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VIVRE EN ITALIE – Quand "un café" ne suffit pas

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 7 octobre 2014, mis à jour le 8 octobre 2014

La crise économique qui sévit en Italie réussira-t-elle à modifier les habitudes des Italiens au point de les convaincre à renoncer à l'un des symboles du pays, il caffè, ce mot chantant qu'il faut prononcer en appuyant bien sur les deux f et sur le e ouvert ? Malgré la légère baisse de la consommation du café enregistrée dans la Botte en 2013 (-1,2%), il n'y a pas raison de s'inquiéter à l'heure où la Moka, la reine des cafetières, souffle ses 80 bougies

Sans vouloir déranger le général De Gaulle et sa célèbre phrase sur la France, "un pays qui produit 365 sortes de fromages",  il suffit de passer quelques heures sur le sol italien pour réaliser non seulement que cette boisson à l'arôme intense fait réellement partie de l'ADN des habitants de la Péninsule ; mais également pour constater à quel point la créativité des Italiens s'exprime au moment de commander un café. D'ailleurs la capacité qu'ont les serveurs de mémoriser sans ciller toutes les précisions, et elles sont nombreuses, qui fusent au comptoir à longueur de journée est admirable. Pour eux, la phrase "un café s'il vous plaît" prononcée nonchalamment par un client distrait ou par un non-initié, bien souvent un étranger, ne peut que sembler d'une banalité déconcertante. 

En 2013, en Italie, les exportations de café torréfié ont connu une hausse de 10,23%, ce qui prouve bien que le savoir-faire italien dans le secteur est mondialement reconnu

Le café, un plaisir savamment distillé

Macchiato caldo ou macchiato freddo, lungo, decaffeinato, corretto, au ginseng (la nouvelle mode), et la liste pourrait continuer : en Italie, au moment de commander son café, les possibilités sont infinies. Sans oublier, bien évidemment, les variations sur le thème, généralement plus élaborées, comme le cappuccino, le marocchino ou le bicerin (une spécialité turinoise), dans lesquelles peuvent entrer en jeu d'autres ingrédients comme le chocolat et la crème fraîche. Et peu importe si le café est souvent consommé débout, à côté du comptoir, un ?il sur la montre et l'autre sur les gros titres du quotidien que tout bar qui se respecte propose à ses clients : l'harmonie entre le nectar que l'on déguste, ses préférences et le moment de la journée se doit d'être parfaite. 

Consommer son café au bar est en effet un rite auquel s'adonnent 41% des Italiens adultes au moins une fois par semaine. Pourtant l'Italie se trouve seulement à la dixième place en ce qui concerne la consommation de café par personne (5,63 kg, la moyenne en Europe étant de 4,82 kg). En tête du classement, le Luxembourg, suivi de la Finlande et de l'Autriche. Mais dans ce cas, l'explication est vite trouvée : en Italie le café est un plaisir savamment distillé. Un plaisir partagé aussi. Ce n'est pas un hasard si la tradition de solidarité du caffè sospeso (le café en attente), pratiquée dans les bars de Naples et qui consiste à payer à l'avance un café pour une personne qui n'en a pas les moyens, prend actuellement de l'ampleur dans toute la PéninsuleSi la consommation est en baisse, quoique légère, l'entraide, elle, ne fléchit pas. 

Luisa Gerini (www.lepetitjournal.com/Turin) mercredi 8 octobre 2014

Sieste ou café ?

En cas de besoin, faut-il faire une sieste pour essayer de récupérer les heures de sommeil perdues ou bien est-il préférable d'opter pour une tasse de café bien corsé ? Une recherche du Sleep Research Laboratory de la Loughborough University, une université britannique, donne une réponse surprenante : la meilleure solution est d'associer les deux. Si la sieste permet à notre organisme de diminuer son niveau d'adénosine, une tasse de café avant de se coucher commencera à faire de l'effet vingt minutes après, le temps nécessaire pour récupérer avant de sombrer dans un sommeil plus profond.

 

 

Publié le 7 octobre 2014, mis à jour le 8 octobre 2014

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