Pour accueillir plus de passagers, métros et bus déjà bondés, réduisent le nombre de places assises. Le confort des voyageurs et l'attractivité des transports en commun restent secondaires
Afin d'accueillir plus de passagers, les nouveaux trains de l'état de São Paulo auront 25% de sièges en moins que les précédents. Les anciens véhicules vont être modifiés de la même manière. Ainsi, les wagons de métro pourront recevoir 10% de passagers supplémentaires. Dans les autobus, la capacité prévue pour les voyageurs debout est de 84 places, soit deux fois plus que les 40 places assises.
Il y a 10 ans, le nombre de places assises et debout étaient équivalents. Mais durant les deux dernières années, les réseaux de métro et bus paulistanos ont reçu 800.000 usagers quotidiens supplémentaires. Les nouveaux métros permettront la circulation d'un wagon à l'autre, facilitant le décongestionnement des wagons les plus bondés, et une ergonomie permettant un meilleur flux de passagers au moment des montées et descentes à chaque arrêt. Ils seront équipés d'air conditionné.
Remplir plus, mais jusqu'où ?
Les proportions de personnes voyageant debout sont déjà nettement supérieures aux normes internationales : quand en France on compte 4 personnes par mètre carré de bus, au Brésil, on en compte 6. Dans la réalité, sur la ligne 3 du métro aux heures de pointe par exemple, ce sont 8,5 personnes qui s'entassent par mètre carré. Quand on sait en plus que le temps de"trânsito"est en moyenne de 1 heure, on mesure l'inconfort des voyageurs en transport publics dans la capitale.
Une pratique connue sous le nom de "voyage négatif"par les professionnels du secteur, consiste pour le voyageur à "reculer"sur la ligne, en prenant d'abord le sens contraire à celle de chez lui pour rentrer le soir par exemple, juste pour réussir à s'asseoir en montant sur le train l'emmenant dans la bonne direction. Une des préoccupations des transports publics réside dans les personnes âgées : bien qu'il y ait des places qui leur sont réservées, il est rare qu'elles puissent y accéder.
Enfin, le but des transports en commun est d'offrir un service suffisamment attractif afin de décourager les automobilistes à utiliser leur véhicule pour des trajets interurbains aux heures de pointe. Cet objectif reste encore utopique. Pour l'instant, l'avantage est strictement économique.
L.B. (www.lepetitjournal.com ? São Paulo) mardi 18 septembre 2007