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3 QUESTIONS À... - Marie-Gabrielle Bardet, reporter ponctuelle d'un été nippon

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 26 juin 2017, mis à jour le 26 juin 2017

Installée depuis bientôt 24 ans à Sao Paulo, Marie-Gabrielle Bardet est reporter pour l'édition brésilienne de lepetitjournal.com. Amoureuse du Japon et grande passionnée de sa culture, Marie-Gabrielle réalise en ce moment un projet qui lui tenait à c?ur depuis longtemps : vivre pendant trois mois le Japon autrement. Itinérant, culturel et poétique, son voyage s'annonce palpitant.

Collègue puis amie, Marie-Gabrielle devient dès aujourd'hui une reporter ponctuelle pour l'édition de Tokyo. Billets d'humeur, actualités décalées ou encore récits de voyage, retrouvez tout au long de l'été ses différents écrits. Et pour mieux la connaître, Marie-Gabrielle a répondu à trois de nos questions. On lui souhaite chaleureusement la bienvenue.

Marie-Gabrielle, peux-tu te présenter brièvement aux lecteurs de l'édition de Tokyo ?
Je suis arrivée au Brésil fin 1993, six mois avant l´élection de Fernando Henrique Cardoso à la Présidence. J'avais vécu auparavant neuf ans à Lisbonne. Partir au Brésil semblait la suite naturelle des choses. Parlant couramment plusieurs langues, j'ai pu trouver facilement du travail dès mon arrivée. J'ai alors enchaîné différents postes tels que secrétaire de PDG pour de grandes entreprises (Valéo, AT&T, Enron). En 2000, j'ai décidé de changer totalement de style de vie en m'installant à mon compte en tant que traductrice-interprète et professeure de langues étrangères.

En 2009, j'ai eu l'occasion de rentrer comme pigiste au Petit Journal de São Paulo pour lequel j'ai écrit une centaine d'articles. Je suis d'ailleurs la seule qui soit encore là-bas, car les rédacteurs passent, mais la pigiste que je suis, reste toujours au Brésil? (rires)

En plus de 20 ans au Brésil, j'ai vu ce pays s'ouvrir peu à peu aux marchés européen et américain, remonter la pente et sortir définitivement des pays « dits du Tiers-Monde » pour faire ensuite une belle croissance jusqu'en 2010. Malheureusement, les années suivantes n'ont pas été aussi clémentes, sans parler de la crise politico-économique qui secoue le Brésil depuis ces derniers mois.

D'où te vient cette passion pour le Japon ? As-tu déjà eu l'occasion de t'y rendre par le passé ?
Bien que l'envie m'en démange depuis toute petite, je n'étais jamais venue auparavant au Japon. Il se trouve qu'au Brésil, il y a la plus grande diaspora au monde de Japonais (et leurs descendants sur 4 générations) : 1 million et demi de Japonais dont la majorité vit à São Paulo. Je suis donc habituée depuis plus de 20 ans à fréquenter le quartier japonais et les restaurants de cuisine nippone avec mes amis.

En 2010, tout à fait par hasard, j'ai reçu un mail me proposant des cours à l'Alliance Culturelle Brésil-Japon (ACBJ) et je me suis alors dit qu'apprendre une langue de plus (j'en connaissais déjà six) ne pouvait pas me faire de mal. Dès le premier cours, je suis tombée amoureuse de la langue, même si celle-ci s'est révélée être un véritable défi. J'y ai laissé pas mal de larmes durant toutes ces années d'études (rire).

Ma formation étant maintenant complète, il fallait bien que je me rende dans le pays pour parfaire mes connaissances et surtout améliorer l'oral, car malgré mes nombreux amis japonais au Brésil, je n'ai pas souvent l'occasion de parler nihongo.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Japon était ? disons ? du "mauvais côté de la barrière". Le Gouvernement brésilien avait alors interdit aux émigrants nippons de parler le japonais, d'écouter la radio et de lire les journaux de l'époque. Résultat : toute une génération née pendant la Guerre a été élevée sans apprendre ni écouter sa langue maternelle !

A l'heure actuelle, les choses ont bien changé. Mon école est maintenant remplie de jeunes brésiliens qui s´intéressent à la culture japonaise (nihonbunka) et notamment aux mangas et animés. Et puis, le Japon est devenu extrêmement à la mode au Brésil depuis environ trois ans. Aux centaines de restaurants déjà existants, viennent se rajouter les ramen-ya, izakaya, kissaten, noodles bar, sans compter la Japan House (la première au monde) inaugurée en mai dernier. Et le fait que la flamme des Jeux Olympiques soit passée en 2016 des Brésiliens aux mains des Japonais (2020) y est certainement pour quelque chose aussi?

 

"faire le pont entre les trois pays que j'aime : la France, le Brésil et le Japon"

 

Qu'attends-tu de ce beau projet que tu viens de démarrer ? Qu'as-tu prévu de partager avec nos lecteurs lors de ton périple nippon ?
Je compare souvent ce voyage à une « grossesse », car j´ai commencé à le préparer (concrètement) il y a 9 mois ! En septembre dernier, je décidai de concentrer essentiellement mon séjour sur Sapporo (où habite ma meilleure amie japonaise). Les mois d'été y sont agréables comme en Europe. En octobre, je trouvais mon homustay sur Airbnb. En novembre, je faisais mon premier transfert d'argent sur un compte ici. En décembre, je trouvais l'école (JALS). En janvier, j'achetais mon billet grâce à une promotion-éclair. En février, je validais mon inscription à l'école. En avril, je réservais mes trois studios Airbnb sur Kyoto, Osaka et Tokyo. En mai, j'achetais mon abonnement Shinkansen de 21 jours. Et dans la nuit du 11 au 12 juin, j'embarquais vers le Japon. 

Les cours à JALS ayant lieu du 17 juillet au 25 août (6 semaines), j'ai prévu de faire du tourisme le mois précédent. Je suis donc ce soir à Osaka, puis à Kyoto-Nara pendant une semaine et ensuite, je validerai mon abonnement de train pour parcourir la moitié nord du Japon : Hikone, Gifu, Gero, Seki, Shirakawa-Go, Kanazawa, Toyama, Matsumoto, Nagano, pour remonter sur Morioka, Akita, Iwate, Aomori et enfin rejoindre l'île de Hokkaido via Hakodate et le lac Toya, où les parents de ma meilleure amie ont un chalet en bois.

Ce que je recherche principalement, c'est le Japon traditionnel, rural, authentique et de par mon côté artistique, je souhaite visiter beaucoup d'ateliers d'artisans locaux (tissu, céramique, bois, fer) et goûter aux spécialités locales. J'ignore complètement où le hasard va me mener et je pense écrire une fois par semaine pour raconter mes aventures (et mésaventures s'il y en a) en terre nippone, donner de bonnes adresses, faire part de mes impressions et surtout tenter de faire le pont entre les trois pays que j'aime : la France, le Brésil et le Japon !

Julien Loock & Marie-Gabrielle Bardet (www.lepetitjournal.com/tokyo) le mardi 27 juin 2017

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Publié le 26 juin 2017, mis à jour le 26 juin 2017

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