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3 QUESTIONS – Christophe Marquet, nouveau directeur de la Maison Franco-Japonaise

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 14 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Arrivé à la tête de la Maison Franco-Japonaise le 5 septembre dernier, Christophe Marquet ne cache pas sa passion pour le Japon, pays qui nourrit depuis de nombreuses années ses travaux de recherche. Il revient pour lepetitjournal.com sur les missions de la MFJ, et sur les développements qu'il veut apporter à cette institution dédiée aux échanges culturels et scientifiques

Christophe Marquet a pris ses fonctions le 5 septembre dernier et connait déjà bien la Maison Franco-Japonaise, institution qui l'avait déjà accueilli comme chercheur il y a une dizaine d'années (Photo courtoisie MFJ)

Lepetitjournal.com Tokyo : Pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a amené au Japon?
Christophe Marquet : C`est ma spécialité qui m'a amené ici. Je suis historien d'art, spécialiste de l'histoire de la peinture du 19e siècle au Japon, qui était le sujet de ma thèse de doctorat que j'ai préparé à l`université de Tokyo, entre 1989 et 1992. Je suis venu en tant qu`étudiant boursier du gouvernement japonais. C'était alors mon premier séjour long au Japon, à la suite duquel j'ai soutenu ma thèse aux Langues O' en 1995. J'ai ensuite été recruté comme maître de conférences et j'ai pu venir une deuxième fois comme chercheur, à la Maison Franco-Japonaise, entre 1997 et 1999. Le troisième séjour au Japon a été en tant que directeur du bureau de Tokyo de l'École française d'Extrême-Orient entre 2004 et 2008, et cela fait actuellement mon quatrième long séjour au Japon qui résulte de ma nomination pour quatre ans à la direction de la MFJ par le ministère des Affaires étrangères.

Quelles sont les missions et les actions qu'effectue la MFJ?
La première mission est le rayonnement intellectuel français avec la présentation de l'activité scientifique dans le domaine des sciences humaines et sociales. Nous faisons venir des chercheurs pour des colloques qui sont généralement coorganisés avec des universitaires japonais et les sociétés savantes. Ces dernières, qui sont au nombre de 27, couvrent tous les grands champs du savoir et rassemblent essentiellement des étudiants japonais qui s'intéressent à la France dans leur propre discipline. Ce type de structure est unique en Asie, et certaines ont été créées il y a très longtemps.
Notre second rôle est la recherche, mission qui est confiée aux chercheurs français envoyés ici et rattachés à notre bureau. Chacun a un axe d'étude qu'il a défini au départ et qui vient s'insérer dans la thématique générale de la MFJ. Une de nos autres missions est également la gestion d'une bibliothèque, qui existe depuis 1925. Il s'agit aujourd'hui de la plus grande bibliothèque francophone en Asie, avec plus de 45.000 volumes. Elle regroupe essentiellement des livres en français mais aussi en japonais sur la France, plus des périodiques. Cette bibliothèque a d'ailleurs reçu en juin le Prix de la "meilleure bibliothèque spécialisée au Japon", désignée par l'association du même nom qui regroupe 500 établissements de ce genre.

Quels sont les développements particuliers que vous souhaitez apporter à la MFJ?
La caractéristique de la MFJ est une grande diversité dans les évènements que l'on organise, de par la variété des champs d'études que l'on couvre. Mon souhait est surtout, dans ces initiatives, de mettre en perspective la France et le Japon. Il faut trouver un équilibre entre les deux afin que les points de vue s'enrichissent mutuellement. Nous devons être sur un pied d'égalité, que le chercheur qui vient de France ne soit pas là simplement pour enseigner, mais aussi recevoir. Cela se fait déjà naturellement mais il faut le systématiser. Je crois que nous avons déjà franchi une étape dans les relations intellectuelles entre la France et le Japon, que c'est ce qui est pertinent aujourd'hui.
Je souhaite aussi renforcer l'aide que l'on apporte aux doctorants français qui sont parfois isolés dans leurs universités. Il faut essayer de les coordonner, les réunir, les encourager et les mettre en réseau afin qu'ils se connaissent mieux. C'est quelque chose que j'avais déjà essayé d'animer lorsque j'étais chercheur à la MFJ, et cela répondait véritablement à une attente. Je voudrais que cette maison soit accueillante pour le public venant assister aux conférences, toutes gratuites, mais aussi pour les chercheurs et doctorants afin qu'ils puissent avoir un lieu d'accueil et de travail. Je souhaite également mettre à disposition gratuitement et en ligne les numéros de notre revue biannuelle, Ebisu, datant de plus de deux ans. Techniquement, cela devrait être effectué en 2012.
Propos recueillis par Quentin Weinsanto (http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html) mercredi 14 septembre 2011

Voir aussi le site de la Maison Franco-Japonaise

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Publié le 14 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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