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FESTIVAL VARILUX - Arthur Dupont, un jeune acteur à suivre de près

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

Le jeune acteur de 28 ans, Arthur Dupont, fait de plus en plus parler de lui. Preuve de sa réussite, à l'occasion du festival du cinéma français au Brésil, on le retrouve à l'affiche de deux films. Nous poursuivons notre fil rouge cinéma et partons aujourd'hui à la rencontre de cet acteur des plus prometteurs.

Le festival Varilux de cinéma français, sélectionne pour chaque édition les films ayant eu le plus de succès pendant l'année. On peut apprécier la prestation d'Arthur Dupont dans Les saveurs du palais, réalisé par Christian Vincent, ainsi que dans Au bout du conte, co-écrit avec Jean-Pierre Bacri et réalisé par Agnès Jaoui.

Arthur Dupont a commencé le théâtre à 17 ans, il a ensuite enchaîné les rôles à la télévision et au cinéma. À la télévision, on a pu le voir dans des séries telles Joséphine Ange gardien, ou encore Julie Lescaut. Mais c'est en 2008, qu'il décroche son premier vrai rôle au cinéma dans Nos 18 ans. Il a désormais 18 films à son actif. Parmi ceux-ci, on peut citer R.T.T,  Bus Palladium ou encore Mauvaise fille.

Malgré sa notoriété grandissante, il est d'une simplicité déconcertante, il fait volontiers la bise et ne se prend pas au sérieux. 

Lepetitjournal.com - Comment analysez-vous votre personnage dans le film Au Bout du conte ? Quel est le personnage principal ?
Arthur Dupont - Mon personnage est un prince charmant. Il est bègue, c'est donc un prince charmant réinterprété. Pour moi, il n'y a pas de personnage principal dans le film. Laura qui est la jeune princesse, en est le fil conducteur. Tous les personnages sont porteurs d'une référence aux contes de fée. En effet, on y retrouve les figures du loup, de la marraine Marianne, de la Princesse avec ses deux parents, du Roi un peu dictateur, et de la Reine sorcière, complètement obsédée par la jeunesse. C'est ce qu'on appelle un film choral, c'est-à-dire, un film avec pleins de personnages.

Qu'est-ce qui vous a le plus plu dans lorsque vous avez découvert le scénario de ce film ?
Jouer un bègue, m'a amusé et attiré. C'était un challenge, chose que je recherche dans ce métier. Étant quelques fois anxieux, et un peu timide, cela peut se traduire par ma façon de m'exprimer. Ainsi, ce bégaiement a été une vraie porte d'entrée vers le personnage. J'ai également beaucoup aimé travailler avec Agnès (Jaoui) et Jean-Pierre (Bacri). J'aime beaucoup leurs films ! Je suis fier qu'ils m'aient choisi.

Dans le film, il y a beaucoup de musique. Les acteurs jouent-ils vraiment, ou bien ont-ils été doublés ?
Pour ma part, je fais du piano, c'est donc moi qui joue dans le film. Cela n'a pas été un critère de sélection pour Agnès et Jean-Pierre, nous pouvons donc dire que c'est un heureux hasard. Nina Meurisse, qui joue une violoniste, n'avait quant à elle, jamais touché à un violoncelle de sa vie. Elle a donc pris des cours pour le film. Le fait que ce soient les acteurs qui jouent, permet d'apporter plus de réalité et de sincérité aux scènes. C'est également une marque de respect envers la musique et le public. Pour moi, il n'y a rien de pire que de voir un film musical dans lequel les acteurs font semblant de jouer. Pardonnez-moi la grossièreté, mais c'est prendre les gens pour des "cons".

Quel film nous conseillez-vous d'aller voir pendant le festival ?
Ils sont tous de qualité !

Que connaissez-vous du cinéma brésilien ?
Malheureusement, je ne m'y connais pas beaucoup. Je n'ai vu que la Cité De Dieu. Mais à l'occasion d'un débat organisé ici, j'ai rencontré un professeur de cinéma. Il m'a donné plusieurs noms de films à voir, et de réalisateurs à connaître. Je compte bien suivre ses conseils en rentrant chez moi. J'ai conscience que je rate quelque chose.

Des acteurs français vous inspirent-ils dans votre travail ?
On peut être impressionné par un acteur ou une actrice à un moment, puis par d'autres à un autre moment. Qu'ils soient  français, polonais, hollandais ou danois, ils peuvent nous bluffer. Mais je pense que c'est aussi une question de personnages. Je n'ai pas de modèle en particulier, chaque acteur est différent, et a sa propre personnalité.

En tant que jeune acteur, prenez-vous encore des cours de théâtre ?
Cette question est bien venue. En ce moment non, je ne prends pas de cours, mais je sais qu'il existe des sortes de training donnés par de bons profs. Pour ma part, cela fait longtemps que je n'ai pas participé à un stage. Cela peut d'ailleurs être handicapant. Alors que j'ai tourné Au bout du conte il y  a maintenant un an,  il y a deux semaines, lorsque je suis arrivé sur le tournage de mon nouveau film, il m'a fallu un peu de temps pour retrouver mes marques. Le jeu d'acteur nécessite de l'entraînement. En France, nous n'avons pas cette culture du training, comme ce peut être le cas aux Etats-Unis.

Vous appréciez beaucoup la musique et en jouez. Vous avez co-écrit et interprété la plupart des morceaux du film Bus Palladium, dans lequel vous jouez le rôle d'un jeune musicien. Que préférez-vous entre le cinéma et la musique ?
J'adore la musique et comme j'ai beaucoup de temps, j'en profite pour continuer à jouer. Le cinéma m'apporte des surprises et une liberté énorme. Il m'offre des challenges, que ne m'offre pas la musique, et inversement. Au cinéma, il faut bien sûr partir de soi-même, mais pour aller vers quelqu'un d'autre. La musique est plus personnelle, tu t'exprimes directement. Tu décides du thème, et la manière de l'aborder. Et c'est dur ! Je trouve la musique beaucoup plus téméraire que le cinéma. Aujourd'hui, je ne veux pas me servir de mon succès. La musique fait partie de moi depuis longtemps, et j'ai envie de l'aborder de la manière la plus noble et la plus juste possible. Je veux me sentir légitime dans ce que je fais. Je ne veux laisser la place à aucune ambiguïté. Me mettre sérieusement à la musique est l'un de mes plus grands défis !

Des projets cinématographiques ?
Récemment, j'ai lu un scénario dans lequel le personnage est justement musicien. Il souffre d'une forme d'autisme. En ce moment je fais une petite pause carioca, mais je suis en train de tourner un film dans lequel je joue un jeune père de famille de trente ans. Celui-ci perd son emploi. Les jeunes parents se retrouvent alors endettés. La femme, qui se fait voler son sac, par un concours de circonstances, rentre en relation avec un jeune voyou. Elle lui demande alors de braquer la banque qui a viré son mari.

Connaissiez-vous le Brésil ? Qu'en pensez-vous ?
Non c'est la première fois que je m'y rends. Et je ne pense pas que ce soit en étant dans un tel hôtel de luxe, que je vais m'en faire une idée très juste. Mais peut-être que dans trois jours, je pourrai t'en dire un peu plus !
 
Propos recueillis par Vanessa BERNARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 10 mai 2013

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Publié le 9 mai 2013, mis à jour le 8 février 2018
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