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BILLET D’HUMEUR — « Et toi, tu connais un coiffeur pas cher en Suède ? »

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Publié le 18 décembre 2016, mis à jour le 4 décembre 2016

Après avoir rangé les bonnets et avant de sortir les casquettes, profitons du printemps les cheveux aux vents. Même si nous n'avons pas le cheveu blond, soyeux, lisse et éclatant des Suédois, nous essayons tous secrètement d'adopter leur style. En attendant qu'IKEA sorte la coiffure en kit, la seule solution reste le passage au salon de coiffure du coin de la rue, mais attention ça peut décoiffer.

Pourquoi quand il pleut et qu'il vente à écorner un élan, le Suédois reste-t-il impeccablement coiffé, les cheveux plaqués ? Celui qui répondra à cette question existentielle remportera à coup sûr le prix Nobel de physique 2017.

Pour tout Français qui se promène pour la première fois dans les rues de Stockholm, le nombre de salons de coiffures impressionne : il y en a partout ! Un Suédois vous dira très justement que c'est l'équivalent de nos opticiens en France... Au pays de la blonde (non, pas la Belgique), le cheveu est culte et avoir une coupe impeccable est une o-bli-ga-tion. Par tout temps. Dans n'importe quelle condition (pour les fidèles lecteurs, relire l'article sur la gym).

À la racine

Le mot suédois « frisör » vient du français « friseur », ancien terme pour « coiffeur » ; beaucoup d'enseignes s'appellent « salong », mot également emprunté à notre langue. Et pourtant, il est courant d'entendre mes compatriotes expatriées dire : « Tu vas où chez le coiffeur, toi ? En France ! ».

En Suède, les coiffeurs sont nos « épiciers » : 20% viennent d'un pays étranger, le plus souvent du Moyen-Orient. Franchir la porte d'un salon relève donc de l'expérience internationale. Un vrai défi linguistique ! Habitué d'une enseigne franchisée, garantissant un personnel apte à communiquer en anglais, j'en avais oublié que tous les coiffeurs ne parlent pas la langue de Shakespeare? et que mes professeurs de suédois n'ont pas prévu cette douloureuse mais cruciale épreuve du style de vie scandinave.

Me voilà donc gesticulant sous ma camisole noire, à expliquer par des gestes et une providentielle photo punaisée au mur ce que je recherche ! Et lorsque l'écran télé du salon diffuse le clip de « Voyage Voyage » (en français), je me demande si je ne suis pas en train de rêver, ou de cauchemarder. Même à 40? la coupe homme, le shampoing est rarement compris. Au mieux vous avez le droit à une vaporisation d'eau, comme on humidifie les feuilles d'une ? belle ? plante d'intérieur. Après des débuts peu prometteurs en langue des signes, le résultat me laisse sans voix. Il m'était rarement arrivé d'être satisfait en sortant de chez le coiffeur jusqu'à présent, y compris en France !

Et si pour être bien coiffé, il suffisait de ne pas se comprendre ?

5 BONS CONSEILS PRATIQUES

  1. Arrêtez de demander autour de vous « Tu ne connaîtrais pas un coiffeur pas cheeer et qui coupe supeeer bien ? ». Sempiternelle réponse : « Tu sais à Stockholm, c'est l'horreur ». A priori ça n'existe pas, et même si ça existait, c'est comme les coins à champignons, on les garde pour soi ou on se les transmet de génération en génération !

  2. Ne pas prendre rendez-vous (ça coûte généralement plus cher), et ne pas croire le coiffeur quand il vous dit que ça va être long et qu'il faudrait mieux revenir plus tard, ce qui revient à vous faire prendre rendez-vous? On se détend (pas de quoi se faire des cheveux blancs), on enlève son manteau, on s'assoit, on prend un café, on regarde les photos de la famille royale dans les magazines?

  3. Arriver les cheveux sales, voire très sales, plus ça colle, mieux c'est? Sinon faites une croix sur le « passage au bac ». Ce serait vraiment dommage, surtout quand on sait que celui-ci inclue un massage (du crâne) pour le même prix. Un peu tiré par les cheveux, non ?

  4. Mesurer ses cheveux avant. En Suède, le coiffeur aime couper les cheveux en quatre (au sens figuré) : on ne vous demande pas quelle coupe vous voulez mais combien de centimètres (voire millimètres) vous voulez couper. Mais n'espérez pas payer moins cher parce que vous demandez à couper peu ! C'est donc un peu comme chez le charcutier, sauf que le boudin c'est vous.

  5. Vérifier les tarifs avant de rentrer dans un salong. Entraînez-vous plusieurs jours avant à répéter mentalement « Non je ne dois pas convertir en euro, non je ne dois pas convertir en euro » pour qu'au moment de payer vous ne vous arrachiez pas les cheveux (enfin ce qu'il en reste).

Et vous, quels sont vos conseils ? N'hésitez pas à laisser un commentaire et à partager une de vos expériences !

 

Crédits photos : DR

Fabrice EDDE lepetitjournal.com/stockholm Mardi 17 mai 2016

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