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ON A TESTE POUR VOUS – Un cours de danse africaine

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 13 septembre 2011, mis à jour le 8 février 2018

Concentré de bonheur et de spiritualité, la danse vodoun du Bénin est loin d'être simplement exotique. La danse africaine est souvent vue à travers de nombreux stéréotypes qui cachent sa vraie philosophie. Pour faire tomber les clichés, nous avons testé pour vous à Turin un cours de danse africaine, de joie de vivre et de partage

J'arrive à l'école de danse EFFEMME en sachant seulement l'heure du cours et le nom de la professeur : Paola Fatimata Casetta. Je me laisse guider par la musique des djembés pour trouver la salle. Je suis accueillie par deux musiciens blancs qui jouent sur leurs djembés, dum-dum et autres instruments d'Afrique. Devant la glace une vingtaine d'élèves suivent les pas de Paola Fatimata. Je m'attendais à voir une vraie mama africaine mais c'est un petit bout de femme blanche, souriante, les cheveux en bataille qui se dandine avec une aisance déconcertante ! Celle qui a gardé le nom qu'on lui a donné en Afrique communique sa joie de vivre à ses élèves. Agés en moyenne de 25 ans, ils prennent un plaisir fou à danser. Pas un seul Africain. Quel stéréotype stupide, Paola Fatimata a raison "les Africains dépensent leur argent ailleurs, certainement pas dans la danse africaine!".

Je tente de trouver l'Africaine qui est en moi

Je me lance aussi pieds nus sur la piste de danse. Je suis le groupe, qui avance pas à pas en piétinant en rythme et en

ondulant du buste. Dur, dur de bouger son buste ! La danse africaine fait travailler des zones du corps inhabituelles comme les pieds, les genoux, les coudes… J'essaye de lancer par à-coups mes épaules et ma poitrine en avant, tout en levant les coudes… Catastrophe, j'ai l'impression de faire la danse des canards… ! "Le mouvement, ce n'est pas toi qui le lance, c'est l'intérieur de mon corps" me dit Paola Fatimata. On doit faire parler sa "densité", "un espace intérieur qu'on remplit par la danse". "La danse reflète ce que tu es et comment tu vis, on y met sa personnalité et son histoire" m'explique-t-elle. J'essaye de faire parler mon intériorité et me laisse transporter par la musique. On danse une chorégraphie "La chasse" où on mime le chasseur qui se baisse dans les herbes hautes, prend son fusil, avance prudemment en rythme. L'une des choses les
plus dures est de coordonner des mouvements différents et de suivre le rythme des djembés. Il faut se laisser aller pour évacuer son stress. On se défoule et on oublie tout. "L'hiver quand t'as le blues c'est génial, tu ressors avec une forme incroyable !" nous confie Elodie, une jeune Française qui pratique la danse africaine ici depuis un an.

Les élèves de Paola Fatimata dansent dans la joie et la bonne humeur au rythme des djembés (photos Valentine Patry)

L'énergie et la spiritualité

Mais il ne faut pas croire que cette danse béninoise signifie gigoter dans tous les sens sur la musique. Ce sont des mouvements cadrés, rigoureux et très gracieux. A la fin du cours, la musique se fait de plus en plus faible et la danse de plus en plus lente… On entend à peine les doigts du musicien frôler l'instrument… Un grand moment d'apaisement et de paix. Un moment presque magique. Paola Fatimata explique : "A la fin du cours, je veux que chacun dédie cette danse et une pensée à un être cher, vivant ou disparu. La danse africaine a une grande dimension spirituelle ; ses racines viennent des cérémonies traditionnelles". Même s'il ne faut pas s'enfermer dans cette spiritualité, pour Paola Fatimata, le secret pour faire de la danse africaine "c'est de ne pas danser mécaniquement avec son corps mais avec son âme".

Valentine Patry (www.lepetitjournal.com/Turin) mardi 13 septembre 2011

Prendre des cours de danse africaine à Turin: EFFEMME Via Oropa 280118171613 ou Association Place du Marché 3291554379

Publié le 13 septembre 2011, mis à jour le 8 février 2018

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