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Bun Hay Mean, "Montrer que le rire est universel"

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Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 3 septembre 2018, mis à jour le 3 septembre 2018

Bun Hay Mean s'est taillé une petite réputation sur la scène comique française grâce à son personnage du "Chinois marrant". Il est aussi un Chinois volant qui parcourt le monde. C'est cet été à Montréal que Le Petit Journal Hong-Kong a rencontré l'humoriste. Il sera à Shanghai le 7 et le 8 septembre pour sa première tournée chinoise.

 

Le Petit Journal : Avez-vous déjà joué en Chine ?

Bun Hay Mean : C’est la première fois de ma vie que je vais en Chine. A 18 ans, je me suis fixé l’objectif d’y aller avant mes 40 ans. Tout se goupille à merveille.

 

Le Chinois marrant est-il vraiment chinois ?

Ma mère est chinoise. Mes grands parents viennent de Hainan. Mon père est cambodgien.

 

Il me semble avoir lu l’inverse sur Wikipedia...

Oui, mais je pense que des biographies de contrefaçon ont été faites sur Wikipédia. Je suis plus sûr de ma vie que Wikipédia.

 

Faut-il être chinois pour se moquer des Chinois ?

Je ne me moque pas. Je ris avec. C’est la base: ne pas se moquer mais rire ensemble de tout. 

 

C’est pareil avec les autres peuples. Vous riez avec les Algériens, par exemple, sujet de plusieurs de vos sketchs?

C’est eux qui rient avec moi. Il ne se passe pas une journée sans qu’un Algérien, où que ce soit dans le monde, ne vienne me voir pour me parler de ce sketch et du fait que je les ai fait rire.

 

Connaissez-vous la Chine à travers votre famille ?

Je parle teochew, même si c’est un teochew un peu déformé puisque je vis en France. Culturellement, dans ma famille, on a gardé cette philosophie de la communauté. Si je fais un mauvais acte, ça se répercute sur tous les autres. Si je fais un bon acte, ça resplendit sur toute la communauté. Mes parents disaient: “Brosse toi bien les dents, sinon on va dire que tous les Chinois ont des sales dents.

 

C’est pareil pour les mauvaises vannes ?

Il est arrivé que je me sois bridé - sans mauvais jeu de mot s- sur ma liberté d’expression en me disant que si j’étais attaqué, c’était toute la communauté qui était attaquée. Mais aujourd’hui, je ne suis le porte-parole de personne, si ce n’est de moi-même.

 

Pourtant vous mettez en avant votre côté chinois.

Comme une vitrine, cela sert à attirer le chaland. Devant une vitrine, tu vas te dire “ça, ça me plaît”, et en fin de compte, il y aura à l’intérieur du magasin d’autres vêtements beaucoup plus beaux... et peut-être beaucoup plus chers.

 

Bun Hay Mean Fifou spectacle Hong Kong
Bun Hay Mean @FIFOU

 

Est-ce que faire des vannes sur le racisme et sur les clichés fait-il avancer les choses ou cela permet-il juste de passer un bon moment ?

Quand je suis sur scène, j’ai envie de faire passer une bonne heure et demie ensemble, mais les messages que je reçois ou les personnes que je rencontre dans la rue me font penser que je donne de la force à la communauté. Je ne compte pas le nombre de messages où des personnes d’origine asiatique viennent me remercier parce que grâce à moi, ils ont une répartie à donner lorsqu’on leur parle de bridés, de manger du chien ou de leur petit zizi. Rire, ça détend et donc ça enlève beaucoup de frustration. Beaucoup de jeunes hommes me remercient car grâce à moi, ils ont pu conclure avec leur date, leur tinder ou leur compagne.

 

Attendez-vous quelque chose de particulier de votre voyage en Chine ?

J’espère que ça va m’ouvrir de nouvelles portes dans l’esprit, me solidifier dans le rapport que j’ai avec la communauté et avec les gens, et m’apporter d’autres angles et une autre vision des expatriés. On parle souvent des immigrés qui viennent prendre le travail des Français en France. On ne parle pas de ces expatriés qui viennent faire le travail que les Chinois peuvent faire en Chine.

 

Que ressentez-vous quand vous vous produisez aujourd’hui à Montréal, demain à Hong Kong et un peu partout dans le monde, après avoir connu des débuts difficiles ?

L’une des grosses difficultés que j’ai eues quand j’étais à Paris était que j’étais SDF. Je ne savais pas où j’allais dormir. Du coup, j’essayais de jouer partout où je pouvais jouer. Aujourd’hui, j’ai enfin un toit. Mon sacerdoce est de montrer que le rire est universel et qu’il est une façon de tous se lier quelques soient nos cultures, nos langues, nos physiques, nos sexualités. Il y a deux choses qui nous lient : l’amour et le rire.

Propos recueillis par Le Petit Journal Hong Kong

 

Informations pratiques

Bun Hay Mean, le 7 septembre à 21h et le 8 septembre à 19h et 21h15, Kungfu Komedy Club, 4/F 1 Xiangyang Bei Lu, Luwan District, Shanghai

Pour réserver, canner le QR Code ci-dessous :

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Publié le 3 septembre 2018, mis à jour le 3 septembre 2018

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