Après l'annulation de l'ouverture du magasin Ikea à Zenata pour des raisons clairement politiques, bien que les principaux intéressés s'en défendent, le Maroc a décidé d'imposer un boycott sur tous les produits suédois.
Il ne s'agit pas du premier accroc entre la Suède et le Maroc. En effet, le pays scandinave maintient sa position sur le Polisario (qui lutte pour le contrôle du Sahara occidental), laquelle diffère de ses voisins européens, et ce depuis les années 70, où le peuple sahraoui a commencé à être un sujet de discussions politiques en Suède. Plusieurs personnalités du Polisario y avaient d'ailleurs obtenu le droit d'asile.
Les tensions entre les deux pays se sont accumulées au fil des années, minées par l'absence d'un ambassadeur du Maroc à Stockholm, notamment au sujet de l'accord de pêche entre l'Union Européenne et le Maroc en 2006 mais aussi lors d'une affaire présumée de transmission de documents officiels à l'Algérie et au Polisario par une diplomate suédoise. En 2010, le parlement suédois propose la reconnaissance du Polisario en tant que pays, tout comme ça avait été le cas pour la Palestine. Le gouvernement y oppose un refus, ne souhaitant pas compromettre ses échanges diplomatiques et économiques au Maroc.
C'est Nabila Mounib, numéro 1 du Parti Socialiste Unifié (Maroc), qui se trouve en ce moment-même en Suède pour défendre ses arguments auprès de ses interlocuteurs suédois. Elle s'était entretenue avec l'ambassadrice de Stockholm à Rabat avant son départ et lui avait présenté l'évolution du conflit opposant le Maroc et les séparatistes du Polisario. De son côté, Margot Wallström, ministre des Affaires étrangères, s'est déclarée disposée à entendre la position du Maroc sur le Sahara occidental.
Laura PERTUY lepetitjournal.com/stockholm Lundi 5 octobre 2015














