

Le 44e congrès brésilien de chirurgie plastique s'est tenu du 14 au 17 novembre à Curitiba. L'occasion de faire le point sur cette pratique aujourd'hui courante de ce côté de l'Atlantique
700.000 opérations de chirurgie esthétique ont été réalisées en 2006 au Brésil (Photo AFP)
L'habilité des chirurgiens plasticiens brésiliens, tels que Carlos Fernando Gomes de Almeida, est reconnue dans le monde entier et si le Brésil est aujourd'hui l'un des leaders dans le domaine de la chirurgie esthétique, c'est avant tout grâce à l'impulsion de la demande locale qui a stimulé le développement de ce secteur.
En effet, de ce côté de l'Atlantique, le recours à la chirurgie pour remodeler une partie de son corps est totalement entré dans les m?urs : subir une opération est une façon de prendre soin de soi, au même-titre que se rendre chez l'esthéticienne, se faire couper les cheveux, faire du sport ou même se maquiller.
La seule différence, qui constitue d'ailleurs un frein pour beaucoup, est la conscience du risque lié à toute opération. Le budget n'est en effet plus vraiment une barrière puisqu'il est maintenant possible de financer son opération à crédit.
En 2006, 700.000 opérations de chirurgie esthétique ont été réalisées au Brésil. Les interventions les plus courantes sont la rhinoplastie (remodelage du nez), la diminution ou augmentation de la taille des seins, la liposuccion, le lifting des paupières et la rectification des oreilles décollées.
A l'occasion des feriados, l'activité augmente de 30 à 40%. Les techniques modernes permettant de se remettre en 3 à 5 jours d'une opération telle qu'une liposuccion ou l'implant de prothèses mammaires, il est ainsi possible d'être opéré sans arrêter de travailler?
105.000 adolescents entre 14 et 18 ans ont été opérés en 2006
Si la société brésilienne valorise le recours à la chirurgie esthétique, elle n'en est pas moins confrontée aux problèmes posés par cette pratique.
Ainsi, 15% des opérations réalisées concernent des adolescents de moins de 18 ans dont la croissance n'est pas achevée. Si les médecins estiment qu'une intervention se justifie dans certains cas (correction des oreilles ou réduction du volume des seins), un certain nombre d'opérations sont toutefois pratiquées sur des adolescents beaucoup trop jeunes et peuvent mal tourner? Plusieurs études montrent d'ailleurs que les jeunes se disent plus volontiers prêts à subir une opération qu'à pratiquer une activité physique régulière pour garder la forme.
Enfin, le résultat d'une intervention de chirurgie plastique n'est jamais garanti, comme le montre la récente condamnation du chirurgien Roberto Silva Pantoja qui doit verser une indemnité de 100.000 réais à une patiente de 28 ans dont le corps a été défiguré à la suite d'une opération mal réalisée. Cette sanction alimente le débat à propos du manque de réglementation dans ce domaine, dans la mesure où n'importe quel chirurgien peut réaliser ce type d'intervention sans formation spécifique?
Laurent GUERINAUD (www.lepetitjournal.com - São Paulo) lundi 26 novembre 2007





