La plateforme de streaming musical célébrait hier ses 10 ans d’existence. Fondée en 2006 par Daniel Ek, disponible en ligne depuis 2008 et entrée en bourse le 3 avril dernier, Spotify est à l’image d’Ikea, une des marques iconiques de la Suède.
Si la France peut se targuer d’avoir Deezer, l’autre plateforme de streaming musical, la Suède peut-elle compter sur le prédominant Spotify, leader incontesté du domaine. Fondée à travers un logiciel développé depuis 2006 par l’équipe Spotify AB, l’entreprise a connu depuis une ascension fulgurante. Basée à Stockholm sous la tutelle du fondateur Daniel Ek, l’idée initiale était de créer une plateforme légale d’écoute musicale en ligne, à une période où régnaient les sites de partage de fichiers illégaux. De modeste startup, la plateforme compte aujourd’hui près de 140 millions d’utilisateurs à travers le monde.
Du statut de startup au leadership mondial
L’industrie de la musique a survécu à de nombreuses transitions, des vinyles jusqu’au CD en passant par les cassettes, mais la facilité avec laquelle les chansons pouvaient être copiées et partagées sur internet a totalement changé la donne. En évidente baisse de ventes et de profits il était alors nécessaire pour les labels musicaux de collaborer avec des startups comme Spotify, offrant une alternative légale de partage de musique en ligne. C’est ainsi qu’en octobre 2008, l’entreprise de Daniel Ek a véritablement vu le jour en convainquant certains de ces labels de publier leur catalogue. Atteignant très rapidement le million d’utilisateurs, Spotify multiplie alors les partenariats – Facebook en 2011 et Uber en 2014 – et s’impose aujourd’hui comme le leader mondial du streaming musical.
Controverses autour des droits d’auteur et de diffusion
Un problème est cependant très vite apparu. Celui des droits d’auteur et de diffusion. Les artistes les plus célèbres ont commencé à se plaindre des revenus, jugés insuffisants, versés par le service de streaming. Des accusations dont le fondateur Daniel Ek se défend : "Nous avons versé près de 2 milliards de dollars aux titulaires de droits musicaux depuis 2008", tout en ajoutant : "Le piratage ne paie pas un penny aux artistes - rien, zilch, zéro. […] Le streaming musical reste la meilleure des alternatives pour les artistes". Selon The Trichordist, Spotify a payé en moyenne 0,03 euros pour chaque chanson listée par un utilisateur sur la plateforme. L’autre reproche fait à l’entreprise suédoise et les plateformes de streaming musical en général est de cannibaliser les ventes d’albums des artistes. Ainsi, en 2014, la chanteuse pop américaine Taylor Swift a rompu son contrat avec Spotify avant de revenir trois ans plus tard.
Une récente entrée en Bourse
Le graal pour toute entreprise est d’entrer en Bourse. Avec 4,090 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017 selon les données de la Securities and Exchange Commission, Spotify a fait une entrée remarquée le 3 avril dernier à Wall Street. Le New-York Stock Exchange (NYSE) a en effet rendu un hommage particulier en déployant un drapeau suisse à la place du drapeau suédois dont Spotify est originaire. Une bévue vite corrigée mais instantanément immortalisée par les réseaux sociaux.
En attendant, avec 180 millions d’utilisateurs à travers le monde, Spotify continue son ascension fulgurante avec l’espoir, pourquoi pas un jour, de concurrencer le géant américain du streaming en ligne, Youtube.
Kristen Collie, 08 octobre 2018, publié pour la première fois le 23 avril 2018
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