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COUPLES BINATIONAUX - Paula et Alain

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Publié le 28 décembre 2016, mis à jour le 4 décembre 2016

 

 

Comment se passe la vie quotidienne au sein d'un couple biculturel en général et franco-suédois en particulier?? lepetitjournal.com/stockholm vous propose une série de rencontres avec des couples binationaux de tous âges. Sixième portrait? 

Paula et Alain Boyer, en couple depuis une vingtaine d'années, deux enfants. Interview réalisée en français et en suédois à Stockholm.

Où et comment vous êtes-vous rencontrés??

Paula : C'était à Annecy ! Je faisais un voyage linguistique d'un mois, j'avais juste 18 ans. Nous nous sommes rencontrés lors du feu d'artifice du 14 juillet. Le truc classique : une bande de gars qui suit une belle brochette de blondes, suédoises de surcroît. Les garçons étaient assis juste derrière mes copines et moi. Alain a attiré mon attention en me tapotant sur l'épaule. Soudain, une grosse averse s'est abattue sur nous et on a tous foncé dans le même bar, on s'est retrouvé à la même table?

Alain : Lorsqu'il a fallu courir vers le bar, j'en ai profité, en gentleman, pour abriter Paula sous ma veste. On a bu un coup tous ensemble. Et nous nous sommes revus le lendemain, tous les deux. C'était le tout début d'une longue histoire.

Comment a réagi votre entourage?? 

Paula : Tout le monde, moi y compris, était persuadé qu'il ne s'agissait que d'un petit flirt d'été, mais je l'ai rejoint dès que mes études au lycée se sont terminées. Personne n'a rien dit, vu que je n'avais pas vraiment de projet. J'ai dû m'inscrire à la fac pour pouvoir rester en France. J'ai commencé par perfectionner mon français, puis j'ai fait les Beaux-arts. Nous habitions à la cité universitaire, c'était très convivial et un peu bohème.

Alain : J'avais 21 ans lorsqu'on s'est connu. Après 7 ans de vie commune, on a eu envie de se marier pour des questions pratiques mais surtout par amour. Pour nos familles, ravies, c'était la suite logique de notre histoire.

Quelle langue parlez-vous entre vous??

Paula : Au début, les compétences d'Alain dans la langue de Shakespeare n'étaient pas fameuses et à vrai dire mes compétences dans la langue de Molière n'étaient guère meilleures. Mais après quelques mois, nous avons fait de gros progrès. Comme nous étions en France, le choix du français s'est imposé naturellement à nous. C'est toujours notre langue commune au quotidien.

Alain : En anglais, j'étais bon à l'écrit pas trop à l'oral, alors on a vite décidé de se parler en français, ma femme étant douée en langue.

Qu'avez-vous appris de la culture de l'autre??

Paula : Je pense que lorsqu'on partage les mêmes valeurs fondamentales, l'origine n'a pas franchement d'importance. On choisit de s'entourer d'autres cultures. De nos jours, les médias et les voyages facilitent les choses. Au début de notre relation, Alain et moi, on s'écrivait. Pas d'Internet, ni de portable. Il me semble que les différences entre nos pays étaient plus importantes à cette époque que maintenant. En France, j'ai appris à planifier et à être patiente. Le rythme des choses y était différent, les magasins étaient souvent fermés à l'heure du déjeuner et il était quasi impossible de manger dans un restaurant après 14 heures. Apprécier et appliquer les nuances de salutations m'a également demandé un certain temps d'adaptation. J'hésitais souvent entre le « tu » et le « vous » et le nombre de bises. Je trouvais les Français plus méfiants. En Suède, on part du principe que personne n'essaye de vous gruger et il me semble qu'on est plus confiant. 

Alain : En Suède, j'ai appris l'ouverture d'esprit, l'écoute et le dialogue.

Vous verriez-vous vivre dans le pays de votre conjoint (si ce n'est pas le cas)??

Paula : Absolument. Nous vivons déjà avec un pied dans chaque pays car nous allons régulièrement en France. Mais pour les enfants, nous préférons rester en Suède pour le moment.

Quelles sont les plus grandes différences culturelles au sein de votre couple??

Paula : L'éducation des enfants. Nous avons reçu une éducation totalement différente et nous sommes devenus des adultes et des parents responsables. Nous partageons les mêmes objectifs et les mêmes rêves pour nos enfants. Cela dit, nous avons parfois des divergences quant à la façon de les réaliser. On a tendance à reproduire les schémas éducatifs de nos parents respectifs.

Alain : On a les mêmes valeurs et on est d'accord sur plein de choses. Parfois, je suis plus rigide, plus exigeant avec eux, cela vient de mon métier. Paula est davantage à leur écoute. 

Auriez-vous un conseil à donner quant à la vie de couple lorsqu'on ne vient pas de la même culture??

Paula : Nous sommes tous différents et des disparités se retrouvent aussi dans les couples mono-culturels. Peut-être que ces disparités sont plus prégnantes chez les couples binationaux et qu'on accepte ces petites différences plus facilement lorsque l'on vit avec quelqu'un d'une culture différente.

Mon conseil est d'apprendre la langue de son conjoint pour mieux le connaître et pouvoir communiquer avec sa famille. Et puis, quelque soit le pays, assurez-vous que vos enfants aient accès aux deux cultures et aux deux langues. J'ai moi-même été privée du finnois, ma langue maternelle, et j'ai perdu tout lien avec la culture finlandaise. C'est dommage.

Alain : Mon conseil est d'être à l'écoute et surtout de respecter la culture de l'autre, de prendre le meilleur de chaque côté et de grandir ensemble. D'ailleurs, il me semble qu'avec le temps, on déteint un peu l'un sur l'autre... non ?

 

Retrouvez nos autres interviews de couples binationaux ici.

 

Sylvie HERMODSSON lepetitjournal.com/stockholm Vendredi 11 novembre 2016

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