

Après quasiment deux ans d'existence, "Quejo com sotaque" (fromage avec un accent) développe son offre et sa clientèle. Il y a un an, Elisabeth Schober racontait au Petitjournal.com le début de son aventure. Aujourd'hui, entre la clientèle française et un public brésilien surpris par le fromage de notre pays, elle évoque son évolution, notamment à São Paulo.
Lepetitjournal.com : Il y a un an, vous attendiez la délivrance d'agréments. Où en êtes-vous aujourd'hui ?
Elisabeth Schober : On est au Brésil? Cet agrément, qui me permettrait de vendre officiellement en dehors de Santa Catarina, je l'ai demandé il y a un an, le 14 février. On m'a promis une visite dans la semaine et aujourd'hui, il n'y a toujours rien. Ce qui pêche est l'absence de vétérinaire municipal. On nous le promet, mais ça ne vient pas. On est extrêmement contrôlé. On doit payer un vétérinaire qui vient chaque semaine : c'est un prix que les clients payent aussi. Avec ce système, on est limité à Santa Catarina. Mais, en réalité, il y a beaucoup de moyens de livrer, de fournir São Paulo pour des événements, des clients particuliers, des revendeurs qui viennent chercher ici. On a deux points de vente fixes à São Paulo.
Depuis un an, comment avez-vous évolué ? Vous connaît-on mieux ?
On a été présent dans la presse, à Santa Catarina, mais aussi dans la Folha de S.Paulo. Le consulat de France à São Paulo nous a conviés au petit Baile de la Bastille où on a eu plus de 200 clients. On a fait la fête du lycée Pasteur de São Paulo fin novembre, et tout a été vendu. Notre produit attire surtout le public français. Pour un Français, notre fromage est un fromage normal, artisanal, comme on le trouve en France. Ici, on a un terroir pour 18 types de fromages, donc on ne peut pas complètement coller au modèle français sinon il y aurait très peu de différences entre un Saint-Nectaire, un Munster et un Reblochon. On les sépare donc un petit peu, et leur donne des noms brésiliens. Je ne prétends pas faire de copie.
De tous vos fromages, lequel se vend le mieux ?
C'est difficile à dire. J'en ai deux ou trois qui se vendent moins parce que je ne les pousse pas. L'année dernière, on a peu

Charles de Gaulle vantait en son temps les 365 sortes de fromages produites en France. Les Brésiliens savent-ils qu'il existe une telle diversité ?
Aujourd'hui, on est même à 498 fromages recensés en France ! Pour les Brésiliens, c'est inouï. Même ceux qui ont voyagé ne se sont pas tellement attardés au rayon fromagerie. Je leur montre les fromages avec des noms, des formes et des couleurs différentes, qui donnent des sensations diverses. J'ai même un ami qui fait des cours d'harmonisation de vin et qui apprend cela aux Brésiliens.
Les vins brésiliens se marient-ils bien avec le fromage ?
Cela dépend. Il y a quelques viticulteurs, ici au Sud, qui font du vin correct et qui sont bons avec du fromage. En général, les vins brésiliens ne sont pas aussi longs en bouche, avec un bouquet comme en France. Il y a un goût d'alcool qui vient derrière.
Peut-on dire que vous êtes une jeune entreprise en bonne santé ?
La santé pourrait être meilleure, on est toujours en lutte. On a fait pas mal de progrès au niveau du travail fromager, puisqu'on a éliminé des soucis et équipé la fromagerie. On croit à notre projet, surtout quand les gens sont heureux de découvrir ce produit différent. J'invite tous les francophones à entrer en contact avec moi, sur Facebook. On organise des dégustations et on envoie à des particuliers.
Où les habitants de la région peuvent-ils trouver vos fromages ?
Directement à la fromagerie, qui se situe au bord de la BR101 qui longe les plages, au kilomètre 256. On a d'ailleurs le projet pour cette année de faire un vrai magasin avec un bistrot, des plats de fromages et des vins français. On fait notre marché à Florianópolis, où nous avons des points de vente. A São Paulo, nous sommes à la Queijaria Vila Madalena et puis la Galeria dos Queijos, à Saude. On installera la queijaria dans la rue le 18 avril pour notre deuxième anniversaire.
Propos recueillis par Florent ZULIAN (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 27 février 2015





