Édition internationale

Thaïlande ou Cambodge, qui a tiré le premier ?

Quatre soldats thaïlandais qui sautent sur une mine lundi, des échanges de tirs à la frontière mercredi. Entre Thaïlande et Cambodge, rien ne va à nouveau plus et l’avancée vers la paix est à l’arrêt.

Soldats thaï et cambodgien face à faceSoldats thaï et cambodgien face à face
Écrit par Franck STEPLER
Publié le 13 novembre 2025


 

Mais qui a donc tiré le premier ? Dans tous les conflits, la question est posée. Qui est l’agresseur ? Qui est l’agressé ? La situation à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge ne déroge pas à la règle. Déjà, lundi 10 novembre, quatre soldats thaïlandais avaient été blessés par l’explosion d’une mine antipersonnel. L’un d’entre eux a eu le pied arraché. Le gouvernement de Bangkok a alors immédiatement suspendu la mise en œuvre de l’accord de paix signé à Kuala Lumpur et retardé la libération de dix-huit soldats cambodgiens capturés, élément pourtant clé du chemin vers l’apaisement.
 

Un commandant de l’armée thaïlandaise rend visite à un soldat blessé
Un commandant de l’armée thaïlandaise rend visite à un soldat blessé 

 

Phnom Penh, de son côté, a juré ses grands dieux qu’il s’agissait certainement là d’une mine très ancienne. Mercredi, la Thaïlande a demandé au Cambodge de présenter des excuses et de faire toute la lumière sur ce qui a pu se passer, l’accusant au passage d’avoir posé récemment de nouvelles mines terrestres en territoire thaïlandais, violant ainsi l’accord de Kuala Lumpur. Certains documents et analyses récupérés par l’agence Reuters sembleraient accréditer les dires de la Thaïlande.

 

Le campement de la discorde, à la frontière entre Thaïlande et Cambodge

 

Épisode deux de la semaine, mercredi 12 novembre. Seule certitude : des échanges de tirs ont eu lieu à la frontière entre Sa Kaeo côté thaïlandais et Banteay Meanchey au Cambodge. À cet endroit se trouve un campement de la discorde qui a déjà connu des affrontements. Chacun des deux pays en revendique l’emplacement.

Thaïlande et Cambodge ont ensuite mutuellement accusé l’autre d’avoir allumé la première mèche. « Des soldats thaïlandais ont ouvert le feu sur des civils », à affirmé le Cambodge auprès de l’AFP. Ses dirigeants ont d’abord parlé de cinq blessés puis d’un mort mais les médias thaïlandais affirment ne pas voir pu vérifier ces informations. Version thaïlandaise : des soldats cambodgiens ont tiré des coups de feu en territoire thaïlandais, les troupes du pays agressé se sont mises à couvert et ont alors tiré des coups de sommation en réponse. Le porte-parole de l’armée royale thaïlandaise indique que « l’incident a duré dix minutes avant que le calme ne soit rétabli. » Il n’y aurait, selon lui, aucune victime côté thaïlandais.

 

L’armée thaïlandaise prend la main

 

Le Premier ministre thaïlandais a choisi de prononcer des mots forts, alors qu’il s’envole pour quelques jours en compagnie du couple royal direction la Chine.
 

Le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, une mine à la main
Le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, une mine à la main 

« Bien que nous espérions la paix, nous devons nous préparer au combat, comme nos ancêtres nous l’ont appris, a déclaré Anutin Charnvirakul. J’ai donné à l’armée toute autorité pour prendre des décisions dès le premier jour de mon entrée en fonction. » En clair, jusqu’à son retour de Chine, programmé pour le 17 novembre, l’armée a carte blanche. Espérons qu’elle reste sagement rangée dans la poche des généraux en charge.

 

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