

Pas de doute, l'escargot a la cote. C'est le symbole adopté par le mouvement Slow Food qui propose de savourer sans se presser, mais vous pourrez également le trouver à l'entrée de certaines villes qui ont choisi d'appartenir au réseau Cittaslow. Quand l'éloge de la lenteur devient un véritable mode de vie?
Est-il encore besoin de présenter le mouvement Slow Food ? Il est né en 1986 sur une initiative de Carlo Petrini, un croisé des temps modernes en guerre contre l'uniformisation des goûts. Etre slow food aujourd'hui, c'est poser un véritable acte de résistance contre la civilisation du Fast food et de la "mal bouffe". De son Piémont natal, le mouvement est rapidement parti à la conquête de l'Italie puis du reste du monde où les opposants à la "fast life" ont vite fait des adeptes.
Le mouvement Cittaslow, en revanche, est encore assez peu connu. Le 15 octobre 1999, les maires des communes de Greve in Chianti (Toscane), Orvieto (Ombrie), Bra (Piémont) et Positano (Campanie) décident de s'unir pour transposer les principes de base du Slow Food dans le domaine de l'aménagement du territoire. Le mouvement Cittaslow (villes lentes), petit frère du Slow Food, venait de voir le jour. Il compte aujourd'hui environ 70 membres en Italie pour un total de 140 adhérents dans le monde. En France, le modèle a du mal à s'implanter : seule la commune de Segonzac, en Charente, a choisi de rentrer dans le réseau.
Le réseau Cittaslow a adopté l'escargot du Slow Food en coiffant sa coquille d'un paysage urbain...
Le temps de vivre
Qu'ont en commun les villes qui adhérent au réseau ? Une manière différente de concevoir l'aménagement du territoire, en privilégiant par exemple la mise en valeur du patrimoine existant pour éviter de construire de nouveaux bâtiments, ou encore en s'engageant à développer des zones piétonnes à vocation multiple (et non pas uniquement commerciale). Equipements de proximité, souci de l'environnement et décentralisation sont les maîtres-mots de ce nouvel humanisme. En un mot, c'est le triomphe de la qualité sur la quantité, la revanche des villes moyennes (pour adhérer, les villes ne doivent pas dépasser les 50.000 habitants) contre les agglomérations tentaculaires victimes de l'homogénéisation des paysages urbains et des manières de vivre. Les traditions locales sont donc mises à l'honneur et les spécificités cultivées. Alors que la vie moderne s'écoule dans un flux incessant et toujours plus rapide, les "villes lentes" invitent tout un chacun à prendre le temps de vivre. Tout simplement. Sans rentrer dans sa coquille?
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) jeudi 28 octobre 2010
Pour en savoir plus sur Segonzac ville lente : CITTASLOW - Des villes excel-LENTE-s






