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Pedro Guanaes Netto : candidat dans la 2e circonscription des Français de l’étranger

Pedro Guanaes NettoPedro Guanaes Netto
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 25 mars 2023

Pedro Guanaes Netto, candidat de la République Souveraine aux élections partielles pour la 2e circonscription des Français établis hors de France, a accepté de répondre à nos questions.

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Pedro Guanaes Netto, j'ai 43 ans, je suis marié et père de deux enfants. Actuellement, je suis un hacktiviste, c'est-à-dire une personne qui utilise ses compétences en informatique pour mener des actions de protestation ou de militantisme. J'ai été entrepreneur pendant de nombreuses années, en particulier dans le domaine de la R&D, pour contribuer à l'industrialisation de la recherche universitaire française. De plus, je suis l'un des fondateurs du mouvement politique République souveraine et je fais partie de son secrétariat national.

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Contrairement à d'autres formations politiques, République souveraine aspire à prendre le pouvoir et travaille pour se donner les moyens d'y parvenir, aussi fou que cela puisse paraître. Il est donc naturel qu'à chaque scrutin, de plus en plus de candidats portent notre étiquette. Dès que j'ai eu connaissance de la possibilité d'annulation du scrutin, je me suis proposé pour mener ce combat au nom de notre formation politique.

 

Il est fondamental pour la bonne santé de notre démocratie que toutes les sensibilités politiques soient représentées à l'Assemblée nationale. Le souverainisme social que je porte est une ligne de pensée ancienne, mais dont les idées sont majoritairement approuvées par les Français. Il est donc normal que ce courant de pensée puisse faire entendre sa voix.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Déjà, mon histoire familiale est enracinée dans mes convictions politiques. Mon ancêtre Bernado Miguel Guanaes Mineiro est une figure historique révolutionnaire qui a mené plusieurs tentatives de révolution inspirées de la Révolution française pour renverser l'empire et fonder une république. On pourrait dire qu'il était une sorte de Robespierre des tropiques. Mon père lui-même a été exilé politique en France de 1969 à 1985 pour son action contre la dictature brésilienne.

 

Pendant mon enfance, j'ai participé à des réunions de résistance de la diaspora latino-américaine et caraïbéenne. J'accompagnais mes parents lors de rencontres avec des intellectuels à La Havane ou lors de la création du musée itinérant Salvador Allende. Le Nicaragua, le Salvador, la Colombie et Haïti faisaient partie de mon quotidien et m'ont permis de comprendre rapidement les dangers de la doctrine Monroe et la réalité de l'opération Condor.

 

J'ai vécu de nombreuses années de ma vie au Brésil, en particulier dans une petite ville à côté de Sao Paulo appelée Itapecirica da Serra, où j'ai épousé une citoyenne française. J'ai de la famille et des amis partout sur le continent.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

Même si j'ai passé toutes les grandes vacances au Brésil depuis mes 5 ans, j'ai décidé à mes 15 ans que je voulais faire mon lycée au Brésil, mais je ne voulais pas aller au lycée français mais dans un établissement public brésilien. J'ai donc vécu les complexités de cette scolarité, des difficultés d'avoir des années scolaires décalées, des examens pour réintégrer le système éducatif français mais aussi du côté injuste de la non-validation de mon année de seconde faite à l'étranger. Plus tard, jeune adulte, j'ai passé de nombreuses années de vie professionnelle au Brésil et là aussi j'ai pu appréhender la complexité du parcours d'un expatrié, les problèmes bancaires, les équivalences de diplômes, la transcription des actes d'état civil. Nous avons souvent l'impression en tant qu'expatriés d'être des Français de seconde zone.

 

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Si je gagne, ce qui serait un accomplissement en soi, j'entrerai dans une assemblée partagée entre les moutons du gouvernement, ceux qui essaient de s'acheter une respectabilité en se taisant, les influenceurs et les groupes de partis morts-vivants. Ce contexte est paradoxalement idéal pour faire émerger une autre voie, celle de la France qui réfléchit et qui travaille à trouver des solutions tous les jours dans l'adversité, celle qui est fraternelle et universaliste, sociale et laïque. Une voie neuve, une voix forte pour défendre les intérêts de la France et des Français dans un contexte économique qui se dégrade et face à une polarisation de la société sur les questions identitaires et sociétales. Défendre l'héritage de la République sociale, du CNR, des jours heureux, de Jaurès et de De Gaulle, de Croizat et de Manouchian sera mon seul combat.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Il y a un risque réel de déclassement et de perte de lien avec la métropole, la disparition du corps diplomatique, l’augmentation des frais de scolarité en parallèle d’une baisse de moyens dans ces établissements, notre alignement aveugle sur les positions de Washington et la déconstruction de nos fleurons industriels vont être autant de points de souffrance pour les Français qui se sentiront abandonnés tout en voyant la France sur le déclin.

 

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Nous sommes une petite formation qui cherche à briller par la qualité de son travail de fond et non pas par une médiatisation excessive de la politique. Nous avons tout de même de nombreux partisans en Amérique latine (en particulier au Brésil, Chili, Mexique, Colombie, Salvador, Nicaragua et Venezuela), ainsi que dans les Caraïbes, à Cuba, Haïti et en République dominicaine.

 

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?

Faire en sorte que les citoyens français de l'étranger ne soient plus considérés comme des citoyens de deuxième zone, promouvoir le "French buy act" pour nos institutions, et proposer une grande loi sur la cyber-éthique. Cette loi devra anticiper l'avenir et promouvoir le développement durable et humain des nouvelles technologies, en favorisant le respect de la vie privée, la protection des mineurs et la lutte contre l'ubérisation de l'économie.

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