Le président français Emmanuel Macron prévoit de se rendre en Chine début avril dans l'espoir d'encourager Pékin à faire pression sur la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine.
Emmanuel Macron a déclaré samedi à Paris lors d’une visite au Salon de l’Agriculture que la paix n'était possible que si "l'agression russe était stoppée, les troupes retirées et la souveraineté territoriale de l'Ukraine et de son peuple respectée".
"Le fait que la Chine participe aux efforts de paix est une bonne chose", a-t-il déclaré. "La Chine doit nous aider à faire pression sur la Russie pour qu'elle n'utilise jamais d'armes chimiques ou nucléaires, un effort que la Chine a déjà fait, et pour qu'elle cesse son agression comme condition préalable aux pourparlers.
Des cartes à jouer pour séduire la Chine
La France a plusieurs cartes à jouer pour séduire la Chine, notamment le soutien de la France à l'initiative "Belt and Road", le soutien à Pékin sur les questions relatives à Taïwan et les offres d'exemption de visa pour les visiteurs chinois.
L'annonce de la date du voyage du dirigeant français est intervenue un jour après la publication par la Chine d'un document de synthèse en 12 points sur le conflit, dont la publication a coïncidé avec le premier anniversaire de la guerre.
Dans ce document, Pékin s'oppose au recours aux sanctions et aux armes nucléaires, préconise un cessez-le-feu immédiat et appelle toutes les parties à cesser d'"attiser les flammes" de la guerre et à abandonner leur "mentalité de guerre froide".Ces dernières semaines, la Chine a intensifié ses relations avec l'Europe, avec notamment des entretiens entre le haut diplomate Wang Yi et M. Macron.
La Chine accepte de discuter avec l’Union Européenne... mais sème le doute
Lors de son voyage en Europe, M. Wang a déclaré que Pékin reprendrait certains dialogues avec l'Union européenne. Il a également rencontré Vladimir Poutine à Moscou et a déclaré au président russe que les liens entre la Chine et la Russie ne seraient pas influencés par une tierce partie.
La Chine s'est efforcée de se présenter comme une partie neutre tout au long de la crise ukrainienne, mais l'"amitié illimitée" de Pékin avec Moscou soulève des questions quant à la crédibilité des propositions de paix de la Chine, a suggéré vendredi dernier la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
La porte-parole de l'UE, Nabila Massrali, a déclaré que le document en 12 points mettait l'accent sur certains principes de la charte des Nations unies, mais qu'il était sélectif et insuffisant en ce qui concerne les implications de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine.
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