Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

« Le Roi se meurt »  d’Eugène Ionesco, mis en scène par Anna Jahjah

Le Roi se meurt-photoLe Roi se meurt-photo
Pixabay
Écrit par Elvia Giannitelli
Publié le 28 mars 2019, mis à jour le 28 mars 2019

Présentée en anglais, « Le Roi se Meurt », était sur la scène du Chippen Street Theatre du 7 au 16 mars 2019. Pour celles et ceux qui n’ont pas pu se joindre à cet événement, la rédaction du lepetitjournal.com était le temps d’une pièce, vos yeux et vos oreilles.

Au lever du rideau, le Garde annonce solennellement la Cour. Le roi Bérenger 1er entre dans la salle du trône et en sort immédiatement. Il est suivi des deux reines, Marguerite et Marie, de Juliette et du Médecin. Il est l’heure d'annoncer au Roi que la fin de son règne est proche. La reine Marie refuse l'évidence et croit que le roi pourra échapper à son destin. Tandis que la reine Marguerite fait preuve de lucidité. Le Médecin est formel, il n'est plus possible de l'opérer…

Des personnages attachants, un jeu d’acteur fascinant

Leof Kingsford-Smith se glisse dans la peau du Roi Bérenger, personnage au caractère enfantin, qui fut un bon vivant et à présent refuse de croire en sa mort prochaine. La Reine Marguerite, incarnée par Kristy Jordan, est le personnage le plus sensée. C’est elle qui guidera le roi jusqu’au final. Marie, la deuxième femme et favorite du roi, interprétée par Clay Crighton’s, donne l’espoir au public que le roi puisse continuer son règne, dans le but de garder l’amour du roi pour elle et d’en détourner Marguerite. Josef Schneider qui joue le Garde, il entretient le lien entre le public et la cour tout le long de la pièce. Et pour finir le médecin incarné par Gerry Sont, est présent pour soutenir le roi, dans le lâcher prise jusqu’à la mort, et aider la reine à lui faire prendre conscience de sa fin. Sans oublier, Alison Windsor dans la peau de la servante Juliette, personnage second mais qui montrera au fur et à mesure de la pièce que le roi perd son pouvoir de diriger les gens.

Un univers insolite pour une thématique dramatique et sombre.

 L’univers de la pièce peut surprendre aux premiers abords mais se révèle très rapidement dans toute son originalité et sa pertinence. Le public est happé par la pièce, les jeux de lumières, les parenthèses musicales (violon joué par le garde), et les acteurs.

Anna Jahjah, metteur en scène française, nous invite à aborder la thématique de notre rapport à la mort. Notre impuissance face à cette fin certaine. Au fil de la mise en scène, nous comprenons  que chaque personnage est une possible facette de nous face à cela.

La reine Marguerite représente notre raison, la reine Marie nos émotions, le médecin représente la conscience collective et objective, et Juliette représente le peuple. Le Roi n’a jamais réellement prêté attention à sa vie et quand il le fait il s’en intéresse que très peu. Il se réjouit de la  vie de Juliette alors qu’elle lui explique qu’elle est seule, sans enfant, qu’elle vie dans une chambre minable dans le château... Une pièce qui fait réfléchir sur le propre de la condition humaine.

[A ne pas manquer] Dès le mois prochain, Anna Jahjah vous proposera une nouvelle mise en scène sur Frida Kahlo. Lepetitjournal.com surveille cette information de près !

 

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

    © lepetitjournal.com 2024