Hier se tenait la journée internationale de la femme. Un jour célébré dans de nombreux pays à travers le monde pour rappeler les innombrables inégalités qui subsistent entre les hommes et les femmes. Mais en Corée du Nord, un quotidien national a préféré vanter la place de choix qui leur est réservée dans un « régime socialiste ».
À l’occasion de la journée internationale de la Femme, Rodong Sinmun, un média nord-coréen, a déclaré que les femmes sont véritablement respectées dans un régime socialiste. Tandis que les « droits des femmes qui n’ont pas d’argent son impitoyablement écrasés dans la société capitaliste ». Avant d’ajouter que les femmes nord-coréennes « contribuent véritablement au développement de la société » en tant que représentantes, scientifiques, artistes et athlètes.
Pourtant, cette affirmation semble aller à l’encontre de l’éditorial publié le même jour dans l'organe officiel du Parti du travail de Corée. Selon celui-ci, « posséder et élever de nombreux enfants est un devoir de la femme ».
Le viol conjugal n'est pas puni par la loi
Malgré cette place de choix que dépeint Rodong Sinmun, le comité des Nations unies rappelait à l’ordre la Corée du Nord en 2017. Et pour cause, l’organisation internationale a exhorté ce pays, qui se présente comme un « paradis pour les femmes » à s’attaquer aux problèmes de violences domestiques et sexuelles qui perdurent dans la société nord-coréenne.
Selon un rapport de Korea Future Initiative basé sur le témoignage d'une quarantaine de femmes, des jeunes filles d’une quinzaine d’années sont contraintes au travail sexuel pour compléter les maigres revenus de leur famille.
« Le climat politique actuel dans la péninsule coréenne ne doit pas nous faire perdre de vue notre humanité fondamentale. Le gouvernement de la Corée du Nord sanctionne et permet à la violence sexuelle de sévir à travers ses institutions, ses fonctionnaires et la société dans son ensemble »
James Burt (auteur du rapport de Korea Future Initiative)
Dans ce rapport, une réfugiée nord-coréenne témoigne de cette omniprésense d’abus sexuels. Elle raconte sa terrible expérience, lorsqu’elle s’est rendu à la mairie afin de trouver de l’aide pour chercher une maison : « j'ai été violée dans son bureau (l’employé de la mairie, ndlr) et j'ai obtenu une maison en retour. Je ne pouvais parler à personne de ce qui s'était passé ».
De nombreuses femmes interrogées lors de la réalisation du rapport de Korea Future Initiative décrivent avoir été violé par leur mari. Mais au « paradis des femmes », le viol conjugal n’est pas un crime.