

L'Alliance Française est une institution que beaucoup d'expatriés francophones connaissent, au moins de nom. Pascale Delpech a codirigé celle de Shanghai de 2013 à 2016 et s'apprête à rentrer en France cet été. Nous l'avons donc rencontrée pour dresser un bilan de cette expérience et pour connaître un peu mieux les rouages de ce que l'on nomme communément l'AF. Visite guidée au c?ur de la langue et de la culture françaises pour tous !
Pascale Delpech dans son bureau ds l'AF (Crédit Photo : AF)
L'Alliance Française, langue française et cultures francophones
Du monde slave à la Chine, le grand saut
Russie, Croatie, Bosnie, Kosovo, Serbie : la région de prédilection - et de c?ur - de Pascale Delpech, c'est Europe de l'Est. "J'ai toujours vécu dans ce monde slave", nous confie-t-elle, "et si je me suis spécialisée en langue serbo-croate à l'université, après avoir appris le russe au lycée et à la faculté, c'est par passion !". Interprète, traductrice littéraire, diplômée d'anthropologie des Balkans, conseillère politique pour l'ONU, conseillère de Coopération et d'Action Culturelle en Ambassade de France, le parcours de Pascale est d'une richesse rare. Mais bien loin de la Chine et de l'Asie? Quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu'il y a quatre ans de cela, elle reçoit un appel urgent du ministère des Affaires étrangères, pour lui proposer le poste de direction de l'Alliance Française de Shanghai. A la fois déroutée et curieuse, Pascale répond très vite, comme à son habitude, et se lance avec enthousiasme dans cette nouvelle aventure professionnelle, personnelle et culturelle : cap vers l'Est? de la planète cette fois.
L'AF Shanghai, trois centres dirigés par un tandem de choc

De gauche à droite : Juliette Huang, Pascale Delpech, Emilie Pan (Crédit Photo : AF)
En Chine, les Alliances Françaises ont toutes une direction bicéphale franco-chinoise, en partenariat avec une université locale. A Shanghai, c'est avec l'Université du Temps Libre de Hongkou que l'AF est associée. Dès son arrivée, Pascale Delpech a donc travaillé avec Emilie Pan, co-directrice de l'AF depuis plus de 20 ans. "Ce fut une collaboration quotidienne extrêmement riche et positive. J'ai beaucoup appris, notamment la patience et l'art de la diplomatie !", affirme Pascale. "Ce fut une belle rencontre, et aujourd'hui Emilie est une amie". Au départ de Pascale (pour un dernier poste ou une retraite bien méritée, l'avenir nous le dira), s'ajoute celui d'Emilie, qui prend sa retraite après 20 ans passés au service de l'AF. Sa remplaçante, Juliette Huang, déjà en place depuis début mars, connaît bien l'organisation puisqu'elle y travaille depuis de nombreuses années. Le successeur de Pascale Delpech, dont le nom devrait être officiellement dévoilé sous peu, et qui connaît bien la Chine, devrait donc avec Juliette Huang, pouvoir poursuivre l'évolution et le développement de l'AF Shanghai.
L'avenir de l'AF Shanghai : évolution pédagogique et révolution digitale

Cours de phonétique en laboratoire de langues (Crédit Photo : AF)
Si auparavant, les apprenants venaient essentiellement pour y suivre des cours en mode intensif (25h par semaine), ils s'orientent aujourd'hui vers des formules "extensives", de 5 à 10h de cours par semaine. Les raisons sont multiples : le développement des cursus en anglais dans les universités en France, les cours de français proposés en direct par les universités chinoises, le ralentissement économique, le manque de temps? "L'avenir de l'AF est dans le développement de nos cours en ligne, le processus pédagogique est en marche, mais c'est malheureusement très long à construire, car c'est du sur-mesure?", constate Pascale. Cependant, l'essor de la demande de cours pour enfants et l'ouverture d'une 2ème langue au Gaokao (le baccalauréat chinois) en 2017 sont deux signaux très positifs pour l'AF.
De belles rencontres culturelles avec le public chinois
Concert Paris-Combo du 28 mai 2016 (Crédit Photo : AF)

"L'enfant qui ne voulait pas partir", atelier H. Tullet au Long Museum (Crédit : AF)
"Le public chinois se laisse facilement convaincre par les spectacles que nous organisons, les parents viennent avec leurs enfants, et même s'ils ont du mal à respecter le silence, leurs applaudissements sont nourris et sincères !", observe Pascale. "Je déplore cependant que le public français ne se mêle pas assez à ces manifestations, il y aurait tant de belles rencontres et d'échanges possibles, car la langue n'est pas une barrière ici? Les AF sont aussi pour les francophones !"
En conclusion, Pascale Delpech affirme avoir été très heureuse d'avoir vécu cette belle expérience humaine et professionnelle. Elle rentre en France, mais ne cessera de voyager au gré de ses projets et activités futures? "Et n'en déplaisent aux Parisiens, dont je suis, je poserai mes valises de préférence en Provence, avec son ciel bleu, sa nature généreuse, ses oliviers?". Une envie assez naturelle après plusieurs années passées dans le tourbillon de Shanghai.
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Delphine Gourgues lepetitjournal.com/shanghai Mardi 21 juin 2016
