara) prendrait son emplacement actuel.

Par contre, Furla, Pucci, Calvin Klein, Malboro, Eleven Stores fermeraient.

Autre axe de réflexion : Turin avait certes des  boutiques de luxe mais pas à la hauteur d'autres métropoles. Les travaux et le lifting opérés par Turin ont rendu le centre plus agréable, ont aussi créé de nouvelles zones commerciales, comme la via Carlo Alberto. Les centres de gravité commerciaux bougent aussi avec une clientèle de plus en plus attirée par les centres commerciaux, en périphérie, qui proposent des boutiques en général moyen de gamme (à noter que la 8 Gallery au Lingotto connaît des problèmes économiques actuellement). Les grandes marques constituent alors un contrepoids pour le centre-ville. A ceci s'ajoute le développement touristique de Turin : les touristes de passage peuvent être à la recherche de souvenirs griffés. Enfin, si l'on regarde le marché italien, il faut noter que la clientèle à la recherche de produits hauts de gamme est bien là. Comme le rappelait un reportage de la RAI, 10% des Italiens concentrent 50% de la richesse privée du pays (soit 9 milliards d'Euros, chiffre le plus important d'Europe). Le luxe a de beaux jours devant lui !

Françoise Jovenet (www.lepetitjournal.com Turin) lundi 30 septembre 2013

Publié le 29 septembre 2013, mis à jour le 29 septembre 2013

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