

L'agence française, qui contribue au développement à l'international des entreprises françaises, possède deux bureaux au Brésil. Lepetitjournal.com fait le point sur les missions de l'institution.
Alors que le ministre du redressement productif s'affiche en marinière sur la couverture du Parisien pour promouvoir le made in France, et que le gouvernement s'active à mettre en place la Banque Publique d'Investissement, une agence publique s'affaire au quotidien pour que les TPE (Très petites entreprises), PME (Petites et moyennes entreprises), ETI (Entreprises de taille intermédiaire) et même grandes entreprises développent leur activité à l'international et tirent l'économie française vers le haut : Ubifrance, l'agence française pour le développement international des entreprises.
EPIC de son statut (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial), Ubifrance s'appuie sur 1.400 collaborateurs et 80 bureaux dans 60 pays à travers le monde pour mener à bien sa mission et accompagner les entreprises françaises, en accord avec l'orientation stratégique dictée par le ministère du commerce extérieur et sa ministre Nicole Bricq.
Une aide pour s'exporter, s'implanter ou nouer des partenariats
Ubifrance s'appuie au Brésil tant sur des collaborateurs français que brésiliens francophones, répartis entre deux bureaux, à Rio de Janeiro et São Paulo. Chaque bureau est au c?ur de l'activité économique des secteurs qu'il traite, afin d'être au plus près du marché brésilien pour accompagner les entreprises françaises dans leurs démarches pour exporter, s'implanter ou nouer des partenariats :
? Nouvelles technologies, Innovation et Service à Rio de Janeiro
? Mode, Habitat et Santé ; Infrastructures, Transport et Industries ; Agriculture, agro-alimentaire et agroéquipements (Agrotech) à São Paulo
Pas moins de 30 salariés ou collaborateurs, experts sectoriels et fonctions transverses, sont au service des entreprises françaises, quel que soit le stade de leur projet de développement au Brésil : informations économique et juridique sur le marché, études personnalisées, évaluation de l'intérêt des opérateurs brésiliens pour l'offre de l'entreprise demandeuse, programmes de rendez-vous B2B ciblés, communication, etc.
Depuis bientôt un an déjà, c'est Benoit Trivulce, partagé entre les deux mégalopoles, qui dirige l'activité d'Ubifrance au Brésil, pays qu'il connaissait déjà bien pour y avoir exercé pendant près de 8 ans (entre 1996 et 2003).
"Aborder au mieux le complexe marché brésilien"
A chaque pôle d'expertise son "chef de pôle". Géraldine Andrejac, à la tête du pôle Agrotech, nous raconte le quotidien du développement de l'activité commerciale française au Brésil.
"Mon objectif est globalement le même que celui de mes trois collègues chefs de pôle, appliqué au département Agrotech ? Industries alimentaires et Agriculture, à savoir de décliner les objectifs annuels de l'Agence qui sont fixés par le Ministère du Commerce Extérieur, entre autre.
Je n'ai pas réellement de journée type, tant notre rôle implique des missions variées : appui aux collaborateurs de mon équipe (deux chargés de développement et un conseiller export), gestion des dossiers transversaux à plusieurs départements, information commerciale et régalienne auprès des entreprises désireuses de s'implanter au Brésil (avec le responsable de secteur concerné), représentation et prise de contacts à l'occasion d'invitations, d'évènements professionnels (salons, séminaires), et enfin participation à des journées pays en France, qui nous permettent d'expliquer le marché brésilien et de répondre individuellement aux entreprises présentes, aux questions qu'elles se posent. Il est aussi de mon ressort de donner un avis pour l'assurance prospection Coface (ndlr. assurance contre les pertes financières liées à la prospection à l'export, ou garantie contre les pertes financières en cas de prospection non fructueuse).
Notre devoir est d'accompagner au mieux les entreprises françaises en répondant à leur demande, tout en ayant un rôle de conseil et d'information précis, qui leur permettra d'aborder au mieux le complexe marché brésilien".
Au c?ur même du dispositif public d'aide à l'export, Ubifrance travaille en synergie avec de nombreux partenaires régionaux (CCI ? Chambres de Commerce et d'Industrie, Associations Régionales), nationaux (DGCIS - Direction Générale de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services, OSEO qui finance les PME françaises et leurs projets, COFACE), internationaux (CCI Internationales), voire eux-mêmes implantés au Brésil comme la CCFB (Chambre de Commerce franco-brésilienne) afin d'être toujours plus proches des tissus d'entreprises.
A l'aube de la naissance de la Banque Publique d'Investissement, le gouvernement français a affirmé sa confiance envers Ubifrance et sa place centrale dans la boîte à outil publique pour le développement du commerce extérieur. En effet, l'agence devrait intégrer la BPI dans sa deuxième phase de développement, en même temps que la COFACE, dont elle assurera l'activité de conseil stratégique et logistique auprès des entreprises? qui auront enfin un seul guichet régional auprès de qui s'adresser !
Le Brésil bénéficie de l'image de nouvel eldorado... à prendre avec des pincettes
Nul besoin de rappeler le pouvoir d'attraction du Brésil aujourd'hui, notamment en France, où le pays bénéficie d'une image plus qu'enchanteresse.
Ainsi, nombreuses sont les entreprises qui viennent frapper à la porte d'Ubifrance Brésil, à des niveaux bien différents de maturité de leur projet à l'export, quel que soit le secteur, par exemple pour Agrotech du cognac à l'équipement agricole, en passant par le foie gras ou les semences (de tout type). La croissance de la consommation interne et du pouvoir d'achat sont de réels motifs d'enthousiasme pour les projets d'implantation, et les possibilités sont grandes.
Mais encore faut-il dépasser les nombreuses barrières à l'entrée : droits de douanes très élevés, logistique compliquée et chère, faible connaissance de certains produits typiquement français, prix de vente au final élevé et accessible uniquement pour une population limitée, croissance en berne (+0,6% sur le dernier trimestre). Le rôle des experts sectoriels est avant tout de donner une vision juste du potentiel, à leur sens, de chaque projet ! Mais en gardant à l'esprit que face aux possibilités immenses que présente le marché brésilien, bien souvent le jeu en vaut la chandelle.
Parce qu'aujourd'hui plus que jamais "l'export, on a tous à y gagner", comme le proclame l'un des slogans d'Ubifrance.
David DE ALMEIDA (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 7 décembre 2012





