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Des mesures de dépistage très différentes malgré une "guerre" commune

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Écrit par Matthieu Delattre
Publié le 1 avril 2020

À ce jour, 177 pays sont concernés par l'épidémie de covid-19 mais malgré une “guerre” commune, les pays adoptent des stratégies de dépistage très divergentes. 

L’Organisation Mondial de la Santé (OMS) a rappelé le 17 mars 2020 que “le moyen le plus efficace de prévenir les infections et de sauver des vies est de briser les chaînes de transmission du coronavirus, pour ce faire, vous devez tester et isoler”. On ne peut pas stopper cette pandémie si on ne sait pas qui est infecté. Malgré cette recommandation, de nombreux pays ont décidé de ne pas suivre cette recommandation. 

Alors qu’une seconde vague de contamination est enregistrée en Australie, aucune politique de dépistage généralisé n’a été annoncée. L’Australie qui possède l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, dispose pourtant des infrastructures et du personnel nécessaire pour un dépistage massif de sa population. À ce jour, seules les personnes possédant des symptômes suspects sont testées.

La Nouvelle-Zélande n’a également pas annoncé de plan de dépistage. Toutefois, au vu de la propagation du virus dans ces deux pays, des mesures de dépistages massives pourraient être annoncées prochainement. 

Pour éviter l’engorgement des structures hospitalières, la France a fait le choix de tester seulement les cas graves et les personnes symptomatiques pouvant développer des formes graves comme les séniors ou les personnes avec des antécédents respiratoires. Les membres du personnel soignant présentant des symptômes sont également testés. Autrement dit une personne présentant des symptômes qui n’est pas considérée comme à “risque” ne sera pas testée. Le Président de la République a déclaré qu'il "ne servirait à rien, aujourd'hui, de tester massivement tout le monde, préventivement ou en fonction des symptômes”. Le directeur général de la Santé a évoqué que 1 000 tests sont réalisés chaque jour en France. La France a fait le choix d’utiliser un prélèvement nasopharyngé, le résultat est connu dans un délai de cinq heures maximum. 
 


L’Italie, le pays le plus touché par le COVID-19 avec plus de 100 000 cas recensés et plus de 12 000 morts ne peut plus effectuer de dépistages préventifs. Les structures hospitalières étant dépassées en matière de personnels et d’équipements, seules les personnes hospitalisées sont désormais testées. 

L’Allemagne n’a pas attendu une vague de contamination pour tester massivement ses habitants, "depuis le début de l'épidémie, nous avons systématiquement demandé à nos médecins de tester les gens", a déclaré le président de l'Institut Robert Koch, le docteur Lothar H. Wieler le 11 mars dernier. Ce dépistage massif a permis de "bien examiner les débuts de l'épidémie", afin d'en limiter la propagation, selon Lothar H. Wieler. Le pays possède des moyens très avancés dans le domaine de la biotechnologie, cela leur permet d’effectuer plus de 12 000 tests par jour. Les dépistages se font au volant, à l’instar de la Corée du Sud et des États-Unis, des “drives” ont été mises en place sur le territoire national pour tester les personnes plus rapidement tout en protégeant l’équipe qui les pratique. 

Il y a encore un mois, la Corée du Sud était le plus grand foyer de l'épidémie après la Chine. Le pays a opté pour une campagne de dépistage massif. Toute personne testée positive est mise en quarantaine, une enquête est ensuite effectuée afin d'identifier toute personne en contact avec cette personne, les personnes identifiées comme potentiellement infectées sont testées à leur tour. Cette méthode a porté ses fruits, la ville de Daegu, épicentre national de l'épidémie a vu son nombre de contaminations «considérablement » diminuer, d'après les autorités sud-coréennes. À ce jour, 260 000 tests ont été effectués soit environ 20 000 par jour. 
 


Le Japon a fait le choix de n'effecture que très peu de tests afin de ne pas engorger les structures hospitalières. Même si cette mesure permet d'alléger le corps médical, les autorités peinent à identifier les “clusters” de contamination. Moins de 900 tests sont réalisés chaque jour. Le Japon a fait le choix d'utiliser un procédé par voie orale, ce procédé permet un résultat très rapide mais il demande une infrastructure d’analyse conséquente, les laboratoires peuvent être vite submergés si un grand nombre de prélèvements arrivent en même temps. 

La Chine, épicentre mondial de l'épidémie a mené un politique de dépistage massif. À lui seul, le laboratoire de Wuhan a été capable de traiter plus de 20 000 tests par jour, avec un temps de résultats de moins de trois heures. Signe de cette réussite, le gouvernement chinois a fait don de 2 000 kits de tests aux Philippines.

 

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