Édition internationale

DOCUMENTAIRE – Un mois au Brésil pour jouer de la musique

Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 juin 2015

 

Journaliste et passionné de chanson, Marc Fanelli-Isla est venu pour la première fois au Brésil en juin 2014, pendant la coupe du monde. Venu avec sa caméra et son smartphone, il a décidé de filmer ses rencontres qu'il a voulu amicales et surtout musicales. Après Rio de Janeiro, il est passé par Salvador et d'autres plus petites villes brésiliennes. Si le documentaire le montre souvent chanter avec des Brésiliens, il montre aussi le sens de l'accueil d'une population dont il nous fait découvrir quelques personnalités. Lepetitjournal.com s'est entretenu avec le ?Globe singer?.

Lepetitjournal.com: Quel est le concept du documentaire et pourquoi avoir choisi le Brésil ?

Marc Fanelli-Isla: Dans la musique, mon nom est ?The Latin bird? et pour moi l'oiseau signifie le voyage. J'ai toujours aimé voyager, j'ai toujours aimé la musique. C'est comme ça que m'est venue l'idée de faire un tour du monde, pour rencontrer des gens et faire de la musique. La première fois c'était aux Etats-Unis, à Louisville. Je suis venu au Brésil qui est un pays qui m'a toujours attiré, qui fait rêver tout le monde. Je voulais découvrir une culture, je ne connaissais rien et finalement c'était génial. Je n'ai pas été que dans les lieux touristiques.

Ce reportage est-il plutôt un film touristique ou un film de promotion ?

Il y a un peu des deux. Je ne suis pas parti avec une ligne éditoriale en tête, un peu comme dans J'irai dormir chez vous. J'aime bien l'idée de partir dans l'inconnu. L'objectif était d'aller rencontrer des musiciens et de chanter, faire de la musique avec eux. Certes, je montre ce que je fais au quotidien, donc ça me sert mais je veux surtout montrer qu'on peut partir à l'étranger et rencontrer des gens. La musique est le meilleur outil pour communiquer quand on ne parle pas une langue, c'est le langage du c?ur. A un moment, dans le film, je fais de la musique avec un Brésilien rencontré à Prado, c'était un moment génial.

On vous voit beaucoup dans les lieux connus de Rio. C'était un passage obligatoire ?

J'ai eu le tic du touriste de montrer les endroits phares, ça donne des repères aux gens de voir Ipanema et tout ce qu'on s'attend à voir. Mais j'essaie de montrer d'autres choses comme la randonnée du Morro Dois Irmãos. Le but était de montrer des lieux touristiques, d'autres moins connus et d'aller à la rencontre des gens. On a fini par aller dans une famille brésilienne, ce qu'on aurait pas pu faire en restant simplement à l'hôtel.

Comment avez-vous financé le projet ?

Je l'ai financé seul, c'est à mon initiative, étant journaliste à la base. J'espère le vendre un jour à des télés, bien sûr, mais pour l'instant je fais des petites collections de ces documentaires. Là, je suis aux Etats-Unis par exemple.

Qu'avez-vous appris sur le Brésil que vous ne connaissiez pas avant ?

Plusieurs choses. J'ai appris l'histoire de différents genres musicaux, comme le Sertanejo que je connaissais mal. Il y a plein d'autres choses que la

Docu Brésil 2
Bossa Nova. A Salvador, les origines africaines ont beaucoup contribué à la musique. Au niveau culturel, je trouve dommage que des touristes ne partent qu'une semaine ou deux, le pays étant tellement vaste avec des coins typiques, notamment près de Salvador, dont on ne parle jamais. J'aurais aussi aimé aller dans le Nord, mais à Rio j'ai découvert les enjeux pour la population de la coupe du monde, qu'il y a de vrais problèmes sociaux. J'ai été choqué par l'écart entre la location des appartements  à Rio et les favelas. Je suis allé dans des pays où il y a de la pauvreté comme le Venezuela, mais au Brésil il y a des écarts monstrueux. Les gens sont aussi beaucoup plus ouverts, à l'image des filles du documentaire que j'ai rencontré à la plage et avec qui on a passé les vacances, qui nous ont ouvert leur c?ur, leur maison et leur famille. Ça m'a touché et j'en ai presque pleuré.

Comment avez-vous choisi les villes ?

On avait rien prévu du tout. On s'est laissé guider, même si on voulait faire les deux classiques Rio et Salvador. Le but était d'avoir un minimum de préparation pour parler au maximum avec les gens.

Avez-vous gardé des contacts ?

Oui, on est en grand contact avec eux. Nous comptons enregistrer à distance la musique que je fais dans le documentaire avec un chanteur brésilien. En 30 jours, on a rencontré plein de gens. Je ne parle pas à autant de personnes à Paris, où je m'amuse moins qu'à l'étranger.

Le documentaire n'était pas ouvert au public. Cela a changé ?

J'ai hésité, mais je vais le mettre en public. Le documentaire va servir à me faire connaître pour en faire financer d'autres.

Avez-vous de futurs projets ?

Je profite de mon voyage aux Etats-Unis, dans le cadre d'un livre que j'écris sur Pharell Williams, pour faire un documentaire vidéo. J'aimerais revenir en Amérique du Sud, au Chili ou au Pérou. J'aimerais faire le maximum de pays dans ma vie, chanter avec des gens. Je crois que c'est la première fois que dans un documentaire, quelqu'un part à l'aventure pour faire de la musique avec des gens.

Propos recueillis par Florent ZULIAN (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 9 juin 2015

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Publié le 8 juin 2015, mis à jour le 8 juin 2015
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