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PORTRAIT – Johan Stenberg, Président de la Chambre de Commerce Française en Suède

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Publié le 3 février 2016, mis à jour le 19 mai 2016

 

Président francophone et francophile d'une institution au c?ur des relations économiques entre la France et la Suède, Johan Stenberg nous parle de la CCFS, une Chambre conçue « par et pour ses membres ».

Johan Stenberg, Président de la Chambre de Commerce Française en Suède (CCFS) est aussi un grand ami de la France : président du Conseil d'administration de la Franska Skolan, chevalier de la Légion d'honneur, francophile et francophone, président de l'Alliance française pendant onze années, Johan Stenberg a dédié sa carrière au développement des relations économiques mais aussi culturelles entre la France et la Suède.

Johan, qu'est-ce que la Chambre de Commerce Française en Suède et à quoi sert-elle ?

L'objectif de cette institution privée est, fondamentalement, de promouvoir les courants d'affaires entre la France et la Suède, tant les exportations que les importations. Nous exerçons deux fonctions principales : nous sommes, pour nos membres, un « club d'affaires » actif, ce qui implique l'organisation d'une vingtaine d'évènements chaque année, des séminaires, des rencontres avec des grands entrepreneurs. C'est une activité importante, y compris pour les entreprises présentes depuis longtemps en Suède.

La CCFS compte aujourd'hui près de 200 membres, s'efforce de bien connaître et d'animer le réseau des entreprises françaises installées en Suède (nous les invitons d'ailleurs toutes à adhérer à la Chambre !), et propose aux entreprises françaises qui s'installent en Suède des services concrets d'aide à l'implantation : mise en contact avec des banques, des juristes, étude des textes et conventions fiscales, aide à la localisation et au développement commercial.

Nous sommes également présents lors des grands évènements économiques franco-suédois, qu'il s'agisse des visites de haut niveau, comme celle du Premier ministre français en Suède en septembre dernier, ou encore lors de l'inauguration du Mall of Scandinavia à Solna, construit par Unibail-Rodamco.

Quelle est votre vision de la présence française en Suède ?

Je pense sincèrement qu'elle peut encore progresser ; la France n'est que le 9ème partenaire commercial de la Suède, alors que Paris et Stockholm ne sont qu'à deux heures et quart d'avion, et que nos deux pays ont beaucoup à partager et échanger.

La Suède va, par exemple, engager d'énormes projets d'infrastructures dans les années à venir : construction de lignes à grande vitesse reliant l'Est et l'Ouest de la Suède, rénovation des rails et des routes, construction massive de logements et de villes nouvelles aux meilleurs standards « smart/green », investissement dans l'innovation et les nouvelles technologies... Ce sont des domaines dans lesquels la France a une grande expertise. La Suède n'est pas loin, mais je crois qu'au fond, les Français n'ont peut-être pas encore suffisamment le réflexe de regarder vers le Nord de l'Europe. Les échanges d'étudiants doivent faire progresser les choses, comme c'est déjà le cas, par exemple, entre la prestigieuse université KTH et nos grandes écoles et universités françaises. C'est grâce à cette nouvelle génération d'étudiants que les Français auront peut-être davantage le réflexe scandinave lorsqu'ils se lanceront dans leur vie professionnelle.

En sens inverse, je peux vous dire que la France fait encore rêver en Suède, et qu'elle reste un modèle pour de nombreux Suédois : je suis président du Conseil d'Administration de la Franska Skolan (école suédoise, située à Stockholm, avec de nombreux enseignements en langue française) ; il y a aujourd'hui une liste d'attente de 11000 enfants !

Le Mall of Scandinavia à Solna, construit par Unibail-Rodamco

Comment travaillez-vous concrètement avec tous les partenaires de la « diplomatie économique » française en Suède (l'Ambassade, Business France, etc.) ?

Nous coopérons et travaillons bien évidemment main dans la main avec le Service économique de l'Ambassade et avec Business France. Business France travaille plutôt en amont avec les entreprises, et propose des études de marché et des rencontres acheteurs par exemple. Nous nous positionnons d'avantage vers l'aval, c'est-à-dire sur toutes les étapes conduisant à l'implantation concrète d'une entreprise française en Suède. Nous avons d'ailleurs signé récemment une convention avec Business France qui clarifie et institutionnalise notre relation, selon cette ligne de partage amont/aval que je viens de décrire. Nous restons néanmoins une institution privée indépendante, ce qui est important pour certains de nos membres.

Quelles sont vos grandes priorités pour la Chambre en 2016 ?

La Chambre de commerce suédoise à Paris a fêté ses 100 ans l'an dernier et notre Chambre sera aussi très bientôt centenaire. Il est temps de dresser un bilan et de se tourner résolument vers l'avenir. Nous voulons redynamiser la Chambre, rendre notre offre plus attrayante aux yeux de nos membres, la diversifier aussi : nous allons instaurer un Prix d'excellence et d'innovation.

Nous allons, bien sûr, utiliser au mieux la convention que nous venons de signer avec Business France, ce qui devrait nous permettre d'améliorer encore notre coopération et notre travail. Enfin, nous venons de renouveler notre équipe et nous fonctionnons aujourd'hui avec 4 personnes à temps plein.

Quels sont vos messages pour les entrepreneurs français en Suède et les (futurs) candidats à l'expatriation ?

Venez en Suède, c'est un pays assez semblable au vôtre et la différence est moins grande qu'on ne le pense à priori. C'est aussi une terre d'opportunités. Nous avons de vraies complémentarités à exploiter. La France est un magnifique pays avec une géographie, une histoire, des bons vins et du fromage, ce sont bien sûr des atouts sur lesquels il faut capitaliser, mais ce n'est pas que ça. Vous êtes excellents aussi d'un point de vue scientifique et technique, vous améliorez vos qualités en marketing de jour en jour, vous disposez de formations d'excellence, notamment pour les ingénieurs, il est grand temps de montrer aussi à l'Europe et aux Suédois cet autre visage de la France.

Delphine MIQUEL DUTHILLEUL (texte et photo) lepetitjournal.com/stockholm Jeudi 4 février 2016

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