Entre France et Brésil, l'inventeur brésilien a fait décoller le monde de l'aviation, contribuant à l'élaboration de ballons, de dirigeables et d'aéronefs.
La vie d'Alberto Santos Dumont a toujours oscillé entre France et Brésil. Fils d'un Français naturalisé Brésilien et d'une Brésilienne issue d'une famille traditionnelle portugaise, il naît à Palmira, dans le Minas Gerais, le 20 juillet 1873. La commune prendra d'ailleurs des années plus tard le nom de son illustre habitant.
Son père est le propriétaire d'une plantation de café d'abord dans l'état de Rio de Janeiro, puis du côté de Ribeirão Preto (São Paulo). Alberto Santos Dumont fait alors déjà preuve d'un grand intérêt pour le fonctionnement des machines de la fazenda, qui mène son père à l'inciter à se tourner vers des études d'ingénieur. Il entame celles-ci au Brésil avant de les poursuivre en France, à Paris, où la famille part vivre en 1891.
La découverte des premiers moteurs à combustion interne utilisés pour les automobiles nourrit la passion de la mécanique du jeune homme. Il ne manque d'ailleurs pas d'acquérir un véhicule et de se lancer dans des courses automobiles à travers les rues de la capitale parisienne. Tous les moyens de locomotion soulèvent son intérêt, mais sa volonté de conquérir les airs est la plus forte. Au Brésil ou en France, il construit des cerfs-volants, des petits avions à hélice pour analyser la manière dont le vol de ces créations se déroule.
La passion pour les airs
En 1897, il réalise son premier vol en ballon dirigeable, à Paris. L'année suivante, il renouvelle l'expérience dans un ballon gonflé à l'hydrogène spécialement conçu pour lui par deux ingénieurs français, qu'il nomme "Brazil". Il vole durant 5 heures, jusqu'à Pithiviers (Loiret), un beau résultat pour un si petit engin. Il lui faut maintenant travailler sur la propulsion et la direction de l'appareil.
En 1898 toujours, il fait réaliser son premier dirigeable équipé d'un moteur par l'ingénieur Henri Lachambre, le "Numéro 1". Pendant plusieurs années, Alberto Santos-Dumont cherche à améliorer ce ballon originel et multiplie les expériences. Un millionnaire lance un défi en mars 1900 : celui qui parviendra à décoller de Saint-Cloud, aller jusqu'à la Tour Eiffel, la contourner et revenir à son point de départ, le tout en moins de 30 minutes, remportera 100.000 francs. Un pari remporté par le franco-brésilien en 1901. L'argent remporté au cours de diverses courses lui permet de poursuivre ses expérimentations concernant les machines volantes.
1906 marque un tournant dans le monde de l'aviation. Le 23 octobre, au parc de Bagatelle, le biplan "14 Bis" d'Alberto Santos Dumont parvient à voler sur 60 mètres à 3 mètres d'altitude. La presse célèbre ce vol historique, considéré comme l'un des premiers en Europe. Le 12 novembre, une nouvelle tentative l'amène à voler sur 220 mètres en 21 secondes, ce qui constitue le premier record du monde en aviation.
L'inventeur commence à se faire un nom à travers le monde. Il entame alors la construction des modèles "Demoiselle", des monoplans motorisés. Il n'en dépose pas les brevets, permettant à d'autres passionnés d'aviation de construire ces petits aéronefs. Il sera tout de même le premier à obtenir le brevet d'aviateur fourni par l'Aéroclub de France.
D'une santé fragile, Alberto Santos Dumont mettra un terme à ses aventures et ses travaux en 1910. Voir que les avions sont utilisés à des fins militaires lors du premier conflit mondial le rend amer. Il préfère alors se tourner vers l'étude de l'astronomie et s'installe à Trouville (Seine-Maritime). Malade et dépressif, Alberto Santos Dumont s'installe ensuite à l'hôtel La Plage à Guaruja (São Paulo), où il se suicide le 23 juillet 1932, à 59 ans.
Amélie PERRAUD-BOULARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) jeudi 25 septembre 2014
*Légendes photos (Wikipedia) : Santos Dumont / le dirigeable de Santos Dumont / Le "14 Bis" de Santos Dumont
- A lire : Santô e os pais da aviaçao (Quadrinhos na Cia de Spacca)
|
Infos pratiques Parmi les lieux de pèlerinage liés à Alberto Santos Dumont à visiter au Brésil, on retrouve la "Maison-musée Santos Dumont" de Petropolis (Rio de Janeiro). Il s'agit de la maison d'été de l'aviateur, baptisée "A Encantada". Rua do Encanto, 22 - Centro Ouverte du mardi au dimanche, de 9h à 17h30 - Tarifs : R$ 5 (ou demi-tarif à R$ 2,50) |
L'annuaire 
Les annonces 
