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EXPRESSION DE LA SEMAINE – Ir com muita sede ao pote

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 15 juillet 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

Lepetitjournal.com du Brésil vous présente, chaque semaine, une expression brésilienne. De quoi améliorer son portugais tout en se divertissant ! Cette semaine, nous vous expliquons l'expression "ir com muita sede ao pote?.

"Ir com muita sede ao pote" se traduit en français par "aller au pot avec une grande soif". Cette expression pourrait provenir d'une histoire : une personne ayant marché longuement dans un désert sans eau se trouve assoiffée. Elle trouve bientôt un pot en terre rempli d'eau, mais se précipitant pour l'attraper, ne fait pas attention et finit par le casser. L'eau s'éparpille et ne peut être bue.

Elle est donc employée pour décrire une situation dans laquelle on s'est trop précipité ou on en a trop voulu, ce qui a mené à un échec au final. On pourrait dire en français en fonction du contexte : "confondre vitesse et précipitation", "rien ne sert de courir, il faut partir à point", ou encore "ne pas être trop gourmand sous peine d'échouer".

Exemple :
"As empresas de turismo querendo aproveitar a Copa foram com muita sede ao pote e se deram mal."

On traduirait en français par :  
"Les entreprises de tourisme ont été trop gourmandes à vouloir profiter de la Coupe du monde et n'ont finalement pas fait autant de bénéfices que ce qu'elles espéraient." ??

Une expression qui n'est pas sans faire penser à une autre histoire de pot, celle de "Perrette et le Pot au Lait", fable de La Fontaine, qui correspond plus à l'idée de "vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué" :

Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait
?Bien posé sur un coussinet, ?
Prétendait arriver sans encombre à la ville.
?Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; ?
Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, ?
Cotillon simple, et souliers plats.

?Notre laitière ainsi troussée
?Comptait déjà dans sa pensée ?
Tout le prix de son lait, en employait l'argent, ?
Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée ; ?
La chose allait à bien par son soin diligent. ?
Il m'est, disait-elle, facile, ?
D'élever des poulets autour de ma maison :
?Le Renard sera bien habile,
?S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. ?
Le porc à s'engraisser coûtera peu de son ;
?Il était quand je l'eus de grosseur raisonnable :
?J'aurai le revendant de l'argent bel et bon.
?Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, ?
Vu le prix dont il est, une vache et son veau, ?
Que je verrai sauter au milieu du troupeau ?
?Perrette là-dessus saute aussi, transportée.
?Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; ?
La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri
?Sa fortune ainsi répandue, ?
Va s'excuser à son mari
?En grand danger d'être battue. ?
Le récit en farce en fut fait ;
?On l'appela le Pot au lait. ??

Quel esprit ne bat la campagne ? ?
Qui ne fait châteaux en Espagne ?
?Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous,
?Autant les sages que les fous ?
?Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux : ?
Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes : ?
Tout le bien du monde est à nous, ?
Tous les honneurs, toutes les femmes. ?

Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; ?
Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ; ?
On m'élit roi, mon peuple m'aime ;
?Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : ?
Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; ?
Je suis gros Jean comme devant.

A la semaine prochaine !

Amélie PERRAUD-BOULARD (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 16 juillet 2014

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 15 juillet 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

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