

Le Pantanal reste l'un des territoires brésiliens privilégiés pour observer la "onça pintada". Un animal menacé par la restriction de son territoire.
C'est le rêve de tous les touristes qui viennent au Brésil : voir une "onça pintada", un jaguar brésilien, en liberté et en pleine nature. Tâche difficile, l'animal est nocturne et l'urbanisation accélérée a singulièrement réduit son territoire. Notamment dans les plaines du Centre-Ouest où il abondait autrefois, des plaines aujourd'hui presque entièrement occupées par l'agro-industrie d'exportation, le soja particulièrement.
Reste la réserve humide du Pantanal, à la frontière avec la Bolivie, où les visiteurs en quête de sensation se pressent maintenant. L'onça pintada y est encore visible, même de jour à certaines saisons. D'où un embouteillage de convois de 4×4 et de bateaux, affrétés par les agences de tourisme local afin d'aller observer de près les points d'eau où s'abreuve l'animal.
Manque de sécurité des agences de voyage
Lequel finit par les fuir. Assoiffé et affaibli, il est alors menacé par la mort. Mais ses habitudes de chasse aussi se modifient avec cette promiscuité et les touristes qui le croisent peuvent devenir une proie? Or les opérateurs se gardent bien d'avertir de ce danger. On a ainsi vu plusieurs fois des visiteurs s'écarter du groupe pour aller satisfaire un besoin naturel dans un endroit discret et croiser sans le savoir la piste d'un jaguar. C'est miracle qu'il n'y ait pas encore eu d'accident.
"Il faut légiférer et limiter le tourisme si on ne veut pas tuer la poule aux yeux d'or", demande Vicente Falcão, Secrétaire à l'Environnement de l'Etat du Mato Grosso, dont les services amendent à tour de bras les tours opérateurs peu scrupuleux qui sillonnent le Pantanal. Mais il se heurte à une farouche résistance car l'état d'esprit qui domine encore dans cette région où l'essentiel de l'activité économique est liée à l'élevage, c'est que l'onça pintada est un prédateur qui tue le bétail et qu'il faut par conséquent la pourchasser. Un peu comme le loup dans les Alpes. Les convaincre que sa préservation est un atout touristique rentable est chose difficile.
Jean-Jacques FONTAINE © Vision Brésil (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 19 décembre 2012





