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LA CASTIGLIONE - La séduction au service de l’unité italienne

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 14 juin 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

C'est à travers la comtesse de Castiglione, célèbre pour sa beauté légendaire, que l'Alliance française de Turin a choisi d'apporter sa contribution à la commémoration des 150 ans de l'unité italienne. Retour sur un personnage qui a fasciné son siècle et a obtenu l'adhésion de Napoléon III à la cause italienne

Georges Combret, La Castiglione (1954)

Sous le Second Empire, la comtesse de Castiglione tente d'obtenir de Napoléon III qu'il libère l'Italie, et supplie les partisans italiens, dont son amant Lucio fait partie, de cesser de commettre des attentats. Lucio mourra en voulant prévenir l'empereur de l'attentat qui le visait. L'empereur tiendra parole et la Castiglione obtiendra la signature d'un accord entre la France et Cavour.

Informations 
Alliance française de Turin
011 19 71 65 65
mediateca@alliancefrto.it

Pour Cavour, toutes les armes étaient importantes, y compris celles de la séduction. C'est ainsi qu'il dépêcha sa belle cousine Virginia Oldoïni à la cour de l'empereur Napoléon III, pour tenter d'obtenir la signature d'un traité entre la France et le royaume de Piémont-Sardaigne. Il était certain qu'elle saurait réussir là où même les diplomates les plus expérimentés risquaient d'échouer : quand Virginia, née en 1837 à La Spezia, devient comtesse de Castiglione à l'âge de 17 ans après son mariage avec Francesco Verasis, sa réputation n'est plus à faire. Considérée comme la plus belle femme du siècle, elle est adulée et collectionne les conquêtes masculines. Belle, elle est aussi intelligente et ambitieuse et se prête volontiers au rôle d'espionne que son célèbre cousin entend lui faire jouer. A la cour de Compiègne, elle n'a aucun mal à séduire l'empereur dont elle devient rapidement la maîtresse. Cette liaison, entourée d'un parfum de scandale qui n'était pas pour lui déplaire, permit la signature du traité de Plombières suite à une entrevue secrète entre l'empereur et Cavour en 1858.

Splendeur et misère d'une courtisane

L'Alliance française a donc proposé une réflexion en deux temps sur le destin de cette femme extraordinaire : un colloque consacré à "La Contessa di Castiglione. Donna moderna tra Francia e Italia" s'est tenu le 6 avril aux Archives de Turin, et la projection en V.O. (sans sous-titres) du film de Georges Combret La Castiglione mercredi 15 juin à 20h30 au cinéma Massimo (via Verdi) parachèvera l'étude du personnage. Il s'agit d'un événement à ne pas manquer, ce film (une coproduction franco-italienne de 1954) étant difficile à voir de nos jours.

Centré sur l'action de la Comtesse en faveur de l'unité italienne, le film n'aborde pas la triste fin de celle qui, après avoir séduit toutes les cours d'Europe, ne supporta pas de vieillir et se tint loin des regards jusqu'à sa mort dans la solitude à Paris en 1899, non sans avoir laissé à la postérité toute une série de photographies la représentant. Les Turinois peuvent admirer certaines d'entre elles au musée du Risorgimento et méditer sur les canons de beauté d'une époque révolue?

Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) mardi 14 juin 2011

Publié le 14 juin 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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