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ELECTIONS CONSULAIRES - Questions à Thierry Consigny, tête de liste Unis pour les Français du Japon

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 19 avril 2014, mis à jour le 19 mai 2014

Résident au Japon depuis 28 ans et élu à l'Assemblée des Français de l'étranger depuis 2006, Thierry Consigny se présente en tête de la liste Unis pour les Français du Japon, qui met en avant sa sensibilité libérale et a reçu notamment le soutien de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP) et de l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI). Lepetitjournal.com a posé aux deux têtes de listes en lice la même série de questions

Elu depuis 2006 à l'Assemblée des Français de l'étranger, Thierry Consigny se présente en tête de la liste Unis pour les Français du Japon (Photo DR)

LePetitJournal.com: Pouvez-vous vous présenter brièvement ainsi que les autres membres de votre liste?
Thierry Consigny: Thierry Consigny, je vis au Japon depuis 28 ans. Arrivé en tant qu'étudiant, puis stagiaire, j'y suis resté en occupant diverses fonctions.  J'ai d'abord travaillé pour la communauté européenne en contrat local,  ensuite pour des sociétés européennes et américaines dans le domaine informatique. Aujourd'hui, je suis à mon compte dans le développement d'entreprises étrangères sur le marché japonais. J'ai vécu au Japon en essayant d'y faire ma place sur les plans professionnel et familial, j'ai mis ma fille au lycée,  j'ai toujours vécu ici comme la plupart des gens qui aiment ce pays,  mais cultivent le lien avec la France. Mon équipe comprend des personnes dont les parcours professionnels et les histoires personnelles sont très différents, mais nous avons des dénominateurs communs.

Evelyne Inuzuka est au Japon depuis presque 40 ans. Épouse d'un homme politique japonais, un enfant franco-japonais.  Arrivée en tant qu'étudiante et en même temps Professeur à l'Institut, à l'Athénée et à la NHK, et ensuite responsable de la communication et du développement de la CCIFJ, puis cadre expatriée. Aujourd'hui elle est entrepreneure dans l'immobilier, l'hôtellerie et la restauration. Elle est membre fondatrice de Médecins du Monde Japon (MdM) et défenseur des droits parentaux auprès des ministères japonais.

Michel Haour est au Japon depuis 43 ans. Marié, deux enfants, il est entrepreneur, directeur d'une agence de voyages à Tokyo. Il est représentant au Japon du Conseiller à l'AFE Francis Nizet et participe à ce titre aux commissions consulaires (bourses scolaires, action sociale, emploi et formation, sécurité), et Président d'Honneur de l'AFJ (Association des Français du Japon)  et ancien membre du Comité de l'APE (Association des Parents d'Élèves) du Lycée de Tokyo. Membre titulaire de la Commission administrative auprès du Consulat général de France à Tokyo.

Marie-José Marie est au Japon depuis plus de 30 ans, 2 enfants franco-japonais. Elle est professeur de FLE (Français Langue Etrangère). Elle a été impliquée dans l'AFJ Kansai (Association des Français du Japon), l'APEK (Association des Parents d'Élèves du Kansai), le CCPAS (Comité consulaire pour la Protection et l'Action sociale), le Comité de Sécurité de l'Ambassade de France pour la préfecture de Hyogo. Ilotière, elle a aussi été administratrice de la Société Franco-Japonaise de Kobe, et membre du jury du Concours de la Chanson de Kobe.

Maxime Sabeg, est au Japon depuis 2011, célibataire. Après un stage de fin de scolarité au sein d'un grand groupe industriel, puis VIE d'un an dans une entreprise de réseaux et télécommunications, il est aujourd'hui salarié en contrat local dans une multinationale agroalimentaire. Il est membre de l'association des anciens Sciences Po du Japon et membre du club des anciens VIE.

Séverine Douilhet a passé 25 ans en Asie, dont 14 au Japon. Elle est fille, épouse et mère de Français établis à l'étranger, ancienne élève du lycée de Tokyo et mère d'anciens élèves. Elle est également directrice adjointe de "Coaching Ados Asie", aide à l'orientation post-bac., et coach en développement personnel. Elle a été parent représentant au lycée français de Hong Kong, et a créé et dirige "A votre écoute Japon", ligne d'écoute francophone au Japon. Elle est par ailleurs membre de l'ACCFFT (Association des Catholiques Francophones de Tokyo).

LePetitJournal.com: Quelles sont les caractéristiques de la liste que vous conduisez?
Nous avons un slogan sur notre affiche qui, je pense, est révélateur de notre caractéristique. Nous avons choisi « la diversité pour représenter, une force au service de tous ». Diversité de parcours professionnels et associatifs, de situations familiales, d'expériences internationales. Les deux listes vont s'engager sur de nombreux points souvent semblables, mais, lorsque nous parlons d'emploi au Japon, de solidarité, d'éducation, de famille binationale, d'accueil local et de retour en France, ce sont des problématiques qui nous ont tous touchés, nous touchent encore aujourd'hui, et pour lesquels nous prenons des engagements concrets. Nous sommes entrepreneurs, salarié, enseignant, professions libérales, et nous ferons ce que nous annonçons. Nous avons reçu beaucoup, maintenant nous voulons donner en retour.

LePetitJournal.com: Quelles sont les grandes lignes de votre programme?
Nous avons résolument choisi de placer ces élections dans un cadre local, et nous défendons nos convictions au travers de cinq engagements.

Emploi, solidarité et place des autres régions du Japon.
Sur le plan de l'emploi, nous souhaitons accompagner les initiatives et services qui existent à l'heure actuelle. D'autre part, il nous semble nécessaire de créer plus de maillages lors de l'arrivée au Japon afin que les gens ne se sentent pas isolés, qu'ils puissent être orientés dans la communauté. Nous, qui vivons depuis plusieurs années ici, nous avons tous des contacts et des réseaux. Nous souhaitons les utiliser pour développer une plus grande solidarité en faveur de l'emploi, en mettant notamment différentes générations en contact par le parrainage. Ceci étant dit, ce ne sont pas seulement les jeunes qui font face à des problèmes d'emploi, mais aussi des personnes de tout âge. Nous voulons aider tous les Français du Japon. Nous voulons développer des réseaux de solidarité élargis aux autres pays européens, mais nous n'oublions pas les employeurs japonais potentiels qui recherchent des talents étrangers. La solidarité, c'est aussi être utile lorsque les gens ont des problèmes de protection sociale, de soins médicaux, ou des questions ayant trait à la retraite. Nous avons également pris l'engagement de créer des outils grâce auxquels chacun pourra connaître ses droits et obligations selon sa situation professionnelle. Une autre priorité qui nous tient à cœur, c'est l'Ouest du Japon, et nous soutiendrons l'action du Consulat général de Kyoto pour rassembler l'ensemble des acteurs publics et privés de la France et constituer une équipe de France soudée pour une place plus importante de cette région dans les relations économiques, commerciales et culturelles franco-japonaises. Nous n'oublierons pas non plus toutes les autres régions du Japon avec une présence française.

Traçabilité alimentaire, sécurité, prévention des catastrophes.
Nous sommes engagés sur le terrain de l'écologie et nous nous efforcerons de transmettre une information fiable. Sur notre liste, Evelyne Inuzuka et moi-même allons régulièrement rencontrer depuis plusieurs années des parlementaires japonais sur ces sujets ainsi que des ONG afin d'obtenir le plus d'informations sur la situation réelle pour les communiquer à la communauté française. Dans le domaine de l'écologie, nous souhaitons aussi que les Français qui arrivent au Japon puissent obtenir une bonne information, s'alimenter sans crainte, voyager, faire venir des amis. Nous refusons d'alimenter la peur provoquée par la catastrophe de Fukushima. Nous souhaitons collaborer avec toutes les autres associations afin de pouvoir organiser des conférences très pointues sur la situation existante, et influencer en tant que Conseillers consulaires la sélection des thèmes abordés lors des commissions de sécurité.

Éducation et enseignement.
Nous souhaitons, au niveau des instances du Consulat et au sein de la communauté éducative, continuer à soutenir l'aide à la scolarité, les bourses scolaires, les bourses CNED, et les subventions FLAM (Français langue maternelle). En coopération avec la représentation nationale, nous souhaitons que puissent être abondés les budgets qui nous permettront de poursuivre le développement et l'accueil des élèves au Lycée Français International de Tokyo, ainsi qu'à l'École Française du Kansai, et dans les écoles internationales offrant des sections d'enseignement français.  Nous sommes favorables à un débat national sur l'aide scolaire pour l'élargir aux familles disposant d'un certain revenu, ce qui permettra à plus de familles de bénéficier d'une prise en charge de l'ensemble ou d'une partie des frais de scolarité. La gratuité a été abandonnée de manière très brusque par la nouvelle majorité, et certaines familles ont dû faire de nombreux efforts pour débourser de manière inattendue une somme importante. Nous pensons qu'il y a une vraie réflexion à mener sur le coût de l'enseignement français à l'étranger. Nous ne voyons pas seulement cette aide à la scolarité comme une dépense, mais aussi comme une opportunité pour la France,  en tant que soutien au développement à l'International. Concernant la situation des chercheurs, nous souhaitons, par notre influence au sein des différents comités en place, créer des opportunités de coopération plus nombreuses avec le Japon, et nous applaudissons le dernier accord d'équivalence des diplômes permettant aux titulaires de LMD (licence, maîtrise, doctorat) en France de venir étudier au Japon.

Accueil au Japon, retour en France.
Toutes les associations françaises au Japon font un travail formidable concernant l'accueil des nouveaux arrivants. Nous proposons d'organiser à chaque rentrée, avec la collaboration de ces associations, des réunions afin d'indiquer aux nouveaux venus comment se débrouiller au Japon dans la vie quotidienne, leur permettre d'être orientés dans les premières semaines, et puis surtout d'avoir l'occasion de socialiser. Concernant le retour en France nous voulons le faciliter, et obtenir en relation avec notre représentation nationale la création d'un guichet administratif unique qui facilitera toutes les démarches du retour de nos compatriotes et de leur conjoint.

Familles binationales et internationales.
La Convention de La Haye sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants est effective depuis le 1er avril 2014. L'opinion publique pense que le problème est maintenant réglé, mais il faut bien comprendre que le combat continue parce que c'est un problème qui subsiste encore localement. Le déplacement illicite ou la non-présentation d'enfant au Japon est toujours une question poignante pour certains de nos compatriotes ou d'autres étrangers ainsi que pour des milliers de Japonais. Nous continuerons donc de travailler avec les associations parentales japonaises afin d'aboutir à une révision de la loi nippone qui interdira l'enlèvement parental ("tsure sari") et reconnaîtra tout simplement l'autorité parentale partagée et la garde alternée.

LePetitJournal.com: Si vous êtes élu, comment voyez-vous votre mandat de conseiller consulaire?
Nous voulons mener un travail de proximité avec les instances consulaires, la communauté éducative et toutes les associations. Evelyne Inuzuka, moi-même et nos colistiers essaierons d'intéresser le maximum de nos compatriotes aux grandes décisions prises au sein des commissions concernant l'emploi, la sécurité de tous, la prévention, la scolarité et la protection sociale. Il sera également nécessaire d'être proactifs et de recueillir les avis de tous lorsque seront débattues à Paris les questions d'économie et de fiscalité. Mais attention, cette élection est également politique puisque les Conseillers consulaires éliront en septembre 2014 les sénateurs représentant les Français de l'Étranger. Nous voulons contribuer, lors des prochaines échéances nationales de 2017, par les idées des Français du Japon aux propositions qui seront faites à ce moment-là par les partis représentant nos valeurs libérales. Pour nous, un mandat efficace de Conseillers consulaires passe par l'accomplissement des 6 années complètes afin de défendre tous les dossiers. Les nouveaux Conseillers consulaires éliront la nouvelle Assemblée AFE en juin 2014 et, si les suffrages désignaient un Conseiller AFE au Japon ce serait aussi pour 6 ans, sauf s'il démissionnait de son poste de Conseiller consulaire, nous perdrions de ce fait le Conseiller AFE au Japon. C'est une des raisons pour laquelle la continuité du mandat est nécessaire, sauf cas exceptionnel.

LePetitJournal.com: Quelles sont vos motivations, pourquoi cet engagement?
Nous avons souhaité nous présenter pour poursuivre un travail très local, après avoir mené  chacun des engagements associatifs ou politiques divers. Moi-même, je viens du monde associatif, j'ai été actif au sein de l'APE puis à l'AFJ et à l'UFE.  Je suis aussi engagé au sein de l'UMP. Je me suis présenté et j'ai été élu en 2006 à l'AFE (Assemblée des Français de l'Étranger) pour la circonscription de l'Asie du Nord.

LePetitJournal.com: Pourquoi selon vous les électeurs devraient se déplacer pour aller voter?
La représentation politique des Français de l'étranger est unique en Europe. Parmi les 28 pays membres, à quelques exceptions près, aucun autre pays ne s'occupe aussi bien de ses expatriés. Cette représentation nous a été octroyée par le Général de Gaulle pour remercier dès 1946 les "Français de l'extérieur" qui s'étaient engagés à ses côtés. Vous avez un droit de vote, vous devez l'exercer. Il faut vous déplacer, car si vous voulez que l'on puisse vous être utile, il est nécessaire de faire entendre votre voix. Ne pas voter, c'est aussi remettre en cause la pérennité de notre représentation politique à l'étranger. Vous avez une chance de faire entendre votre voix,  interrogez-nous, votez par internet ou votez à l'urne.
Propos recueillis par Quentin Weinsanto (http://www.lepetitjournal.com/tokyo) mardi 20 mai 2014

Voir aussi:
Blog: http://ConseillersConsulaires2014.jp
Facebook: Unis pour les Français du Japon
Twitter: @UnisPourLesFrancaisDuJapon

Prochaine réunion d'information:

Hiroo: Mardi 20 mai – 18h30 à 20h, contacter UnisAuJapon@ConseillersConsulaires2014.jp

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Publié le 19 avril 2014, mis à jour le 19 mai 2014

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