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CARITATIF – Pontos Coração, une ONG qui a du coeur

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 8 août 2013, mis à jour le 9 août 2013

L'association Pontos Coração agit dans l'Etat de Bahia pour aider les enfants et adultes dans la détresse. Visite de la Fazenda do Natal qui accueille dans son cadre verdoyant et apaisant une quarantaine de personnes.

C'est la notion de dignité de l'être humain qui est au c?ur du travail effectué par les volontaires de l'association Pontos Coração (Points c?ur), mouvement catholique fondé en 1990 par le père Thierry de Roucy. Cette ONG, qui agit dans 21 pays à travers le monde, est pour le Brésil installée au sein de l'Etat de Bahia. Elle possède depuis 20 ans une maison d'accueil dans l'une des favelas de Salvador, et une fazenda (une ferme) située à une quarantaine de kilomètres de la capitale bahianaise.
 
C'est cette dernière que le père Arnaud, un des responsables de la Fazenda do Natal, a pris le temps de nous faire visiter. La Fazenda a vu le jour il y a une vingtaine d'années, à la demande de ceux qui étaient aidés par l'association dans la favela de Salvador. "A un moment, ceux de la favela ont dit que ce serait bien d'avoir un lieu où vivre ensemble, explique le père Arnaud. Pour certains, il est très difficile de changer de mode de vie dans la favela même. On a donc souhaité trouver un lieu beau et calme. C'est un luxe, car dans la ville, les sens de l'ouïe et de la vue sont particulièrement agressés. Il est donc nécessaire de soigner ses sens en voyant de belles choses et en profitant du silence".
 
Nichée en pleine verdure, sans voisin direct, la Fazenda est un lieu qui assure sans aucun doute calme et tranquillité à ses quarante habitants. Son nom est symbolique, puisque c'est un lieu créé pour "apprendre à renaître, à se reconstruire par l'expérience de l'amour et de l'amitié gratuits" offerte par les membres de la communauté.
 
Les chemins qui ont mené chacun de ses habitants (enfants, handicapés, parfois même des adultes) à la Fazenda ont été variés, mais ont avant tout été marqués par une période de détresse certaine à laquelle l'équipe essaye par tous les moyens de remédier au quotidien. Ainsi, un jour un prêtre a signalé à l'équipe de la fazenda qu'une mère et ses deux enfants vivaient sous un pont, leur demandant s'il était possible de les accueillir. Le père Arnaud évoque aussi Diego et Aparecida, deux enfants aux handicaps lourds, qui vivent à la Fazenda depuis de nombreuses années. Quant à la durée de leur séjour à la fazenda, il n'y a pas de règle fixe : les personnes restent aussi longtemps qu'elles le souhaitent, jusqu'à ce qu'elles se sentent prêtes à voler de leurs propres ailes. "Toute personne qui quitte ce lieu doit pouvoir avoir un toit et une formation pour vivre".
 
"S'occuper de toutes les dimensions de l'enfant"
Si l'équipe encadrante a pleinement conscience que l'on ne peut jamais complètement remplacer la famille d'un enfant, l'idée est tout de même "d'apporter un peu de cet amour dont ils ont besoin pour grandir" précise le père Arnaud. Ils vivent dans des petites maisons, où ils sont 5 ou 6 maximum, ce qui permet de reconstruire une sorte de petit noyau familial. Le midi, le déjeuner est partagé dans un espace commun, mais pour le dîner, chaque petite famille se charge de le prendre dans sa maison.


 
"On cherche à s'occuper de toutes les dimensions de l'enfant ; ce qui nous intéresse, c'est la personne. La question principale que l'on se pose est de savoir ce dont les gens ont besoin". Aucun aspect n'est négligé : il faut leur apporter les soins nécessaires (lunettes, visite chez le dentiste, etc.), mais aussi se préoccuper de leur éducation et de leur instruction. "Certains d'entre eux ne sont jamais allés à l'école", c'est par exemple le cas de Mateus et Diego, deux frères de 9 et 11 ans qui n'étaient pas allés au-delà de la maternelle. La Fazenda possède une petite école sur place, mais envoie aussi les enfants dans l'école de la ville la plus proche. Pontos Coração étant une association catholique, une place importante est également accordée à la vie spirituelle. Enfin, l'équipe se fait fort d'ouvrir les jeunes au monde de l'art : "On les emmène à des concerts, pour leur montrer que la musique ne se limite pas au pagode (ndlr. Style de musique brésilienne populaire), et on leur fait également visionner des films brésiliens, français, etc." Dernier coup de c?ur des enfants : les films de Charlie Chaplin !


Des bénévoles du monde entier
Dans leur démarche, ils sont soutenus par des volontaires qui donnent de quelques semaines à une ou deux années de leurs vies. Venues des quatre coins du monde, ils ont tous ressenti l'appel à se mettre au service des plus pauvres pendant une période de leur vie. La Fazenda bénéficie aussi du soutien de bénévoles provenant par exemple de l'association Coup de Pouce. Que ce soit pour quelques semaines ou quelques mois, les volontaires viennent partager la vie de la communauté et aider à construire d'autres maisons ou bien à effectuer certaines rénovations. Une expérience qu'ils qualifient comme "enrichissante" et qu'ils ne regrettent jamais d'avoir menée. Par exemple, Sébastien qui avait aidé à la fazenda il y a plusieurs années, a choisi de revenir sur une période de congés pour permettre d'avancer dans la construction d'une nouvelle maison.
 
Comme c'est très souvent le cas pour ce genre d'associations caritatives, la question du financement se pose. Certains groupes français apportent une contribution financière, et Pontos Coração bénéficie parfois aussi de dons de particuliers. Si vous souhaitez aider l'association Pontos Coração, contactez père Arnaud de Malartic arnauddemalartic@gmail.com. L'association recherche également des DVD, du matériel scolaire et des livres pour les enfants et les adolescents : si vous voulez participer en donnant certains de ces biens, envoyez un mail à amelie.perraud@lepetitjournal.com.

Amélie PERRAUD-BOULARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 9 août 2013

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 8 août 2013, mis à jour le 9 août 2013

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