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SEMI-MARATHON DE STOCKHOLM – Lepetitjournal.com l’a couru pour vous !

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Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 4 décembre 2016

À peine né, lepetitjournal.com/stockholm se lance un défi de taille : courir le semi-marathon de Stockholm, un circuit de 21 km dans la ville. Récit de notre reporter sportif, Fabrice Edde.

Avis aux sportifs expérimentés qui liront cet article, l'auteur est un coureur amateur et totalement novice !

Jeudi 10 septembre [J-2]

Les inscriptions sont terminées, nous serons donc 16 264 coureurs de 80 nationalités. Derrière la Suède, le pays avec le plus grand nombre de participants est l'Allemagne avec 432 coureurs ; vient ensuite la Finlande (431 coureurs), puis la Norvège (328), la Grande Bretagne (299), la France (124) et les Pays-Bas (124).

Comment 16 264 coureurs peuvent-ils partir en même temps, me direz-vous ? En fonction du temps indicatif de course donné au moment de l'inscription, 7 groupes ont été constitués, partant l'un après l'autre, et chaque coureur porte une puce au pied qui déclenche son propre chronomètre au passage de la ligne de départ.

 

Vendredi 11 septembre [J-1]

Première étape concrète avant la course : il est temps d'aller chercher sa tenue de combat à Kungsträdgården ! Jusque-là tout va bien.

Organisation ? suédoise ? impeccable, avec 20 tentes traitant chacune un maximum de 1000 coureurs. Ambiance festive avec concerts, stands des sponsors, baraques à saucisses grillées (ce dont raffolent les sportifs, c'est bien connu)... C'est un peu la caravane du Tour de France ? avec des tentes ? dans mon magnifique et très discret sac Kex (célèbre marque de biscuits suédoise) aux allures de peau de girafe. Je repars avec une éponge. Je n'ai pas osé demander si c'était pour faire la vaisselle, étant donné la taille, mais si c'est pour courir, je n'ai pas non plus osé demander où j'étais censé la mettre, n'ayant pas prévu de garder mon magnifique sac plastique sur le dos demain. Le plus important : des petits sachets mystérieux contenant ce qui pourrait être un chewing-gum mais ce qui est en fait une potion magique : un concentré d'énergie, véritable booster à ingérer pendant la course...

Dans le cas où l'on se perdrait, ils ont même pensé à nous fournir une carte ! Très prévoyant... À moins que ça ne soit pour prévoir les arrêts ravitaillement, comme une veille de départ en vacances classé noir par Bison Futé ? La pression monte.

Samedi 12 septembre? [Jour J !]

8h Douleurs persistantes dans les mollets. J'hésite à aller m'acheter de nouvelles jambes, prendre rendez-vous avec un marabout, ou faire un aller-retour à Lourdes. En attendant, je suis en cure d'anti-inflammatoires et je bois toutes les 5 minutes un verre d'eau pour m'hydrater. Mon carburant officiel est donc l'eau des lacs ; il faudra que je pense à remercier la compagnie d'eau de Stockholm pour son soutien.

Pour agrémenter mon petit-déjeuner, je me décide à ouvrir un petit sachet énergisant, et après l'éponge à vaisselle, j'ai désormais dans la main ce qui ressemble à une tablette pour lave-vaisselle ! Sauf que d'ordinaire, ces choses-là ne sont pas aromatisés au cassis. Du dextrose, du magnésium et de la vitamine C : un délice.

Il est temps de vérifier la météo puisqu'à Stockholm les prévisions changent en permanence : soleil timide prévu cet après-midi, pas de pluie? Parfait !

14h Arrivée au camp de base pour déposer ses affaires à la consigne et se mettre dans l'ambiance. Très étrange de voir toutes ces girafes (c'est-à-dire les sacs) en plein c?ur de Stockholm ! Première épreuve pas du tout anticipée : les toilettes ! Heureusement, nous sommes en Suède et des queues bien disciplinées se sont naturellement organisées, ce qui semble assez incroyable lorsqu'on imagine des milliers de personnes avoir un besoin urgent au même moment.

15h Il est temps pour moi d'intégrer mon enclos ! J'intègre un troupeau de taureaux visiblement nerveux et impatients d'être lâchés dans l'arène, enfin? dans la ville. Certains courent en rond, comme des poissons rouge dans un bocal, d'autres font des exercices d'échauffement, tous ont l'air hyper concentrés, on n'est pas là pour rigoler. Dommage.

15h30 Départ du premier groupe, sous les applaudissements du second groupe, le mien ! Nous sommes priés de nous avancer jusqu'à la ligne de départ, les rangs se resserrent, la compétition s'installe !

15h35 Top départ ! En fait, vu la foule compacte, il faut attendre quelques secondes avant de pouvoir marcher puis se mettre réellement à courir, et franchir la ligne de départ avec le sentiment que si un coureur tombe, il se fera piétiner sans merci. Première ligne droite, premier virage, les règles du jeu commencent à se préciser dans ma tête : on n'est pas là pour se faire des amis, certains jouent des coudes, d'autres intimident en criant pour se frayer un chemin plus direct. Plus d'hésitation possible, il faut désormais trouver son rythme et faire abstraction des autres, parvenir à doubler les plus lents sans se faire percuter par ceux qui veulent aussi dépasser (il faudrait penser à nous fournir des rétroviseurs plutôt que des éponges).

Après quelques centaines de mètres, les coureurs encore agglutinés en troupeau s'engouffrent dans un tunnel à l'asphalte étrangement humide (alors qu'il n'a pas plu), l'atmosphère est lourde. Après la girafe, le taureau et le poisson, me voilà rat de laboratoire, guettant au loin la sortie de ce couloir de béton infernal. Progressivement, les coureurs se dispersent, la course devient plus agréable, chacun pouvant évoluer sans gêne, à l'exception des virages qui restent toujours sensibles à négocier.

Les stands de ravitaillement me laissent perplexe : après une tentative infructueuse de boire un gobelet d'eau tout en courant, je décide de me passer de ce type d'épreuve digne de Fort Boyard, qui n'a eu pour seul effet que de me mouiller. La course est décidément un sport très complexe demandant beaucoup d'entraînement. Les différentes scènes musicales (allant de la fanfare aux danseuses brésiliennes avec plumes !) nous divertissent tout du long, à moins qu'elles ne servent en fait à distraire les courageux et patients spectateurs. D'ailleurs, à les entendre, j'ai d'abord cru que le prénom Heja était vraiment très populaire en Suède avant de réaliser que ce mot devait plutôt signifier « Bravo? allez? courage ! » ou « Vas-y lepetitjournal.com, on est tous derrière toi, tu vas gagner ! ».

Après une heure et demie de course, la foule en délire (la fatigue a tendance à me faire exagérer) nous encourage pour les derniers mètres sur Gamla Stan. Dernier sprint jusqu'à la ligne d'arrivée, et une étrange sensation lorsque l'adrénaline ne fait plus son effet. Dernière collecte de « cadeaux » : une médaille (offerte à tout participant terminant l'épreuve), une gourde (remplie d'eau, la plus belle des récompenses) et un sac de victuailles dont une sorte de crème anglaise censée nous aider à récupérer, à condition de supporter l'horrible parfum chimique. Parfois, être français est un vrai handicap.

Mais au fait? je n'ai vu aucun coureur avec une éponge !

Une petite vidéo pour en (sa)voir plus

Crédits photos : FE & stockholmhalvmarathon.se

Fabrice EDDE lepetitjournal.com/stockhom Lundi 14 septembre 2015


 

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