Les anciennes cellules du Département de l'ordre politique et social (Deops), scène d'un des pires moments de l'histoire du Brésil, abrite le Mémorial de la résistance de São Paulo.
"Olavo Hanson est mort ici", est écrit sur le mur de la cellule. L'ancien édifice de briques rouges du Département de l'Ordre Politique et Social (Deops), au Largo General Osorio, aujourd'hui devenu l'Estação Pinacoteca, de l'extérieur peut bien être un bel exemple de revitalisation du centre de São Paulo.
Pourtant, il a été le théâtre d'actes cruels lors des "années de plomb". Dans ce lieu, les opposants à la dictature ont été emprisonnés, torturés et même assassinés. Aujourd'hui, il abrite le Mémorial de la Résistance, qui honore les victimes et la mémoire de la résistance et de la répression.
Quatre cellules rénovées
Cellules
Oubliés les toilettes infectes, les murs sales, les inscriptions gravées par ceux qui y ont séjourné, tout a été effacé lors de la rénovation de 2002. Cette belle peinture moderne peut donner l'impression que les cachots paraissaient de confortables chambres d'hôtel. Mais des photos, des inscriptions et des témoignages enregistrés relatent tout le calvaire vécu par ses résidents.
La première cellule raconte en images le processus de la conception du mémorial. Sur les murs, diverses citations révèlent leur quotidien. "Moi, Josée Paiva, 12/06/69, était ici. Il y a avait plusieurs inscriptions de ce type ici". Justement, où sont-elles ? Certains murs avaient encore des messages, paraît-il. Dommage, qu'ils aient été effacés, puisque cela aurait donné plus d'authenticité. La troisième cellule reconstituée à partir de photos et les inscriptions gravées par d'ex-prisonniers eux-mêmes donne tout de même une idée de ce à quoi ressemblait l'espace.
Comment était-ce vivre dans un tel lieu ? Et les repas ? Les prisonniers pouvaient-ils prendre un bain ? Comment se passait le bain de soleil ? Était-il permis de recevoir de la visite ? Réponse : cellule suivante. Sept ex-résidents narrent leur quotidien et le climat de solidarité qui y régnait. On en ressort touché et mieux éclairé sur cette page sombre de l'histoire du Brésil.
Marc GALLICHAN (www.petitjournal.com - Brésil) Rediffusion
Informations : http://www.memorialdaresistenciasp.org.br/memorial/ / Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 17h30 / Entrée gratuite / Largo General Osorio, 66 - Santa Infigênia