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TASI, TARI - Comment survivre dans la jungle des impôts locaux

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 22 mai 2014, mis à jour le 21 mai 2014

Le temps de la déclaration des revenus à peine terminé, voici venu celui des impôts, des taxes et des redevances. Avec une nouveauté cette année : la mise en place de la nouvelle taxe d'enlèvement des ordures ménagères et une redevance sur les services municipaux. Petit guide pour ne pas vous perdre dans la jungle des abréviations de la fiscalité italienne.

Au commencement il y avait l'ICI, une taxe foncière qui, abolie en 2008 par le gouvernement Berlusconi, a refait surface à l'époque du gouvernement Monti sous le nom d'IMU (Imposta municipale unica). Avec la (re)naissance de cette taxe immédiatement détestée, la Tarsu, une taxe liée à l'enlèvement des ordures ménagères, rapidement rebaptisée Tares (englobant ordures ménagères et services) faisait son apparition. Les choses encore relativement simples se sont vite compliquées à partir de 2013 en raison d'une valse des acronymes. Adieu l'IMU, partiellement supprimée par le gouvernement Letta après des mois et des mois d'hésitations et de coups de théâtre médiatiques. Enfin? un adieu partiel, puisqu'aujourd'hui si les propriétaires ne s'acquittent plus de cette taxe pour leur résidence principale, ils y sont toujours assujettis pour leur(s) résidence(s) secondaire(s). Mais l'IMU, c'est déjà de l'histoire ancienne, un combat d'arrière-garde. Place à la TARI et à la TASI.

Petite digression linguistique
Et dire que vous pensiez que l'utilisation des sigles, abréviations et autres acronymes était un sport national bien français, particulièrement répandu dans certaines administrations. Et bien cette habitude qui démontre une certaine tendance à l'hermétisme et qui est le signe tangible de la maîtrise d'un langage codé au sein d'un cercle restreint d'initiés, conférant à ceux qui l'utilisent la douce sensation d'être supérieurs aux autres, n'est pas l'apanage de la langue de Molière : on la retrouve aussi de l'autre côté des Alpes. Le maniement des abréviations permettant la création de jeux de mots faciles et amusants ou de mots composés originaux fait d'ailleurs sourire. Il suffit de penser à l'utilisation spirituelle des lettres indiquant les villes italiennes. C'est ainsi que les deux premières lettres de la ville de Turin -Torino - forment désormais le suffixe des principaux événements ou musées de la ville  : la célèbre semaine du chocolat à Turin est baptisée CioccolaTO, le musée de l'automobile devient le MauTo, le festival de musique qui se déroule à Milan et à Turin s'appelle MITO (la première syllabe des deux films, mais aussi le mot mythe), un congrès d'archéologie se déroulant à Rome aux marchés de Trajan s'appelle tout naturellement RomArché.

TASI et TARI : le point sur les nouvelles taxes
Plaisanteries linguistiques mises à part, les choses se compliquent lorsque l'on passe au domaine beaucoup plus sérieux de la fiscalité. Rassurez-vous, les Italiens ne sont pas mieux lotis que les étrangers résidant dans leur pays face au mystère insondable des acronymes utilisés dans leur langue. Ils sont restés un peu perplexes en recevant au cours du mois de mai un formulaire bleu et blanc baptisé F24 les invitant à payer la première tranche de la TARI (Tassa Rifiuti), la nouvelle taxe d'enlèvement des ordures ménagères dont ils devront s'acquitter en trois fois : à la fin du mois de mai, à la fin du mois de juin et à la fin de l'année. Pour le moment, ils ont reçu le montant des deux premiers versements à effectuer qui correspond à 40 % de la somme totale.
Ils recevront très vite également un nouveau formulaire pour la TASI (Tassa Servizi Indivisibili), une taxe pour des services municipaux aussi divers que l'illumination publique, le mobilier urbain ou le service de l'état-civil, calculée sur la même base qu'une taxe foncière. Mais la mise en place de cette taxe a pris du retard et l'échéance variera en fonction des villes : la première tranche (50 % du montant total) devra être payée le 16 juin à Turin et après l'été à Milan et à Rome, tandis que la deuxième tranche devrait être partout le 16 décembre. Tasi et Tari forment l'IUC ou "Imposta unica comunale". Une véritable guerre des chiffres a commencé pour savoir si les Italiens paieront plus d'impôts sur leur résidence principale avec la Tasi qu'avec l'IMU (pour les résidences secondaires, l'IMU et la Tasi se cumulent). Une chose est sûre : les acronymes passent, les noms se transforment mais les taxes, elles, ne changent pas vraiment?
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) vendredi 23 mai 2014

Publié le 22 mai 2014, mis à jour le 21 mai 2014

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