

Le premier scrutin des élections du président de la République s'est déroulé hier jeudi 29 janvier. Les partis politiques ont attendu le dernier moment pour dévoiler le nom de leurs candidats respectifs. Comme on l'attendait, ce premier scrutin se solde par un résultat négatif. La surprise du jour est en revanche constituée par la rupture apparente de l'alliance entre Matteo Renzi et Silvio Berlusconi.
Pas de président de la République au terme du premier scrutin de l'élection présidentielle qui s'est déroulé hier jeudi 29 septembre. 538 bulletins blancs, 120 voix pour Ferdinando Imposimato, le candidat du Movimento 5 Stelle, 49 pour Vittorio Feltri, le directeur du quotidien Il Giornale soutenu par la Ligue du Nord et Fratelli d'Italia, 37 pour Luciana Castellina, candidate du parti Sinistra Ecologia e Libertà, 25 pour Emma Bonino : tel est le bilan principal de cette première journée électorale qui, si elle n'a pas réservé de surprise quant aux résultats, a cependant apporté une nouveauté liée au choix du candidat du Parti démocrate de Matteo Renzi.
Un Parti démocrate uni derrière Sergio Mattarella
Ce dernier a en effet attendu le dernier moment pour dévoiler le nom de son candidat. Hier, en début d'après-midi, il a enfin prononcé devant les 460 grands électeurs de son parti le nom de Sergio Mattarella : âgé de 73 ans, juge à la Cour constitutionnelle depuis 2011, plusieurs fois ministre, cet ancien démocrate-chrétien a fait l'unanimité au sein des grands électeurs du Parti démocrate. Sachant qu'il n'allait pas obtenir les 673 voix nécessaires pour l'emporter, Matteo Renzi a demandé à ses troupes de voter blanc jusqu'au quatrième scrutin pour lequel il devrait pouvoir compter, en tenant compte des déclarations d'estime de certains partis, sur 550, voire 580 voix (plus des 505 voix qui seront alors nécessaires). Le nom de Sergio Mattarella semble en revanche avoir pris de court Silvio Berlusconi qui a donc demandé aux grands électeurs de son parti de voter blanc. Les autres forces politiques ont quant à elles toutes misé pour le moment sur des candidats différents.

La rupture du pacte avec Renzi-Berlusconi ?
Ainsi se conclut une période pré-électorale qui aura été marquée par le plus grand secret, aucune candidature officielle n'ayant été annoncée avant la date fatidique. Pas de débat officiel au Parlement non plus ; tout s'est joué en coulisses, ce que les observateurs n'ont d'ailleurs pas manqué de regretter. L'entente Renzi-Berlusconi semblait certaine, sans laisser de marge de man?uvre aux autres partis politiques. Il faut dire que Matteo Renzi joue sa crédibilité : il veut en effet absolument éviter la fâcheuse situation qui s'était produite il y a deux ans, lors de la dernière élection présidentielle, lorsque Romano Prodi, le candidat choisi par le Parti démocrate, n'avait pas été élu en raison de la fronde de 101 électeurs de son propre parti. Plutôt que de ménager Silvio Berlusconi, l'adversaire politique avec lequel il a conclu un accord au début de son mandat pour mener à bien un certain nombre de réformes, il semble donc avoir privilégié la cohésion au sein de son parti ? une cohésion jusque-là mise à mal, à tel point que le gouvernement n'a pu faire passer certaines mesures malgré l'opposition d'une partie de sa majorité que grâce aux voix du parti de Berlusconi. A moins d'un coup de théâtre, toujours possible, Sergio Mattarella devrait donc pouvoir l'emporter dès samedi 31 janvier.
La rédaction (www.lepetitjournal.com/Turin) vendredi 30 janvier 2015






