Alors que l’immigration est au cœur de tous les débats en Suède, le Conseil de l’Europe vient, ce vendredi 16 février, de publier un rapport blâmant le durcissement drastique des conditions d’accueil des migrants.
"Tout en louant les efforts de la Suède pour venir en aide aux demandeurs d’asile et aux réfugiés, en particulier au pic des arrivées en 2015, le commissaire est préoccupé par les restrictions introduites" indique le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, dans un rapport publié vendredi. Après avoir ouvert en grand ses frontières aux migrants, la Suède a dès 2016 durci ses conditions d’accueil et d’octroi de l’asile alors que ses structures d’accueil arrivaient à un seuil de saturation.
Appelant à inverser la tendance, Nils Muiznieks identifie 3 tendances problématiques : la fin de l’accès au logement et à l’aide socio-médicale pour les demandeurs sans enfant définitivement déboutés, les freins au regroupement familial et le traitement des mineurs non accompagnés.
Un afflux migratoire
Réputée pour son ouverture migratoire, la Suède a enregistré un record européen de quelque 400 000 demandes d’asile depuis 2012 avec un pic de 162 000 demandes atteint en 2015. Face à ce flux migratoire, le pays scandinave a rétabli les contrôles aux frontières en janvier 2016 avant d’introduire 6 mois plus tard de multiples mesures censées dissuader les potentiels migrants.
Avec près de 1,8 millions d’habitants (17,6% de la population) nés hors des frontières suédoises selon les récents chiffres de la revue "Hommes et migrations", la question de l’immigration fait l’objet de nombreux débats et polémiques en Suède. Elle a notamment permis la montée du parti d’extrême droite "sverigedemokraterna" qui en a fait son principal argument de campagne.
Source : AFP
Kristen Collie, 17 février 2018