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ETRE ETUDIANT A SAO PAULO - Comment passer de la théorie à la pratique

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 7 juillet 2015, mis à jour le 8 juillet 2015

Passer 24 heures dans la vie d'un étudiant étranger à São Paulo : étudier dans un pays étranger n'est jamais chose aisée, qui plus est dans un pays comme le Brésil. Entre situations cocasses et incompréhensions, une journée aussi banale quelle puisse paraître peut vite se transformer en cauchemar. Sarah et Morgane sont étudiantes à Audencia Nantes et en échange à la USP. Elles livrent pour Lepetitjournal.com leurs premières impressions...

6h : Tout commence par un réveil très matinal. On ne vous avait pas prévenu que les cours pouvaient commencer à 7h30 ! Qui a dit que l'échange à l'étranger c'était les vacances ?

6h40 : Jusqu'ici tout va bien, c'est l'heure de se rendre à l'arrêt de bus pour atteindre l'université.

7h : Après avoir marché un bon kilomètre fait de côtes et de descentes, vous voilà arrivé à la station de bus. Et oui on ne vous avait pas prévenu avant votre arrivée, mais la ville de São Paulo est en fait très vallonnée : serait-ce la clé du succès des postérieurs brésiliens ?

7h20 : Cela fait 20 minutes que vous demandez votre chemin et essayez de trouver LE bus qui doit se rendre à l'université en vain : le 809U-10, le 478-P, le 856R-10 ? C'est alors que vous découvrez une des premières caractéristiques des Brésiliens : toujours prêts à vous aider même s'ils n'en ont pas la moindre idée ! Conseil n°1 : demandez toujours votre chemin à deux personnes différentes pour être sûr, on n'est jamais trop prévenant au Brésil.

7h25 : Hourra : le 809U-10 - Cidade Universitaria arrive ! Vous voilà parti en direction de l'université. Vous découvrez alors que le bus n'est pas de tout repos : un coup d'accélérateur, un coup de frein, de quoi digérer votre petit déjeuner en vitesse.

8h20 : Il n'y avait pourtant que 7-8 km pour atteindre l'université et Google vous avait dit que ce trajet serait au maximum de 30 minutes, mais c'était sans compter le trafic paulistano : un cauchemar !

8h30 : Vous arrivez enfin à l'université. Une heure de retard. Vous courez en paniquant : arriver en retard le premier jour, ça craint. Mais attendez? Dans quelle classe êtes-vous censé aller ?

8h40 : Après avoir cherché avec frénésie dans une liste de cours dont l'ordre dépasse toute logique, vous l'avez : G9 ! Hourra ! Vous courez, encore? Vous remarquez que vous êtes bien le seul à courir, mais tant pis, on se posera des questions plus tard.

8h42 : Enfin vous y êtes ! Vous reprenez votre souffle devant la porte avant de glisser discrètement une tête dans la salle de classe. Derrière vous, un élève avec un pão de queijo à la main vous demande gentiment de vous pousser pour qu'il puisse rentrer dans la salle. Le prof ne le remarque même pas et vous en profitez pour vous glisser à sa suite et aller vous asseoir discrètement à un bureau dans un coin. Le prof vous a très certainement vu, mais il ne bronche pas et continue son cours comme si de rien n'était. C'est le premier jour, il est peut-être clément?

9h : Le cours finit dans 10 minutes. En observant les étudiants brésiliens autour de vous, vous remarquez vite que les élèves vont et viennent comme dans un moulin, bien loin de la tranquillité de vos cours en France. Mais le prof continue, imperturbable.

9h10 : Le cours est fini ! Alors que vous rassemblez vos affaires pour sortir, un certain nombre de vos camarades de classe brésiliens vont à la rencontre du prof. Vous vous approchez pour les observer. Certains posent des questions sur le cours, le projet de classe et vous en surprenez même quelques-uns en train de revoir leurs copies et leurs notes avec le prof? En effet, ici les profs sont très accessibles, que ce soit pour échanger ou pour négocier !

9h11 : L'heure de ?l'intervalle? : 10 minutes top chrono pour vous requinquer avant le prochain cours. Vous courez à la cafétéria et là c'est le drame : une queue de 20 personnes pour prendre la traditionnel "pão de queijo com café". Dans la queue, vous en profitez pour faire connaissance, l'étudiant en échange attire toujours les curiosités et pas de honte, même si vous n'êtes pas le roi/la reine du portugais, tout le monde vous dira ?oh que legal, você fala muito bem? !

11h : Tenho fome ! L'heure du bandejão (restaurant universitaire) a sonné, il est temps pour vous d'aller vous restaurer dans l'antre dont tous les étudiants brésiliens vous ont parlé. Mais avant cela, il vous faudra encore faire la queue pour activer votre carte, faire la queue pour charger votre carte et faire la queue pour rentrer dans le bandejão !

13h : 30 minutes avant la fermeture vous y êtes, un vrai festin à R$ 1,90 : un super plateau à compartiment (bandejão), du riz, du feijão, des pâtes/des patates ou du manioc, de la viande et un fruit pour finir sur une note sucrée. Vous avez relevé le challenge du bandejão, certes ce n'est pas le repas le plus équilibré, mais pour ce prix, on ne peut pas se plaindre !

La journée s'achève presque ainsi, mais ne voyez pas là une forme de monotonie, votre journée du lendemain sera sans doute également pleine de rebondissements : la monotonie au Brésil, un concept encore bien lointain, mais c'est pour cela justement que l'on ne s'ennuie pas !

Morgane GLORION et Sarah WALKER (www.lepetitjournal.com - Brésil) mercredi 8 juillet 2015

*Photo : Beraldo Leal / Flickr

- Lire notre guide pratique sur l'USP

lepetitjournal.com sao paulo
Publié le 7 juillet 2015, mis à jour le 8 juillet 2015

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