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PORTRAIT DE PAULISTA - Gabriel Décamps, le jeune tennisman franco-brésilien qui rêvait de Roland-Garros

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Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 12 mai 2015, mis à jour le 4 mai 2022

Après avoir tout remporté lors du "Rendez-Vous à Roland-Garros" de São Paulo, le jeune Franco-Brésilien Gabriel Décamps voit son rêve de participer au célèbre tournoi parisien sur le point de se réaliser. Lepetitjournal.com a rencontré le jeune champion avant qu'il ne s'envole pour la France où il affrontera dans quelques jours les autres vainqueurs des "Rendez-Vous" indien et chinois.

Vainqueur le mois dernier à São Paulo du "Rendez-Vous à Roland-Garros" - le tournoi junior de qualification à élimination directe fruit du partenariat entre la Fédération française de tennis et la Confédération brésilienne -, Gabriel Décamps, 16 ans, vient de se qualifier pour une nouvelle épreuve. Le Franco-Brésilien a gagné un ticket pour Paris, où il disputera un nouveau tournoi la semaine prochaine, sous forme de poule, qui permettra au grand vainqueur de se qualifier pour le tableau junior du Grand Chelem parisien, en juin.

Gabriel Décamps est né au Brésil, à São Paulo. A 5 ans, il savait déjà tenir une raquette de tennis, et à 6, il commençait les cours pour "faire comme ses soeurs" aînées. Avant lui, son père, qui est français, jouait déjà au tennis, ainsi que ses grands-parents. Déjà petit, le jeune tennisman était ainsi familier de la rivalité qui est le propre du sport : il s'entraînait avec ses soeurs et disputait des sets avec son père, François Décamps, et confie qu'il ne voulait jamais perdre, surtout contre son père. Pour lui, le tennis c'est donc d'abord une histoire de famille, mais c'est aussi et surtout une histoire d'amour. D'après sa mère, "petit, il fallait le forcer à aller à un anniversaire parce qu'il préférait jouer au tennis ! C'est vraiment quelque chose qui vient de lui". Si cette passion se transmet de génération en génération, l'évidence n'épargne pas le travail, le véritable secret de la réussite.

Après le RDV à Roland-Garros, la Junior Davis Cup


Le jeune champion confie avoir remporté le "Rendez-Vous à Roland-Garros" sans grande peine. "C'était plutôt facile", dit-il, à l'exception d'un match où il a du affronter la tête série n°1 du tournoi, un jeune tennisman de deux ans son aîné tenant le rang de 60e mondial, Igor Marcondes, et qui s'est soldé par une nouvelle victoire (6-5, 7-6) le menant jusqu'à la finale du tournoi.

Puis le soir même, à peine remis de ses émotions, le jeune Franco-Brésilien s'envolait pour la Colombie, où il allait retrouver son équipe pour participer à la Junior Davis Cup, tournoi éliminatoire international d'Amérique du Sud en équipes (sub-16). "C'est un tournoi très dur", explique Gabriel, qui représentait le Brésil avec deux autres jeunes champions brésiliens : c'est une semaine entière de compétition et, qui plus est, en altitude étant donné que Pereira, la ville où se déroulait l'événement, se situe à 1.411 mètres au-dessus du niveau de la mer. "Le premier jour, on a joué contre la Colombie : j'étais hyper fatigué", raconte le garçon. "On a perdu, c'était une journée dure pour nous."

 

"Mon grand rêve, c'est de gagner Roland-Garros"


Mais le sportif et ses partenaires n'ont pas pour autant baissé les bras : ils ont ensuite affronté le Paraguay, la Bolivie, puis le Pérou (les Brésiliens ont tout gagné) et enfin le Chili, sans doute le match le plus difficile du tournoi selon Gabriel : "C'était très dur, trois heures et demi de match, j'étais pratiquement mort". Malgré tout, lui et ses coéquipiers ont remporté le match et se sont qualifiés pour représenter le Brésil lors du championnat mondial qui aura lieu en Espagne, à Madrid, en septembre. "Ça va être un défi pour nous", ajoute le garçon.

Mais avant cela, il sera à Paris pour affronter les vainqueurs indiens et chinois des autres "Rendez-Vous à Roland-Garros". Pour lui, c'est le début du rêve. "Je suis très content de jouer à Roland-Garros", déclare-t-il. Un rêve qu'il entretient depuis tout petit, puisqu'il confie : "avant, je pensais que c'était trop facile : quand tu as dix ans, tu n'as pas la notion des choses".

 

"Je suis une personne très motivée"


"Je suis très motivé pour gagner ce tournoi, ça va être un autre défi pour moi, j'aime bien ça et je suis sûr que je vais très

bien jouer", renchérit Gabriel qui reconnaît que le moral et la confiance en soi-même sont très importants. S'il remporte ce premier Grand Chelem, d'autres suivront, assurément. "Mon grand rêve, c'est de gagner Roland-Garros et d'être numéro un mondial", explique ensuite l'adolescent, qui a pour idoles quelques unes des grandes icônes du tennis comme Roger Federer ou Novak Djokovic.

Gabriel n'est d'ailleurs pas loin de déjà suivre le rythme de ses idoles quand il décrit sa journée type : "Je m'entraîne de 8h30 à 11h15 (à l'Académie Kyriakos, ndr), puis je rentre à la maison. Après j'étudie de 11h30 à 12h30A 14h je fais mon entraînement physique : course, musculation, etc. Je m'entraîne de nouveau de 15h15 à 17h". "A 17h, je fais de la psychologie", poursuit-il. C'est ainsi qu'il appelle les séances avec son coach mental, Jean, qu'il rencontre deux fois par semaine. "C'est pour travailler ma concentration, pour apprendre à bien se comporter en cours, et pour mieux supporter la pression, car parfois, je me mets tout seul la pression", explique le jeune champion qui termine ses journées en étudiant de nouveau.

Et pour tenir le rythme des entraînements, Gabriel et ses parents ont trouvé la solution : cela fait deux ans que le garçon étudie dans une école en ligne, l'école américaine Laurel Springs School. Il suit ainsi des cours en anglais et reçoit de temps à autre la visite de professeurs. "Mes journées c'est tous les jours comme ça", explique-t-il, précisant : "Le dimanche c'est mon jour préféré".

Un sacrifice qu'il fait avec plaisir


Tout cela ne lui laisse pas beaucoup de temps pour sortir avec ses amis, mais Gabriel reconnaît que ce rythme intense vaut la peine, même s'il l'oblige parfois à prendre sur ses week-ends pour rattraper les cours manqués pendant les tournois. "Ça vaut le coup", dit-il. Son secret pour réussir ? "Je mange beaucoup, j'adore manger", déclare-t-il avant de se reprendre : "non, je plaisante : dormir, je pense. Il faut dormir très tôt pour se préparer pour la journée". Et d'ajouter : "quelquefois c'est très difficile, mais je voudrais être un pro, j'aime jouer au tennis et comme je suis une personne très motivée j'arrive à bien m'entraîner".

Le tennis en trois mots-clés ? Selon Gabriel, qui n'hésite pas une seconde, c'est d'abord l'amour, puis la motivation et le courage. "Il en faut beaucoup", précise-t-il.  "Pour moi c'est quelque chose de naturel". Mais comme tous les jeunes de son âge, il reconnaît qu'il est bon aussi d'échapper de temps en temps à la routine et sortir un peu, "pour rafraîchir la tête". "Mes amis me donnent beaucoup de courage, ils me donnent beaucoup d'attention, c'est très sympa." 

Fanny CHARBIN (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 13 mai 2015

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Publié le 12 mai 2015, mis à jour le 4 mai 2022

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