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ENTREPRENDRE AU FEMININ : 3 femmes, 3 parcours

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 14 juillet 2014, mis à jour le 1 juillet 2014

Elles sont jeunes, dynamiques et surtout passionnées, Cécile Chappey, Brenda Tan et Laura Scheffner-Alonso ont une soif de vivre, d'entreprendre et une belle énergie à revendre. Installées à Singapour, c'est dans la ville-état qu'elle s'expriment  et s'épanouissent professionnellement. Rencontre avec ces trois chefs d'entreprise (française, singapourienne et allemande) qui n'ont pas froid aux yeux.

Lepetitjournal : Racontez-nous le concept de votre entreprise :

Cécile Chappey
Cécile CHAPPEY - Je représente JOG Swimwear, qui est une marque française de maillots de bain haut de gamme pour femmes, hommes et enfants créée par ma meilleure amie et associée Jessica Othnin-Girard en 2008. Nous sommes toutes les deux anciennes championnes de natation synchronisée et nos maillots sont distribués dans 14 pays dans une soixantaine de points de vente (grands magasins, boutiques multi-marques et hôtels 5 étoiles).

Brenda TAN - Je suis ce qu'on appelle en anglais une « transformational coach » et numérologue. Je peux vous parler de votre potentiel au passé, au présent et celui de votre avenir. J'utilise des outils comme la numérologie, le tarot et des cartes divinatoires afin d'éclairer les gens et les rendre plus forts. Je les aide à reconnaître leur passé, accepter leur présent et dessiner avec eux leur potentiel futur. Je les accompagne sur le sens qu'ils veulent donner à leur vie, leur relations et leur carrière. La plupart de mes clients ont leur propre entreprise,  ce sont des entrepreneurs et professionnels locaux et expatriés. Les gens aiment consulter sur leurs amours, leur carrière, une potentielle reconversion ou comment développer leurs ventes.

Laura Scheffner-Alonso - Nous aidons nos clients à développer leurs ventes et à organiser leur société à travers les logiciels de Business-in-a-Box, combinant le marketing, les stratégies de médias sociaux et la restructuration d'entreprise. Nos clients deviennent ainsi plus productifs et peuvent passer plus de temps en famille et profiter de la vie. Nos stratégies leur permettent d'acquérir et fidéliser leurs clients, mais aussi de positionner leur marque et d'améliorer leurs résultats. Par ailleurs, j'ai récemment lancé « MumPreneur » à Singapour, une série d'activités éducatives destinée aux mères expatriées pour les aider à créer leur propre entreprise et acquérir une indépendance financière. Ce mois-ci mon livre sur le marketing " The serious startup guide to creating customers for life" (« Le véritable guide pour startup permettant l'acquisition d'une clientèle à vie ») sera également publié. 

Brenda Tan
Pourquoi avoir choisi de vous développer à Singapour ?

Cécile - En 2009, après un an et demi à Singapour ou je stagnais dans un boulot peu enrichissant et peu motivant, je me suis jetée à l'eau et j'ai décidé de rejoindre mon associée dans l'aventure pour développer la marque à Singapour et en Asie du Sud-Est.

Brenda - Singapour c'est la maison pour moi, et c'est facile de monter son entreprise. C'est très central, ce qui me permet de beaucoup voyager en Asie pour le travail. C'est aussi très cosmopolite et les gens parlent couramment un certain nombre de langues, ce qui rend tout vraiment très facile.

Laura - J'étais encore une « backpacker » quand je suis arrivée à Singapour, mais dès le premier jour, je savais qu'un jour je vivrais ici. Les Singapouriens sont très orientés « affaires » et sont très ambitieux. Je me liais très bien avec eux à cet égard et j'ai toujours senti qu'il y avait beaucoup de chance que je grandisse ici. Singapour offre également un style de vie très confortable et très propice à l'entrepreneuriat. Maintenant que je suis Maman, je suis heureuse de savoir que mon fils aura une très bonne éducation dans un pays très sécurisé.

Quel est votre plus gros défi ici ?

Cécile - Le plus gros défi tourne autour du produit lui-même. A la base, on se dit "le maillot de bain dans un pays ou il fait beau et chaud toute l'année, ça va être easy !" Mais en fait les Singapouriens ne se baignent pas beaucoup, voire ne savent pas nager. Elles ne s'exposent pas beaucoup au soleil et préfèrent les destinations shopping et foody comme Bangkok et Hong Kong aux vacances au bord de la mer. Ceci dit, les choses changent et évoluent et on voit de plus en plus de Singapouriens à Bintan, Bali ou Phuket, et même au Tanjong Beach Club en bikini le week-end ! 

Brenda - En Asie mon travail est encore très perçu comme « diseuse de Bonaventure » alors qu'en Occident ce que je fais est très populaire et bien reçu. Mon plus gros défi est de diffuser un message à tout le monde, et de parler de ces outils disponibles, montrer que même les Ressources Humaines et les boîtes de conseil peuvent les utiliser dans leur processus de recrutement et leurs bilans de personnalité. En ce qui concerne le marché de Singapour, mon plus gros défi ici tient à la mentalité des PME qui ont tendance à se montrer réticentes à investir, elles veulent que ce soit bon marché et accessible tout en maintenant une réelle exigence de qualité !

Laura - Au début, mon plus grand défi était d'établir des relations avec les autres et de me faire des amis. Lorsque l'on vit à l'étranger, il peut être parfois difficile de vivre sans la famille, surtout lorsqu'on est nouvelle, entrepreneure et que l'on travaille sur la création de sa propre entreprise. On ressent souvent ce besoin d'avoir des gens autour de soi pour nous soutenir.

Laura Scheffner
Etre une femme entrepreneure, ça veut dire quoi pour vous ?

Cécile - Être une femme entrepreneure ça veut dire devenir la reine du multi-tasking. Gérer aussi bien sa maison et sa vie de famille que son entreprise. Ça demande aussi d'être tenace et extrêmement motivée, tenir le coup quand les gens vous disent que ça ne marchera pas, qu'on n'a pas les épaules assez solides ou qu'on ne vivra jamais de son activité, et surtout ne pas se décourager !

Brenda - Homme ou femme, pour moi c'est la même chose. Dans mon domaine au moins il n'y a pas de discrimination comme cela peut être le cas en entreprise où il semble toujours plus difficile pour une femme de gravir les échelons. Pour moi je dirais simplement que « the sky is the limit ! », il ne tient qu'à soi de créer ce que l'on veut, c'est le lot de tout entrepreneur, qu'il soit homme ou femme. Et je ne me sens pas jugée d'être la femme entrepreneur que je suis, je me sens respectée autant par les hommes que par les femmes, ce qui compte c'est la performance et l'esprit d'équipe. Je suscite même souvent le « wow effect », notamment de la part de la gent masculine !

Laura - Quand j'étais petite, je m'entraînais à gérer ma propre entreprise et, peu après, à l'âge de 8 ans, je créais ma propre "entreprise" en vendant des bracelets, que j'avais faits de fils colorés. Être une femme entrepreneure signifie avoir les moyens de suivre vraiment ma passion et mes objectifs, être en mesure de subvenir aux besoins de ma famille et être financièrement indépendante pour m'offrir le style de vie que je désire pour moi et pour ma famille. Je pense qu'en tant que femme, il est important d'avoir toujours une sorte d'indépendance et de sentiment d'accomplissement, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour donner l'exemple à nos enfants.

De quoi êtes-vous le plus fière ?

Cécile - De la progression de l'entreprise : nous en sommes à notre 6e collection, nous sommes vendus dans 14 pays à travers une soixantaine de points de vente et nous essayons maintenant de lever des fonds pour ouvrir une boutique en propre. D'un point de vue personnel, de travailler depuis 5 ans avec Jessica en ayant réussi à ne jamais nous disputer !

Brenda - J'étais une élève moyenne, voire très moyenne et figurez-vous que mes accomplissements ont été salués par notre Premier Ministre qui m'a citée comme exemple d'excellence lors de son discours célébrant le National Day en 2008. Par ailleurs, je suis fière d'avoir réussi à écrire et publier mon premier livre en un mois. Il s'agit d'un livre de développement personnel sur l' « empowerment », qui a pour but d'aider les gens à se fortifier, vivre dans le vrai, de façon authentique et qui vise à leur apprendre comment s'auto-stimuler.

Laura - Ce dont je suis le plus fière est d'avoir réussi à créer ma propre entreprise, d'assurer mon autonomie financière et de vivre à l'étranger. En dépit de mon jeune âge (24 ans), d'être une jeune Maman et de vivre loin de ma famille, j'ai pu me forger une bonne carrière d'affaires. J'ai osé rêver grand et j'ai vécu selon la devise: "Just do it !". Maintenant, je suis heureuse d'inspirer d'autres femmes qui sont ici à Singapour afin qu'elle puissent suivre mon exemple et créer à leur tour leur propre réussite.

Propos recueillis par Raphaëlle CHOËL (www.lepetitjournal.com/singapour) Republié mardi 15 juillet 2014

DR Photos: Cécile Chappey, Brenda Tan et Laura Scheffner Alonso

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Publié le 14 juillet 2014, mis à jour le 1 juillet 2014

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