Selon le rapport des Forces de police singapouriennes, l'ensemble des délits, petits et grands, à Singapour, aurait globalement diminué de 4,3% en 2013, ramenant la criminalité à Singapour, en nombre de délits pour 100.000 habitants (549 en 2013), à son niveau le plus bas depuis 30 ans. Un bilan qui conforte le sentiment global de sécurité à Singapour, mais qui souligne aussi certaines évolutions plus inquiétantes.
Le sentiment de sécurité est tel, qu'il avait d'ailleurs, en 2008, incité le gouvernement à lancer une vaste campagne, figurant une autruche, sur le thème "low crime doesn't mean no crime". Une campagne qui encourageait les habitants de Singapour à ne pas tenter le diable en oubliant les règles les plus simples de sécurité.
De fait, l'analyse des chiffres montre que de très nombreux indicateurs sont au vert, mais que tous ne le sont pas. Du coté des bonnes nouvelles, le rapport souligne la réduction significative des cambriolages (547 cas déclarés en 2013 par rapport à 598 l'année précédente) et des vols (-8%). De même la Police singapourienne peut-elle se féliciter de la baisse de 10% du nombre de jeunes interpellés (3359 interpellations en 2012, 3020 en 2013).
A l'inverse, certains chiffres signalent des tendances inquiétantes. C'est le cas de la cybercriminalité, qu'il s'agisse de fraudes liées aux e-commerce ou d'escroqueries sur internet (3880 cas en 2013 ; 3507 l'année précédente). Les meurtres, sont aussi en hausse. Certes, tous, dit le rapport, ont été élucidés, et ils restent, globalement, en nombre limités. Mais le nombre des meurtres passe tout de même de 11 à 16, une augmentation de près de 50%, dont on avait d'ailleurs, intuitivement suivi la progression, à travers leur traitement dans les media.
Illustration (Singapore Police Forces'report 2013) : la courbe (en orange) montre l'évolution du nombre des délits pour 100.000 habitants.
Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) lundi 17 février 2014